Thérèse - Anne Sylvestre translation in German

Thérèse

Thérèse il y a des années
Où les pommiers n'ont pas de pommes
J'écris pour que vous le sachiez
La récolte n'est pas trop bonne
Depuis longtemps vous m'écrivez
Sans que bien souvent je réponde
La chaleur de votre amitié
M'a bien souvent rendue au monde

Trop peu de pommes au pommier
Me gardez-vous votre amitié
Me gardez-vous votre amitié

Le chagrin que j'ai cette fois
Savez-vous tellement me pèse
Pour que vous me rendiez la foi
C'est à vous que j'écris Thérèse
Cette année je n'ai pas fleuri
Ou si peu que j'en porte traces
Que j'en ai les branches meurtries
Que de partout mon bois se casse

Trop peu de pommes au pommier
Me gardez-vous votre amitié
Me gardez-vous votre amitié

Certaines années je le crois
N'arrive pas assez de sève
Souffle en tempète le vent froid
S'en faut de peu que l'arbre crève
J'ai honte d'écrire pour vous
Dire que je ne peux écrire
Les mots soudain devenus fous
Au bout de ma ligne chavirent

Trop peu de pommes au pommier
Me gardez-vous votre amitié
Me gardez-vous votre amitié

J'ai honte d'autant plus que je
Crois que vous avez d'autres peines
Auprès desquelles pour un peu
Je n'oserais dire les miennes
Si je ne vous ai pas écrit
C'est pas que l'amitié s'effrite
C'est pas qu'on retienne ses cris
Mais que le temps passe trop vite

Trop peu de pommes au pommier
Me gardez-vous votre amitié
Me gardez-vous votre amitié

C'est à vous que j'écris voyez
Mais j'aimerais tant qu'il vous plaise
Que j'adresse aussi ce courrier
À d'autres noms que vous Thérèse
D'autres qui m'écrivent parfois
Pour me donner raison de vivre
Qu'avec vous jamais ils ne croient
Que mon coeur cesse de les suivre

Toutes les pommes du pommier
Ne valent pas cette amitié
Ne valent pas cette amitié

Peter

Peter, es gibt Jahre
Da Apfelbäume keine Früchte tragen
Ich schreib, damit du es erfährst
Die Ernte ist nicht gerade tipptopp
Schon lange schreibst du mir
Ohne dass ich oft erwider
Doch deiner Freundschaft Wärme
Riss mich oft zurück ins Leben

Zu wenig Äpfel am Baum
Bewahrst du mir deine Freundschaft?
Bewahrst du mir deine Freundschaft?

Der Gram, der diesmal lastet
Weißt du, wie schwer er mich beschwert
Damit du mir den Glauben rückgibst
Schreib ich an dich, Peter
Dies Jahr hab ich nicht geblüht
Kaum Spuren, die es zeigen
Dass Äste noch verletzt sind
Mein Holz zersplittert überall

Zu wenig Äpfel am Baum
Bewahrst du mir deine Freundschaft?
Bewahrst du mir deine Freundschaft?

In manchen Jahren, glaube ich
Steigt zu wenig Saft empor
Der kalte Sturmwind fegt dahin
Fast bricht der Baum im Tosen
Ich schäme mich zu schreiben
Zu sagen, dass ich's nicht kann
Die Wörter drehn durch plötzlich
Am Zeilenende kentern sie

Zu wenig Äpfel am Baum
Bewahrst du mir deine Freundschaft?
Bewahrst du mir deine Freundschaft?

Mehr noch schäm ich mich, weil längst
Mich dünkt, du hast eigene Nöte
Dagegen würd ich meine
Sogar kaum zu nennen wagen
Falls ich dir nicht schrieb
Liegt's nicht am schwindenden Vertraun
Auch nicht verhaltnem Kummer
Sondern an der schnell verrinnenden Zeit

Zu wenig Äpfel am Baum
Bewahrst du mir deine Freundschaft?
Bewahrst du mir deine Freundschaft?

An dich, Peter, schreib ich nun
Doch wünschte, dass du willigt ein
Dass auch der Brief sich richtet
An andere Namen, Peter
Dort die mir manchmal schreiben
Und Lebensmut daran mich laben
Dass mit dir sie niemals ahnen
Mein Herz folgt ihnen nicht mehr

All dieser Öpfel Fülle nicht
Ist wertvoll wie die Freundschaft
Ist wertvoll wie die Freundschaft