Lyrics and translation Maria Callas - Ritorna Vincitor (Aida)

Ritorna Vincitor (Aida)

Ritorna vincitor!
E dal mio labbro uscì l′empia parola!
Vincitor del padre mio, di lui
Che impugna l'armi per me
Per ridonarmi una patria,
Una reggia e il nome illustre
Che qui celar m′è forza!
Vincitor de'miei fratelli ond'io lo vegga,
Tinto del sangue amato,
Trionfar nel plauso dell′Egizie coorti!
E dietro il carro,
Un Re, mio padre di catene avvinto!
L′insana parola o Numi sperdete!
Al seno d'un padre la figlia rendete,
Struggete le squadre dei nostri oppressor!
Ah! sventurata! Che dissi?
E l′amor mio?
Dunque scordar poss'io / questo fervido amore
Che, oppressa e schiava,
Come raggio di sol qui mi beava?
Imprecherò la morte a Radamès
A lui ch′amo pur tanto!
Ah! non fu interra mai da più crudeli
Angoscie un core affranto!
I sacri nomi di padre d'amante,
Nè profferir poss′io nè ricordar
Per l'un per l'altro confusa tremante
Io piangere vorrei pregar.
Ma la mia prece in bestemmia si muta
Delitto è il pianto a me colpa il sospir
In notte cupa la mente è perduta
E nell′ansia crudel vorrei morir.
Numi, pietà del mio soffrir!
Speme non v′ha pel mio dolor
Amor fatal tremendo amore
Spezzami il cor, fammi morir!

Ritorna Vincitor (Aida)

Reviens vainqueur!
Et de mes lèvres est sortie la parole impie!
Vainqueur de mon père, de lui
Qui prend les armes pour moi
Pour me redonner une patrie,
Un palais et le nom illustre
Que je suis obligée de cacher ici!
Vainqueur de mes frères, que je le voie,
Teint du sang aimé,
Triompher dans les applaudissements des cohortes égyptiennes!
Et derrière le char,
Un roi, mon père, enchaîné!
Ô Dieux, dispersez cette parole insensée!
Rendre une fille au sein de son père,
Détruisez les armées de nos oppresseurs!
Ah! malheureuse! Qu'ai-je dit?
Et mon amour?
Puis-je donc oublier / cet amour fervent
Qui, opprimée et esclave,
Comme un rayon de soleil me faisait tant de bien ici?
Je maudirai la mort de Radamès
Lui que j'aime tant!
Ah! jamais un cœur brisé
N'a été envahi par des angoisses plus cruelles!
Les noms sacrés de père et d'amant,
Je ne peux ni les prononcer ni les rappeler
Confuse et tremblante pour l'un et l'autre
Je voudrais pleurer, prier.
Mais ma prière se transforme en blasphème
Le crime est le pleur pour moi, le péché est le soupir
Dans la nuit obscure, l'esprit est perdu
Et dans l'angoisse cruelle, je voudrais mourir.
Dieux, ayez pitié de ma souffrance!
Il n'y a pas d'espoir pour ma douleur
Amour fatal, amour terrible
Brises-moi le cœur, fais-moi mourir!