Lyrics and translation Gil Scott-Heron - Enough

Enough

Um, had a poem here somewhere called 'Enough'
That I'd like to do
Because every once in a while
A brother gets shot somewhere for no reason
A brother gets his head kicked in, for no reason
And you wonder just exactly what in the hell is enough
And that's what this poem is about
It was not enough that we were bought and brought to this home of the slaves
Locked in the bowels of a floating shit-house
Watching those we loved eaten away by plague and insanity
Flesh falling like strips of bark from a termite-infested tree
Bones rotting, turning first to brittle ivory, then to resin
That was not enough
It was not enough that we were chained by leg-irons
Black on black in black with a pit-stained wall
Forced to heed nature's call
Through and inside the tattered of rags that stringed our privates
And evidently, years of slavery did not appease your need to be superior to something
Like a crazed lion hung up on being the king of his corner of the cage
Backs bend under the weight of being everything and having nothing
Mines too, like boomerangs curving back into themselves
Kicked and carved by the face-straining smiles that saved my life
That was not enough
Somehow I cannot believe that it will be enough
For me to melt with you and integrate, without the thoughts of rape and murder
I cannot conceive of peace on Earth until I have given you a piece of lead or pipe
To end your worthless, motherfucking existence
Imagine your nightmares of my sneaking into a veiled or satin bedroom
And attacking your daughter, wife and mother, at once
Ripping open their bowels sexually like a wishbone
Imagine that and magnify it a million times
When you realize that the blinders have been stripped from my eyes
And I realize that slavery was no smiling, happy fizzies party
Your ancestors raped my foremothers and I will not forget
I will not forget at Yale or Harvard or Princeton or in Hell, because you are on my mind
I see you every time my woman walks down the street with her ass on her shoulders
I see you every time I look in the mirror
And think of the times I used to pat myself on the back for not being too black after all
I think of you morning, noon and night
And I wonder just exactly what in Hell is enough
Every time I see a rope or gun I remember
And to top it all off, you ain't through yet
Over 50 you have killed in Mississippi since 1963
That doesn't even begin to begin all of those you have maimed, hit and run over, blinded, poisoned, starved or castrated
I hope you do not think that a vote for John Kennedy took you off my shit list
Because in the street there will only be black and white
There will be no Democrats, Republicans, Liberals, Conservatives, Moderates or any of the rest of that shit you have used to make me forget to hate
There ain't no enough, there ain't no surrender
There is only plot and plan, move and groove, kill
There is no promised land, there is only the promise
The promise is my vow that until we have been nerve-gassed, shot down and murdered or done some of the same ourselves
Look over your shoulder, motherfucker, I am coming

Assez

Hum, j'avais un poème ici quelque part intitulé « Assez »
Que j'aimerais te lire
Parce que de temps en temps
Un frère se fait tirer dessus quelque part sans raison
Un frère se fait défoncer la tête, sans raison
Et tu te demandes ce qui peut bien être assez
Et c'est de ça que parle ce poème
Ce n'était pas assez qu'on nous achète et qu'on nous amène dans cette maison d'esclaves
Enfermés dans les entrailles d'une fosse à purin flottante
Regardant ceux que nous aimions rongés par la peste et la folie
La chair tombant comme des lambeaux d'écorce d'un arbre infesté de termites
Les os pourrissant, se transformant d'abord en ivoire cassant, puis en résine
Ce n'était pas assez
Ce n'était pas assez qu'on nous enchaîne par les jambes
Noir sur noir dans le noir avec un mur taché de crasse
Forcés de répondre à l'appel de la nature
À travers et à l'intérieur des haillons en lambeaux qui cachaient nos parties intimes
Et de toute évidence, des années d'esclavage n'ont pas apaisé ton besoin d'être supérieur à quelque chose
Comme un lion fou obsédé par l'idée d'être le roi de son coin de cage
Le dos plié sous le poids d'être tout et de ne rien avoir
Les miens aussi, comme des boomerangs qui reviennent sur eux-mêmes
Roués de coups et sculptés par ces sourires crispés qui m'ont sauvé la vie
Ce n'était pas assez
D'une certaine manière, je n'arrive pas à croire que ce sera assez
Que je me fonde avec toi et que je m'intègre, sans les pensées de viol et de meurtre
Je ne peux pas concevoir la paix sur Terre tant que je ne t'aurai pas donné un morceau de plomb ou de tuyau
Pour mettre fin à ton existence de merde et sans valeur
Imagine tes cauchemars où je me faufile dans une chambre à coucher voilée ou satinée
Et où j'attaque ta fille, ta femme et ta mère, en même temps
Leur ouvrant les entrailles sexuellement comme un os à souhait
Imagine ça et amplifie-le un million de fois
Quand tu réalises que les œillères ont été retirées de mes yeux
Et que je réalise que l'esclavage n'était pas une fête souriante et heureuse
Tes ancêtres ont violé mes aïeules et je ne l'oublierai pas
Je ne l'oublierai pas à Yale ou à Harvard ou à Princeton ou en Enfer, parce que tu es dans ma tête
Je te vois chaque fois que ma femme marche dans la rue avec son cul sur les épaules
Je te vois chaque fois que je me regarde dans le miroir
Et que je pense aux fois où je me tapais dans le dos pour ne pas être trop noir après tout
Je pense à toi matin, midi et soir
Et je me demande ce qui peut bien être assez en Enfer
Chaque fois que je vois une corde ou une arme à feu, je me souviens
Et pour couronner le tout, tu n'en as pas encore fini
Plus de 50 tués dans le Mississippi depuis 1963
Et ça ne commence même pas à compter tous ceux que tu as mutilés, renversés, rendus aveugles, empoisonnés, affamés ou castrés
J'espère que tu ne penses pas qu'un vote pour John Kennedy t'a retiré de ma liste noire
Parce que dans la rue, il n'y aura que du noir et du blanc
Il n'y aura pas de démocrates, de républicains, de libéraux, de conservateurs, de modérés ou de toute cette merde que tu as utilisée pour me faire oublier de haïr
Il n'y a pas d'assez, il n'y a pas de reddition
Il n'y a que des complots et des plans, des mouvements et des rythmes, des meurtres
Il n'y a pas de terre promise, il n'y a que la promesse
La promesse est mon vœu que jusqu'à ce qu'on nous ait gazés, abattus et assassinés ou qu'on ait fait de même nous-mêmes
Regarde par-dessus ton épaule, enfoiré, j'arrive