Lyrics and translation Kwal - Là Où J'habite

Là Où J'habite

Là où j'habite,

Ce n'est pas grand et pas bien luxueux,
Mais j'aime bien: c'est des apparts, et au milieu,
Il y a une cour toute petite.
Là où j'habite les voisins ne sont jamais loin,
Tous les jours on se fait bonjour et dans son coin chacun s'agite.
C'est sympa,

Là où j'habite,

Puis il y a un coté cosmopolite,
Un petit parfum d'Afrique,
Parce que, parmi mes voisins, il y une famille de Guinéens
Chaque fois que je les croise c'est magique
Ils parlent français et malinké dans leurs beaux boubous en bazin.
La France d'en haut balance des phrases sur des bruits et des odeurs,
Moi je vois ces gens polis, travailleurs,
Presque toujours de bonne humeur.
Le père il a l'air de bosser dur et tard,
Et le soir, ses enfants s'amusent dans la cour ou sur le trottoir.
Ils ont des jeux de gamins et quand ils crient un peu trop fort,
Il y a la maman jamais très loin derrière
Elle leur fait signe de se taire

Là où j'habite,

Il y a le voisin du numéro trois, alors lui c'est un cas:
Emmerdeur comme pas deux, et 100% gaulois.
Il est debout bien avant le soleil,
Il voudrait qu'on fasse tous pareil,
Du coup, dès qu'il se réveille,
Il fonce dans la cour s'en prendre à nos oreilles:
"Allez debout les sales nègres, je vous emmerde bande de feignants!"
Et il frappe sur leur porte et il les insulte allègrement.
Et personne ne dit rien
Et moi non plus
Forcément parce qu'il est méchant,
Ca c'est sûr,
C'est un cauchemar pour le voisinage,
Mais si tout le monde le ménage,
C'est qu'il a une maladie des méninges
On pourrait cogner dessus
Ca le rendrait pas plus sage.
Mais lui pour qu'ils le vire il faudrait qu'il tue quelqu'un,
Et quand je l'entends gueuler,
Des fois, je me dis qu'il ne va pas tarder à y venir.
Mais les négros comme il le dit,
Entre chez eux et chez lui, le mur, il est épais comme du papier
Et lui il a des insomnies alors même la nuit c'est une teigne
Et eux, ils subissent tout le temps ses conneries
Et jamais ils se plaignent

Là où j'habite
Juste, là où j'habite,
Là où j'habite
Juste, Là où j'habite
Là où j'habite
Juste Là où j'habite
Là où j'habite
Juste Là où j'habite

Là où j'habite, c'est petit mais c'est pas ça le pire:
Un jour, gêné,
Le père guinéen vient me voir avec un papier à me faire remplir,
Sinon lui et sa famille ils allaient devoir partir
Ben ouais des papiers,
Ils en avaient pas assez pour rester en France
Et on les menaçait d'être expulsés.
Ils avaient reçu un courrier de m'sieur le ministre de l'intérieur,
Signé Nicolas en personne,
Et Nicolas dans son petit papelard,
Il emploie un ton autoritaire à faire peur
Et moi je me demande plus si ce gars là a des rêves de dictateur
Nicolas c'est aux voisins qu'il demandait d'attester
Que les guinéens étaient intégrés
Et qu'ils méritaient de rester
Moi ça m'a fait penser au passé
A une autre époque on avait demandé aux voisins de dénoncer.
Ca avait fini avec des étoiles jaunes
Mais c'est comme ça que ça avait commencé

Là où j'habite
Juste Là où j'habite
Là où j'habite
Juste Là où j'habite
Là où j'habite
Juste Là où j'habite
Là où j'habite
Juste Là où j'habite

Et puis un jour mes voisins de Guinée sont partis
Je les ai jamais revus
On les a ramenés en Guinée,
Parce que de toute façon, les papiers à faire signer,
C'était pour les recenser, pas pour qu'ils puissent rester
Mais le gars du numéro trois il est encore là...
Il a plus de nègres à insulter, mais lui on peut pas le virer:
Il est gaulois, il a des droits,
Pour lui il y a des lois.
Là où j'habite, maintenant ça craint:
Il y a toujours l'autre pour nous faire chier,
Mais il y a plus de gamins dans la cour,
Plus de malinké, plus de bazin
Elle est pas drôle mon histoire
Elle est même triste
Mais elle est authentique
Et j'ai pas été la chercher bien loin
Tout juste

Là où j'habite
Juste Là où j'habite
Là où j'habite
Juste Là où j'habite
Là où j'habite
Juste Là où j'habite
Là où j'habite
Juste Là où j'habite
Là où j'habite
Juste Là où j'habite

Where I live

Where I live,

It's not big and not very luxurious,
But I like it: it's apartments, and in the middle,
There is a very small courtyard.
Where I live the neighbors are never far away,
Every day we say hello to each other and everyone is restless in their corner.
It's nice,

Where I live,

Then there is a cosmopolitan side,
A little perfume from Africa,
Because, among my neighbors, there is a family of Guineans
Every time I meet them it's magic
They speak French and Malinke in their beautiful bazin boubous.
France from above balances sentences on noises and smells,
I see these polite, hardworking people,
Almost always in a good mood.
The father he seems to be working hard and late,
And in the evenings, her children have fun in the yard or on the sidewalk.
They have kid games and when they scream a little too loudly,
There is the mom never very far behind
She beckons them to be quiet

Where I live,

There is the neighbor of number three, so he is a case:
Annoying as no two, and 100% Gallic.
He's up long before the sun,
He would like us all to do the same,
So, as soon as he wakes up,
He rushes into the yard to attack our ears:
"Get up, you dirty negroes, fuck you bunch of lazy people!"
And he knocks on their door and he blithely insults them.
And no one says anything
And neither am I
Necessarily because he is naughty,
That's for sure,
It's a nightmare for the neighborhood,
But if everyone cleans it up,
Is that he has a disease of the meninges
We could knock on it
That wouldn't make him any wiser.
But for them to fire him, he would have to kill someone,
And when I hear him yell,
Sometimes I tell myself that he will come soon.
But the niggas like he says,
Between their home and his, the wall, it is thick as paper
And he has insomnia so even at night it's a ringworm
And they, they suffer his bullshit all the time
And never they complain

Where I live
Just, where I live,
Where I live
Just, Where I live
Where I live
Right where I live
Where I live
Right where I live

Where I live, it's small but that's not the worst:
One day, embarrassed,
The Guinean father comes to me with a paper to fill out,
Otherwise he and his family they were going to have to leave
Well yeah papers,
They didn't have enough to stay in France
And they were threatened with deportation.
They had received a letter from the Minister of the Interior,
Signed Nicolas in person,
And Nicolas in his little papelard,
He uses an authoritarian tone to scare
And I wonder more if this guy has dictator dreams
Nicolas it was from the neighbors that he asked to attest
That the Guineans were integrated
And that they deserved to stay
It made me think of the past
At another time we had asked the neighbors to denounce.
It ended up with yellow stars
But that's how it started

Where I live
Right where I live
Where I live
Right where I live
Where I live
Right where I live
Where I live
Right where I live

And then one day my neighbors from Guinea left
I never saw them again
We brought them back to Guinea,
Because anyway, the papers to be signed,
It was to enumerate them, not so that they could stay
But the guy from number three he's still here...
He's got more niggers to insult, but we can't fire him:
He is Gallic, he has rights,
For him there are laws.
Where I live, now it sucks:
There is always the other to piss us off,
But there are more kids in the yard,
No more malinke, no more bazin
She's not funny my story
She is even sad
But it is authentic
And I didn't go far to look for her
Just

Where I live
Right where I live
Where I live
Right where I live
Where I live
Right where I live
Where I live
Juste is où j'abite
Is où j'habite
Juste is où j'abite