Lyrics and translation Joanna Newsom - Occident

Occident

Mercy me, the night is long.
Take my pen, to write you this song.
Lord: is it harder to carry on,
Or to know when you are done?
All my life, I've felt as though
I'm inside a beautiful memory,
Replaying
With the sound turned down low.
Long-life, show your face.
Slow-heart, curb your taste.
Smoke me out of my hiding place.
Long-life, state your case.
What in the world are we waiting for--
Building glowing cities 'long the shore,
Where the wind batters in,
Baiting my kin like a matador?
So much value, placed upon
What lies just beyond our plans:
Waving my handkerchief,
Running along, till the end of the sand.
Long-life, speak your name.
So tired of the guessing game.
But, something is moving,
Just out-of-frame:
Slow-heart,
Brace and aim.
Breaching slowly, 'cross the sea,
One mast--
Flash, like the stinger of a bee--
To take you away,
A swarming fleet is gonna take you
From me.
The universe is getting loose:
Sodden spread,
From some leaden disuse,
Rushing, unhinged,
Towards diminishing lights,
Like a headless caboose.
I'll wait for you,
'Longside the ocean,
And make do
With my no-skin.
But then, Long-life,
Will you let me in?
And then, Slow-heart,
Are you gonna know him?
Long-life, speak your name.
I wait, while I decry the wait.
And when I die, may I relate:
Slow heart, congregate.
To leave your home, and your family,
For some distortion of property?
Well, darling, I can't go.
But you may stay
Here, with me.

Occident

Aie pitié de moi, la nuit est longue.
Prends mon stylo, pour t'écrire cette chanson.
Seigneur : est-ce plus difficile de continuer,
Ou de savoir quand on a fini ?
Toute ma vie, j'ai eu l'impression
D'être dans un beau souvenir,
Qui se répète
Avec le son baissé.
Longue-vie, montre ton visage.
Cœur-lent, freine ton goût.
Fais-moi sortir de ma cachette.
Longue-vie, présente ton argument.
Qu'est-ce qu'on attend au juste ?
En construisant des villes brillantes le long du rivage,
Où le vent se précipite,
Appâtant ma famille comme un matador ?
Tant de valeur, accordée à
Ce qui se trouve juste au-delà de nos plans :
Je fais signe avec mon mouchoir,
Je cours jusqu'au bout du sable.
Longue-vie, dis ton nom.
Je suis tellement fatiguée de ce jeu de devinettes.
Mais, quelque chose bouge,
Hors du cadre :
Cœur-lent,
Prépare-toi et vise.
Perçant lentement la mer,
Un mât --
Éclair, comme le dard d'une abeille --
Pour t'emmener,
Une flotte grouillante va te prendre
De moi.
L'univers se déchaîne :
Étalé, détrempé,
D'un délaissement de plomb,
Se précipitant, déchaîné,
Vers des lumières décroissantes,
Comme un wagon de queue sans tête.
Je t'attendrai,
Le long de l'océan,
Et je me débrouillerai
Avec ma peau-sans-peau.
Mais alors, Longue-vie,
Me laisseras-tu entrer ?
Et puis, Cœur-lent,
Le reconnaîtras-tu ?
Longue-vie, dis ton nom.
J'attends, alors que je dénonce l'attente.
Et quand je mourrai, j'espère raconter :
Cœur lent, rassemble-toi.
Quitter ton foyer, et ta famille,
Pour une certaine distorsion de propriété ?
Eh bien, mon chéri, je ne peux pas y aller.
Mais tu peux rester
Ici, avec moi.