Lyrics and translation BAP - Neppes, Ihrefeld und Kreuzberg

Neppes, Ihrefeld und Kreuzberg

Ihr kohmt uss Ankara un haad jedacht,
He wöör et wunderbar.
Haad jeträump vun unsrem Wohlstand,
Vum Jlöck un vun nem vollen Kühlschrank.
Vun Istanbul bess Köln Hauptbahnhof,
Mem Zoch, wobei üch ziemlich klaar woot,
Wie wigg et ess vun he bess dohin,
Wo Frau un Pänz jetz noh doheim sinn.
Su stund ihr do mem Pappkartönche,
Haad jedaach, ühr Zick, jetz köhm se.
Ussjerötscht op Chromattrappe,
Haad ihr jedaach: Jetz möht et klappe!
Neppes, Ihrefeld un Kreuzberg,
Castrop Rauxel, Ford un Bergwerk.
Türkeveedel, fass wie Harlem.
Müllabfuhr, un waade, waade
Merke, dat mer nit erwünsch ess
Un met nem Schnäuzer keine Minsch ess.
Drei Johr Etagenbett,
Sibbe Mann en ein klein Buud jequetsch.
De Strooß jefähsch, Akkord ahm Fließband
Un Övverstunde für paar mieh Mark.
Dat Jeld, wat üch dann övvrich blevv,
Dat haad ihr brav nohuss jescheck.
Frau un Pänz, die dääte waade
Op ene Breef: Kütt noh, ich waade!
Zwei Zimmer, Altbau, Klo ohm Flur,
Vierhundertfuffzich Märkcher nur.
Su ess et jetz, su weed et blieve.
Saat: Wooren dat die Wunschtraumziele?
Mer wooren do, en Ankara,
En Aydin un och en Tekirdag.
Do joov et Raki, Thy un Köfte,
Basars, Cafes un klein Jeschäfte.
Mer hann jespeelt für jroos un klein.
Mer hann jeschwaad met Ärm un Bein.
Mer hann jedanz, jerauch, jesoffe,
Mer hann die Männ doheim jetroffe.
Op eimohl säht dä Schmal: Verdamp,
Häss do dich och wie ich jeschamp?
Verjlich ens, wie die he zo uns sinn
Un wie mer die ze Kölle ahnsinn.

Neppes, Ihrefeld et Kreuzberg

Tu viens d'Ankara et tu pensais,
Que ce serait merveilleux.
Tu as rêvé de notre richesse,
Du bonheur et d'un réfrigérateur plein.
D'Istanbul à la gare centrale de Cologne,
En train, tu as réalisé,
Comme c'est loin d'ici jusqu'à là-bas,
Où ta femme et tes enfants sont maintenant à la maison.
Tu te retrouves là avec ton carton,
Tu pensais que ton heure était arrivée.
Tu regardes les marches chromées,
Tu pensais : Maintenant, ça va marcher !
Neppes, Ihrefeld et Kreuzberg,
Castrop-Rauxel, Ford et la mine.
Le quartier turc, comme Harlem.
La collecte des ordures, et attendre, attendre
Sache que nous ne sommes pas les bienvenus
Et qu'avec une moustache, on n'est personne.
Trois ans de lit superposé,
Sept hommes dans une petite pièce entassés.
La rue est dangereuse, le travail à la chaîne,
Et des heures supplémentaires pour quelques marks de plus.
L'argent qu'il te restait,
Tu l'as envoyé chez toi.
Ta femme et tes enfants attendaient
Une lettre : Viens, je t'attends !
Deux pièces, un vieux bâtiment, des toilettes dans le couloir,
Quatre cent cinquante marks seulement.
C'est comme ça maintenant, et ça restera comme ça.
Dis-moi, étaient-ce les objectifs de tes rêves ?
Nous étions là, à Ankara,
À Aydın et aussi à Tekirdağ.
Il y avait du raki, du thy et du köfte,
Des bazars, des cafés et de petits magasins.
Nous avons joué pour les grands et les petits.
Nous avons chanté avec nos bras et nos jambes.
Nous avons dansé, fumé, bu,
Nous avons retrouvé les hommes à la maison.
Tout à coup, le mince dit : Zut,
As-tu aussi souffert comme moi ?
Compare comment ils sont envers nous
Et comment nous les voyons à Cologne.