Mala Entrana - Carlos Gardel translation in French

Mala Entrana

Te criaste entre caprichos, malandrines y matones
Entre gente de avería, desarrollaste tu acción
Por tu estampa en el suburbio florecieron los balcones
Y lograste la conquista de sensibles corazones
Con tu prestigio sentado de buen mozo y de varón

Mezcla rara de magnate, nacido entre el sabalaje
Vos sos la calle florida que se vino al arrabal
Compadrito de mi barrio que solo cambió de traje
Siempre, pienso que si te veo tirándote a personaje
Que sos un mixto jaulero con berretín de zorzal

Malandrín de la carpeta, te timbraste de un biabazo
El caudal con que tu vieja pudo vivir todo un mes
Impasible ante las fichas en las noches de escolaso
O en el circo de Palermo cuando a taco y a lonjaso
Ves perder por un pescuezo la moneda que tenés

Y por eso entre el chusmaje hoy la ves indiferente
Insensible a los halagos de la vida y al sufrir
Se murió tu pobre madre y en el mármol de tu frente
Ni una sombra, ni una arruga que deschavara, elocuente
Que tu vieja no fue un perro y que vos sabés sentir

Pero al final todo cambia en esta vida rastrera
Y se arruga el más derecho sí lo tiran a doblar
Vos, que sos más estirado que tejido de fiambrera
Quiera Dios que no te cache la mala racha fulera
Que si no, como un alambre
Te voy a ver arrollar

Mauvaise Fréquentation

Tu as grandi parmi les caprices, les voyous et les brutes,
Parmi les gens de mauvaise vie, tu as développé ton action.
Grâce à ton allure, dans la banlieue, les balcons ont fleuri,
Et tu as conquis des cœurs sensibles,
Avec ton prestige de beau gosse et de vrai homme.

Étrange mélange de magnat, né parmi la populace,
Tu es la rue fleurie qui est venue dans le faubourg.
Petit voyou de mon quartier qui n'a fait que changer de costume,
Je pense toujours que si je te vois te la jouer personnage,
Que tu es un canari de pacotille avec des prétentions de grive.

Voyou à la petite semaine, tu t'es fait un gros coup,
Le pécule avec lequel ta mère a pu vivre un mois entier.
Impassible devant les jetons lors des nuits de jeu,
Ou au cirque de Palermo, quand aux dés et aux courses de chevaux,
Tu vois perdre d'un cheveu l'argent que tu as.

Et c'est pour ça qu'au milieu de la racaille, aujourd'hui, on te voit indifférente,
Insensible aux flatteries de la vie et à la souffrance.
Ta pauvre mère est morte et sur le marbre de ton front,
Pas une ombre, pas une ride qui trahirait, avec éloquence,
Que ta mère n'était pas un chien et que tu sais ressentir.

Mais à la fin, tout change dans cette vie misérable,
Et le plus droit se plie s'il est forcé de plier.
Toi, qui es plus raide qu'une planche à saucisson,
Dieu veuille que la mauvaise fortune ne te frappe pas,
Sinon, comme un fil de fer,
Je te verrai t'enrouler.