Anclado En Paris - Carlos Gardel translation in French

Anclado En Paris

Tirao por la vida de errante bohemio
Estoy, Buenos Aires, anclao en París
Cubierto de males, bandeado de apremios
Te evoco desde este lejano país
Contemplo la nieve que cae blandamente
Desde mi ventana que da al bulevar
Las luces rojizas, con tono muriente
Parecen pupilas de extraño mirar
Lejano Buenos Aires, que lindo que has de estar
Ya van para diez años que me viste zarpar
Aquí en este Montmartre, faubourg sentimental
Yo siento que el recuerdo me clava su puñal
Cómo habrá cambiado tu calle Corrientes
Suipacha, Esmeralda, tu mismo arrabal
Alguien me ha contado que está floreciente
Y un juego de calles se da en diagonal
No sabes las ganas que tengo de verte
Aquí estoy varado, sin plata y sin fe
Quién sabe una noche me encane la muerte
Y chau, Buenos Aires, no te vuelva a ver
Lejano Buenos Aires, que lindo que has de estar
Ya van para diez años que me viste zarpar
Aquí en este Montmartre, faubourg sentimental
Yo siento que el recuerdo me clava su puñal

Ancré à Paris

Je suis un vagabond bohème, ballotté par la vie
Je suis, Buenos Aires, ancré à Paris
Couvert de maux, ravagé par les soucis
Je t'évoque depuis ce pays lointain
Je contemple la neige qui tombe doucement
Depuis ma fenêtre qui donne sur le boulevard
Les lumières rougeâtres, d'un ton mourant
Ressemblent à des pupilles d'un regard étrange
Lointain Buenos Aires, comme tu dois être beau
Cela fait presque dix ans que tu m'as vu partir
Ici, dans ce Montmartre, faubourg sentimental
Je sens que le souvenir me plante son poignard
Comme ta rue Corrientes a dû changer
Suipacha, Esmeralda, ton propre faubourg
Quelqu'un m'a dit qu'elle était florissante
Et qu'un jeu de rues se fait en diagonale
Tu ne sais pas combien j'ai envie de te revoir
Je suis ici, échoué, sans argent et sans foi
Qui sait, une nuit, la mort me rejoindra
Et adieu, Buenos Aires, je ne te reverrai plus
Lointain Buenos Aires, comme tu dois être beau
Cela fait presque dix ans que tu m'as vu partir
Ici, dans ce Montmartre, faubourg sentimental
Je sens que le souvenir me plante son poignard