Lyrics and translation Rafael Lechowski - Acto III: El Diario (Escena Primera)
Acto III: El Diario (Escena Primera)
Acte III: Le Journal (Scène Première)
Correr
en
la
nada
Courir
dans
le
néant
Ignorar
si
en
huida
o
en
persecución
Ignorer
si
c'est
une
fuite
ou
une
poursuite
Si
para
salvarse
o
por
destrucción
Si
c'est
pour
se
sauver
ou
pour
la
destruction
¿Es
cobarde
o
audaz
un
alma
exiliada?
Une
âme
exilée
est-elle
lâche
ou
audacieuse
?
En
la
libreta
que
fue
rescatada
Dans
le
carnet
qui
a
été
sauvé
(Un
diario
de
viaje
sin
dirección)
(Un
journal
de
voyage
sans
destination)
Se
describe
su
peregrinación
Sa
pérégrination
est
décrite
Que
esconde
en
sí
una
belleza
sagrada
Qui
cache
en
elle
une
beauté
sacrée
Así
fue:
partió,
lo
abandonó
todo
Ce
fut
ainsi
: il
est
parti,
il
a
tout
abandonné
Con
mano
vacía
y
corazón
ciego
Les
mains
vides
et
le
cœur
aveugle
Sin
sentido,
sin
pasado
ni
apodo
Sans
but,
sans
passé
ni
surnom
Para
purgar
de
sí
el
último
apego
Pour
se
purger
du
dernier
attachement
Porque
no
existe
ningún
otro
modo
Car
il
n'y
a
pas
d'autre
moyen
El
alma
sólo
se
lava
con
fuego
L'âme
ne
se
lave
qu'avec
le
feu
(El
paisaje
está
desierto.
Quarciso
(Le
paysage
est
désert.
Quarciso,
Con
una
bolsa
y
un
báculo,
camina
desorientado)
Avec
un
sac
et
un
bâton,
marche,
désorienté)
Qué
equipaje
tan
pesado
¿No
podría
dejarlo
aquí
apoyado?
Quel
bagage
lourd.
Ne
pourrais-je
pas
le
laisser
ici
?
¡Por
favor,
sólo
un
instante!
Volveré
aquí
a
buscarlo
S'il
vous
plaît,
juste
un
instant
! Je
reviendrai
le
chercher
Si
pudiera
andar
sin
él,
no
viviría
tan
cansado
Si
je
pouvais
marcher
sans
lui,
ma
vie
serait
moins
pénible
Qué
equipaje
tan
pesado,
qué
equipaje
tan
pesado
Quel
bagage
lourd,
quel
bagage
lourd
Es
raro,
cuando
más
henchido
está,
el
camino
es
más
liviano
C'est
étrange,
plus
il
est
rempli,
plus
le
chemin
est
léger
Cuando
lo
arrastro
vacío
es
como
llevar
el
mundo
atado
Quand
je
le
traîne
à
vide,
c'est
comme
porter
le
monde
entier
¡Cómo
fatiga
el
cuerpo
entero
algo
que
cabe
en
una
mano!
Comme
quelque
chose
qui
tient
dans
une
main
peut
fatiguer
le
corps
entier
!
Qué
equipaje
tan
pesado:
con
el
corazón
a
todos
lados
Quel
bagage
lourd
: porter
le
cœur
partout
où
l'on
va
Mi
luz
nacerá
en
la
noche
Ma
lumière
naîtra
dans
la
nuit
Cuando
nadie
pueda
ver
nada
y
nada
se
escuche
Quand
personne
ne
peut
rien
voir
et
que
rien
ne
s'entend
En
la
claridad
sólo
tenemos
ojos
para
lo
que
nos
ciega
Dans
la
clarté,
nous
n'avons
d'yeux
que
pour
ce
qui
nous
aveugle
Y
su
Verdad
reina
oculta
en
la
densidad
del
bosque
Et
sa
Vérité
règne
cachée
dans
la
densité
de
la
forêt
Al
alborear
camufla
sus
verdades
À
l'aube,
elle
camoufle
ses
vérités
Bajo
la
risa
de
un
niño
o
en
el
cantar
de
las
aves
Sous
le
rire
d'un
enfant
ou
dans
le
chant
des
oiseaux
En
la
renunciación
aparece
nítido
su
mensaje
Dans
le
renoncement,
son
message
apparaît
clairement
En
el
placer
se
torna
esotérico
su
lenguaje
Dans
le
plaisir,
son
langage
devient
ésotérique
Si
la
persigo,
ella
me
persigue
a
mí
Si
je
la
poursuis,
elle
me
poursuit
Si
me
escondo
de
ella
es
como
si
ella
se
escondiera
en
mí
Si
je
me
cache
d'elle,
c'est
comme
si
elle
se
cachait
en
moi
Pero
de
la
sombra
no
escapa
Mais
on
n'échappe
pas
à
l'ombre
En
el
silencio
se
oye
el
crepitar
de
Dans
le
silence,
on
entend
le
crépitement
de
Sus
pasos
y
sus
encendidos
ojos
la
delatan
Ses
pas
et
ses
yeux
ardents
la
trahissent
Cuando
caiga
la
silente
penumbra
y
salga
confiada
Quand
les
ténèbres
silencieuses
tomberont
et
qu'elle
sortira
confiante
Como
una
enorme
luna
en
mitad
de
la
madrugada
Comme
une
énorme
lune
au
milieu
de
la
nuit
Estaré
allí,
esperando
su
súbita
epifanía
en
el
espacio
Je
serai
là,
attendant
sa
soudaine
épiphanie
dans
l'espace
Como
el
estruendoso
tambor
de
un
trueno
violáceo
Comme
le
tonnerre
assourdissant
d'un
coup
de
tonnerre
violet
Para
así
ser
iluminado
por
su
suprema
certidumbre
Pour
être
ainsi
illuminé
par
sa
suprême
certitude
Revelación
última
ante
la
que
el
Ser
sucumbe
Révélation
ultime
devant
laquelle
l'Être
succombe
Y
al
fin,
madre,
que
diste
lumbre
a
este
hombre
lúgubre
Et
enfin,
mère,
qui
as
donné
la
lumière
à
cet
homme
lugubre
Lograré
ser
sombra
que
alumbre
Je
réussirai
à
être
une
ombre
qui
éclaire
¡Qué
carnaval
de
bálsamos
y
misceláneos
salmos
Quel
carnaval
de
baumes
et
de
psaumes
miscellanés
Entonan
los
pájaros
bajo
el
diáfano
celeste
de
mayo!
Les
oiseaux
chantent
sous
le
ciel
bleu
diaphane
de
mai
!
¡Qué
bello
llover
de
los
rayos,
Qu'il
est
beau
de
pleuvoir
des
rayons,
Orvallo
de
luz
contra
el
cristal
del
arroyo
Rosée
de
lumière
contre
le
cristal
du
ruisseau
Agua
que
arrulla
al
silencio
con
suave
murmullo!
Eau
qui
berce
le
silence
d'un
doux
murmure
!
Con
alas
de
pétalo
se
iza
la
brisa
sonrisa
del
aire
Avec
des
ailes
de
pétales,
la
brise,
sourire
de
l'air,
s'élève
Que
lame
con
su
lengua
lisa
la
áspera
piel
de
mi
carne
Qui
lèche
de
sa
langue
lisse
la
peau
rugueuse
de
ma
chair
Podría
quedarme
así
toda
la
tarde
tumbado
en
la
tierra
Je
pourrais
rester
ainsi
toute
l'après-midi,
allongé
sur
le
sol
Contemplando
el
mundo
que
gira
inocente
y
culpable
Contemplant
le
monde
qui
tourne,
innocent
et
coupable
Si
callo
y
me
concentro
encuentro
Si
je
me
tais
et
que
je
me
concentre,
je
trouve
Que
todo
lo
que
está
fuera
está
adentro
Que
tout
ce
qui
est
dehors
est
dedans
¡Qué
elástico
el
pecho,
me
duele
el
universo!
Ma
poitrine
est
si
élastique,
l'univers
me
fait
mal
!
Y
la
conciencia
Et
la
conscience
Virtud
que
pareció
distinguirnos
de
las
demás
especies
Vertu
qui
semblait
nous
distinguer
des
autres
espèces
Nos
hizo
inferiores
finalmente
Nous
a
finalement
rendus
inférieurs
La
conciencia
nos
vuelve
inconscientes
La
conscience
nous
rend
inconscients
Arrancándonos
del
origen
y
como
un
Nous
arrachant
à
l'origine
et
comme
un
Intruso
divorcia
al
cuerpo
de
la
mente
Intrus,
elle
divorce
le
corps
de
l'esprit
Por
eso
acudo
a
ti
C'est
pourquoi
je
m'adresse
à
toi
Dame
mi
pitanza
de
luz
Donne-moi
ma
pitance
de
lumière
La
aceptación
de
la
muerte,
la
comprensión
de
existir
L'acceptation
de
la
mort,
la
compréhension
de
l'existence
Madre
de
todas
las
madres,
arranca
de
raíz
mi
rencor
Mère
de
toutes
les
mères,
arrache
ma
rancœur
Quédate
incluso
mi
más
innato
don
Prends
même
mon
don
le
plus
inné
A
condición
de
que
me
llenes
de
humildad
À
condition
que
tu
me
remplisses
d'humilité
Para
mirar
el
mundo
con
pureza
desde
la
atalaya
de
mi
corazón
Pour
regarder
le
monde
avec
pureté
depuis
la
tour
de
guet
de
mon
cœur
Esta
mañana
al
salir
en
busca
de
bayas,
grosellas
y
un
poco
de
leña
Ce
matin,
en
partant
à
la
recherche
de
baies,
de
groseilles
et
d'un
peu
de
bois
Me
percaté
de
una
hazaña
J'ai
réalisé
un
exploit
Mi
asombro
fue
que
en
aquel
árbol
seguía
ese
nido
Ma
stupéfaction
fut
de
voir
que
ce
nid
était
toujours
dans
cet
arbre
Sí,
el
mismo,
indiferente,
frondoso
y
tupido
Oui,
le
même,
indifférent,
feuillu
et
dense
Habían
pasado
otoños
e
inviernos,
lluvias
y
cierzos
Des
automnes
et
des
hivers,
des
pluies
et
des
vents
violents
étaient
passés
-Cientos
de
vientos-
que
se
llevaban
las
hojas
consigo
- Des
centaines
de
vents
- qui
emportaient
les
feuilles
avec
eux
Pero,
un
año
tras
otro,
como
a
un
monasterio
en
el
aire
Mais,
année
après
année,
comme
dans
un
monastère
aérien
Nuevos
pájaros
acudían
a
él
en
busca
de
abrigo
De
nouveaux
oiseaux
y
venaient
chercher
refuge
Hoy,
violentos
vientos
cruzan
como
una
estampida
de
almas
Aujourd'hui,
des
vents
violents
traversent
comme
une
volée
d'âmes
Sacudiendo
el
árbol,
calvo
y
famélico,
que
danza
y
se
dobla
Secouant
l'arbre,
chauve
et
affamé,
qui
danse
et
plie
Pero
en
el
centro,
engastado
en
sus
ramas
Mais
au
centre,
sertie
dans
ses
branches
Como
un
enorme
corazón
de
mimbre,
se
aferra
la
hermosa
obra
Comme
un
énorme
cœur
d'osier,
s'accroche
la
belle
œuvre
¿Qué
genial
arquitecto
erigió
tan
perfecta
escultura
Quel
architecte
génial
a
érigé
une
sculpture
aussi
parfaite
Que
por
más
que
el
tiempo
intenta
desdibujarla
perdura
y
perdura?
Que
malgré
les
tentatives
du
temps
pour
la
brouiller,
elle
dure
et
dure
?
Ese
mismo
tiempo
barrió
también
mi
tristeza
Ce
même
temps
a
aussi
balayé
ma
tristesse
Serenó
mi
pasón
y
desgajó
el
rencor,
pero
no
su
carga
Il
a
apaisé
ma
passion
et
a
apaisé
la
rancœur,
mais
pas
son
poids
Pues
una
bandada
de
negros
Car
une
volée
de
noirs
Recuerdos
vuelve
para
desenterrar
del
olvido
Les
souvenirs
reviennent
pour
déterrer
de
l'oubli
Los
huesos
roídos
de
la
memoria
hasta
resucitarla
Les
os
rongés
de
la
mémoire
jusqu'à
la
ressusciter
Y
no
es
otra
que
la
horrible
imagen
Et
ce
n'est
autre
que
l'image
horrible
Del
dolor
que
un
día
causaste,
amor
mío
De
la
douleur
que
tu
as
causée
un
jour,
mon
amour
Y
que
ha
hecho
para
siempre
su
nido
en
mi
alma
Et
qui
a
fait
son
nid
pour
toujours
dans
mon
âme
Me
arropa
el
sol
que
se
derrama
sobre
mi
cama
Je
suis
enveloppé
par
le
soleil
qui
se
déverse
sur
mon
lit
De
verde
brizna;
siento
como
me
arrulla
la
brisa
De
brins
d'herbe
verte
; je
sens
la
brise
me
bercer
Tras
los
abedules
canta
una
merla
Derrière
les
bouleaux
chante
un
merle
Y
el
cielo
observa
la
tierra
con
despejados
ojos
azules
Et
le
ciel
observe
la
terre
avec
des
yeux
bleus
clairs
Hoy
tuve
un
sueño
raro:
el
sol
espiaba
de
soslayo
con
rayo
de
mayo
Aujourd'hui,
j'ai
fait
un
rêve
étrange
: le
soleil
nous
observait
du
coin
de
l'œil
avec
un
rayon
de
mai
Ella
y
yo
hacíamos
el
amor
en
adagio
Elle
et
moi
faisions
l'amour
en
adagio
Y
al
instante
apareció
junto
a
él
con
un
hijo
mío
en
brazos
Et
soudain,
elle
est
apparue
à
côté
de
lui
avec
un
de
mes
fils
dans
les
bras
¡Ah,
soñar!
¡Soñar
es
señal
de
espíritu
turbado!
Ah,
rêver
! Rêver
est
le
signe
d'un
esprit
troublé
!
He
de
seguir
caminando
Je
dois
continuer
à
marcher
He
de
seguir
caminando
Je
dois
continuer
à
marcher
He
de
seguir
caminando
Je
dois
continuer
à
marcher
Te
burlas
de
Dios,
glauco
milagro
Tu
te
moques
de
Dieu,
miracle
glauque
Saliendo
de
la
tumba
y
resucitando
en
lo
alto
Sortant
de
la
tombe
et
ressuscitant
au
sommet
Tú,
que
sorbes
luz
y
exhalas
silencio
Toi
qui
aspire
la
lumière
et
expire
le
silence
Aunque
tu
interior
sea
un
auditorio
de
múltiples
cantos
Bien
que
ton
intérieur
soit
un
auditoire
de
multiples
chants
Tú,
que
posees
la
quietud
y
humildad
que
yo
no
alcanzo
Toi
qui
possède
le
calme
et
l'humilité
que
je
ne
peux
atteindre
Cuando
pisas
tu
propia
alma
y
haces
de
ella
un
remanso
Quand
tu
marches
sur
ta
propre
âme
et
que
tu
en
fais
un
havre
de
paix
Ojalá
pudieras
seguirme
en
mi
tramo
Si
seulement
tu
pouvais
me
suivre
dans
ma
course
Pero
tienes
inútiles
los
pies
por
ser
tan
generosas
tus
manos
Mais
tes
pieds
sont
inutiles
parce
que
tes
mains
sont
si
généreuses
Aquí
se
bifurca
otro
amor
y
prosigue
un
naufragio
Ici,
un
autre
amour
bifurque
et
un
naufrage
se
poursuit
Tú
has
nacido
para
esperar
y
yo
he
de
seguir
caminando
Tu
es
né
pour
attendre
et
je
dois
continuer
à
marcher
Dejo
todo
atrás,
no
sé
si
sirve
de
algo
Je
laisse
tout
derrière
moi,
je
ne
sais
pas
si
ça
sert
à
quelque
chose
Dejo
todo
atrás
otra
vez,
el
camino
es
muy
largo
Je
laisse
tout
derrière
moi
encore
une
fois,
le
chemin
est
très
long
Me
bastan
esta
bolsa
y
este
báculo
Ce
sac
et
ce
bâton
me
suffisent
Quiero
un
viajar
ligero,
toda
posesión
al
final
se
vuelve
obstáculo
Je
veux
voyager
léger,
toute
possession
finit
par
devenir
un
obstacle
¿O,
acaso,
podrá
la
mariposa
que
un
día
seré
Ou
bien,
le
papillon
que
je
serai
un
jour
pourra-t-il
Cargar
a
lomos
de
sus
frágiles
alas
mis
inútiles
bártulos?
Porter
sur
ses
ailes
fragiles
mes
biens
inutiles
?
No
hay
huella
que
sirva
de
guía
en
mi
itinerario
Aucune
trace
ne
me
sert
de
guide
dans
mon
itinéraire
No
hay
senda
definida,
no
hay
vuelta
atrás
ni
descanso
Il
n'y
a
pas
de
chemin
défini,
pas
de
retour
en
arrière
ni
de
repos
Todo
es
la
peregrinación
a
través
de
uno
mismo
Tout
est
pèlerinage
à
travers
soi-même
Camino,
viaje
y
viajero
son
un
mismo
tránsito
Le
chemin,
le
voyage
et
le
voyageur
ne
sont
qu'un
seul
et
même
transit
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Writer(s): Rafael Lechowski
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