Lyrics and translation Javier Krahe - Parentesis

Parentesis

Más bien perplejo recorría las aceras,
"¡Oh! cuán curiosa -me decía- es la mujer",
Cuando el paréntesis cordial de unas caderas
Interrumpió mi melopea y el anochecer.
Sus ojos negros bajo el ala de un sombrero
Me sorprendieron, yo sentí su bisturí.
"¿Puedo besarte -dije-, bella mosquetero?"
Y ella no quiso decir no, pero tampoco sí.
¿Cómo saber si su silencio era sincero?
Mi mano diestra hasta su cara se acercó.
¿Puedo quitarte por lo menos el sombrero?,
Y ella no quiso decir sí, pero tampoco no.
Se lo quité, naturalmente, y suavemente
Y con su pelo su sonrisa vio la luz.
Una farola iluminó lo suficiente
Y acarició mi corazón la pluma de avestruz.
Y nos besamos, vive dios que nos besamos,
Que conocí antes su lengua que su voz.
"Si quieres -dije- aquí mismo nos casamos."
"Los barrenderos -respondió- nos echarán arroz."
"Llevo las llaves, casualmente, de El Retiro
Que es un jardín con un palacio de cristal ..."
"Soy friolera y, retiro por retiro,
En mi buhardilla hay plantas y no se está nada mal."
Y era verdad que era un bonito invernadero,
Entre sus plantas unas cuantas de fumar
Y en la pared un gran retrato de Durero
Que me miró un tanto celoso. Y la volví a besar.
Hacia las seis de la mañana me lo dijo:
"Aún no lo sabes pero soy una canción".
Sí lo sabía pero yo nunca corrijo
A una canción que está conmigo bajo un edredón.
"Ahora te vas y por la calle me recuerdas,
Deja la llave del portal en el buzón
O si prefieres te la quedas, no la pierdas
Pero no vuelvas por aquí si no es con mi canción."
Y regresé más bien perplejo a las aceras,
"¡Oh!, cuán curiosa -me decía- es la mujer",
Tras el paréntesis fugaz de sus caderas,
Yo me abracé a mi melopea y al amanecer.

Parenthèse

Plutôt perplexe, je parcourais les trottoirs,
« Oh ! comme la femme est curieuse », me disais-je,
Lorsque la parenthèse cordiale de tes hanches
Interrompit ma mélopée et la nuit tombante.
Tes yeux noirs sous l'aile d'un chapeau
M'ont surpris, j'ai senti ton bistouri.
« Puis-je t'embrasser », dis-je, « belle mousquetaire ? »
Et tu n'as pas voulu dire non, mais pas oui non plus.
Comment savoir si ton silence était sincère ?
Ma main droite s'est approchée de ton visage.
Puis-je au moins te retirer ton chapeau ?
Et tu n'as pas voulu dire oui, mais pas non non plus.
Je l'ai enlevé, naturellement, et doucement
Et avec tes cheveux, ton sourire a vu la lumière.
Un lampadaire éclairait suffisamment
Et la plume d'autruche a caressé mon cœur.
Et nous nous sommes embrassés, vive Dieu que nous nous sommes embrassés,
J'ai connu ta langue avant ta voix.
« Si tu veux », dis-je, « nous nous marions ici même. »
« Les balayeurs », as-tu répondu, « nous jetteront du riz. »
« J'ai les clés, par hasard, du Retiro
Qui est un jardin avec un palais de cristal... »
« Je suis frileuse, et retraite pour retraite,
Dans ma mansarde, il y a des plantes, et ce n'est pas mal du tout. »
Et il était vrai que c'était une belle serre,
Parmi ses plantes, quelques-unes à fumer
Et sur le mur, un grand portrait de Dürer
Qui m'a regardé un peu jaloux. Et je t'ai embrassée à nouveau.
Vers six heures du matin, tu me l'as dit :
« Tu ne le sais pas encore, mais je suis une chanson. »
Je le savais, mais je ne corrige jamais
Une chanson qui est avec moi sous une couette.
« Maintenant, tu pars, et dans la rue, tu te souviens de moi,
Laisse la clé du portail dans la boîte aux lettres
Ou si tu préfères, garde-la, ne la perds pas
Mais ne reviens pas ici si ce n'est avec ma chanson. »
Et je suis retourné plutôt perplexe sur les trottoirs,
« Oh ! comme la femme est curieuse », me disais-je,
Après la parenthèse fugace de tes hanches,
Je me suis enlacé à ma mélopée et au lever du jour.