Le soir où tu m'as appelé, ce n'était pas pour mes grands yeux bleus, ce n'était pas pour mes secrets, ni pour moi, j'n'étais pas si malheureux... Tu n'avais pas tant besoin d'aide, ton dos n'était pas tant fatigué, que pencher tes deux mains dans la merde, ne t'aurait pas trop abîmée. Moi j'ai accouru bien vite, maintenant je sais, j'aurais dû me méfier, car tes deux lettres, petite, sont nées de la médiocrité.
An dem Abend, als du mich riefst, galt's nicht meinen großen blauen Augen, nicht meinen Geheimnissen, noch mir selbst, mir ging's nicht so schlecht... Du brauchtest nicht so sehr Hilfe, dein Rücken war nicht so müde, dass zwei Hände in den Dreck zu tauchen dich allzu sehr beschädigt hätt'. Ich kam eilig herbei, heute weiß ich's, ich hätte misstrauen sollen, denn deine zwei Buchstaben, Kleine, entstammten aus der Mittelmäßigkeit.
Puis j'ai construit tes bâtiments, à ce jeu-là c'est vrai, mes grands-parents m'avaient légué précisément ce qu'il y avait de plus fort en ce talent. Mais il y a eu un peu moins drôle quand il fallu combattre tes voisins, tu m'as donné le mauvais rôle, là encore j'ai sali mes mains. Et j'ai transpiré bien vite, maintenant je sais, j'aurais dû pleurer, sur tes deux lettres, petite, ressurgies d'un sombre passé.
Hab dann deine Gebäude errichtet, in jener Kunst, ja wahrlich, meine Großeltern vererbten mir genau, was auf dem Gebiet am stärksten war. Doch es kam etwas weniger Lustiges, als ich deine Nachbarn bekämpfen musste, mir gaben sie die schlechte Rolle, da hab ich wieder meine Hände beschmutzt. Und ich habe schnell geschwitzt, jetzt weiß ich, ich hätte weinen sollen, über deine zwei Buchstaben, Kleine, wiedererstanden aus einer finsteren Vergangenheit.
Et qu'as-tu trouvé à mes os, qu'as-tu pensé pour les croire si solides, quand tu m'as tout mis sur le dos, sitôt que sont venues tes premières rides. J'ai senti là comme un malaise, à qui la faute, tu as accusé la mienne, tu m'as mis entre parenthèses quand j'ai voulu prouver les tiennes. Tu croyais me mourir vite, maintenant je sais, tu voulus me crever, pendant tes deux lettres, petite, au nez de ta triste fierté.
Was fandest du an meinen Knochen, was dachtest du, dass du sie für so fest hieltest, mir die Schuld zu geben, sobald deine ersten Falten kamen. Fühlte lauernd ein Unbehagen, wessen Fehler, du klagtest meinen an, du setztest mich in Klammern, wenn ich die deinen belegen wollte. Dachtest, ich stürbe bald, jetzt weiß ich, du wolltest mich zugrunde richten, während deiner zwei Buchstaben, Kleine, Stütze deiner traurigen Hoffnung.
Si hélas mon père en est mort, d'avoir défendu ta liberté, mon frère presque du même sort, s'est épuisé sur les chantiers. Il n'y a pas de mauvais sort, juste un dupeur, juste un dupé. Qui des deux a le plus tort? Je te laisse le soin de juger. Mais ne réfléchis pas trop vite, maintenant je sais, comme lorsque tu as fait tes deux lettres, petite, nées de la haine et du danger.
Wenn leider mein Vater daran starb, deine Freiheit beschützt zu haben, kostete's meinen Bruder fast dasselbe, mühte ab auf den Baustellen. Da ist kein Verhängnis, nur ein Betrüger, nur ein Betrogener. Wer von beiden liegt falscher? Es sei dir zu richten überlassen. Doch sinne nicht zu schnell, jetzt weiß ich, wie als du setztest deine zwei Buchstaben, Kleine, entstammend aus Hass und aus Gefahr.
Pour ma part il n'y aura pas vengeance, je n'en ai ni l'envie ni le courage, je m'en vais retrouver l'absence, de mon histoire il manque bien des pages. D'ailleurs à bien y réfléchir, mon peuple lui-même aurait-il accepté d'avouer qu'il avait dû mentir, d'avouer qu'il avait profité. De ce qu'il y a de pire ensuite, maintenant je sais, lui aussi aurait fait ces deux lettres, Petite Hypocrite, nées de la fatalité.
Für meinen Teil wird keine Rache sein, fehlen mir Wille wie Mut, ich gehe zur Abwesenheit zurück, meiner Geschichte fehlen genug Seiten. Auch, richtig besehn, so hat wohl mein Volk zugegeben, man hätt' gelogen, weil er profitiert? Diese schlechte Tat dann später begangen, jetzt weiß ich, es hätt wohl auch gesetzt die zwei Buchstaben, Kleine Heuchlerin, gewachsen aus der Bestimmtheit.
Permets-moi de juger, malgré mon âge, cette chanson courte mais suffisante, que je laisse en maigre héritage, en cadeau des heures accueillantes. N'oublie jamais qu'il y eut en ton pays un peuple sage que l'on a trahi, dis à tes enfants qui je suis si le besoin s'en prenait à leur vie. S'ils devaient me rendre visite, maintenant je sais, de force ou de plein gré, ils découvriraient, petite, ces deux lettres, bien embêtés. S'ils devaient me rendre visite, ils seraient à leur tour immigrés et ces deux lettres pourtant si petites le leur en feront bien baver.
Erlaube mein Urteil, trotz dem Alter, dieses kurze, jedoch haltbare Lied, das ich als karges Erbe lasse, als Geschenk der guten Stunden. Vergiss nie, dass es geschah in deinem Land ein kluges Volk, das man verriet, sei deinen Kindern erklärend, wer ich bin, wenn die Not sie traf in ihrem Leben. Sollte man mich suchend finden, jetzt weiß ich, frei gewählt oder befehligt, entdecken würden sie, Kleine, die zwei Buchstaben wahrlich verdrießlich. Sollte man mich suchend finden, wären selber sie die Geflüchteten, und diese Buchstaben, so gering gehalten, ließen sie wahre Bitternis kosten.