L'opéra - Yves Duteil translation in German

L'opéra

Je n'étais qu'un petit garçon,
J'étais tout seul à la maison.
Mes parents, pour un soir,
Étaient allés voir un opéra.
J'en avais pour un bon moment:
Ça n'arrivait pas si souvent.
C'était comme une trêve,
C'était comme un rêve, comme l'opéra.
J'étais dans un château fort,
J'avais une épée en or.
Je me battais comme un fou par amour pour vous.
Je me battais comme un roi par amour pour toi.

Je n'étais qu'un petit garçon,
Mes paroles étaient des chansons.
Il n'y avait ni tambour
Ni baryton pour mon opéra,
Mais dans mon imagination
Il y avait dix mille violons
Qui jouaient ma victoire,
Faisaient de ma gloire un opéra.
J'étais dans un château fort,
J'avais une épée en or.
Je me battais comme un fou, rendant coup sur coup.
Je me prenais pour un roi par amour pour toi.

Et devant l'enfant que j'étais
Toute la maison devenait
Une scène, un décor,
Et c'était alors mon opéra.
Je m'endormais sur les trois coups
Qui n'étaient peut-être, après tout,
Qu'un volet qui battait
Quand ils revenaient de l'opéra.
Mais j'étais dans mon château fort,
Et j'avais mon épée en or.
Je me battais comme un fou par amour pour vous.
Je me battais comme un roi par amour pour toi.

Je n'étais qu'un petit garçon,
J'étais tout seul à la maison.
Mes parents, pour un soir,
Étaient allés voir un opéra.

Die Oper

Ich war nur ein kleiner Junge,
Ich war ganz allein zu Hause.
Meine Eltern waren für einen Abend
in die Oper gegangen.
Das würde eine gute Weile dauern:
Das geschah nicht so oft.
Es war wie eine Atempause,
Es war wie ein Traum, wie die Oper.
Ich war in einer Festung,
Ich hatte ein goldenes Schwert.
Ich kämpfte wie ein Verrückter aus Liebe zu Euch.
Ich kämpfte wie ein König aus Liebe zu dir.

Ich war nur ein kleiner Junge,
Meine Worte waren Lieder.
Es gab weder Trommel
Noch Bariton für meine Oper,
Aber in meiner Vorstellung
Gab es zehntausend Geigen
Die meinen Sieg spielten,
Meinen Ruhm zu einer Oper machten.
Ich war in einer Festung,
Ich hatte ein goldenes Schwert.
Ich kämpfte wie ein Verrückter, Schlag auf Schlag.
Ich hielt mich für einen König aus Liebe zu dir.

Und vor dem Kind, das ich war,
Wurde das ganze Haus
Eine Bühne, eine Kulisse,
Und das war dann meine Oper.
Ich schlief bei den drei Klopfern ein,
Die vielleicht, letzten Endes,
Nur ein Fensterladen waren, der schlug,
Als sie von der Oper zurückkamen.
Aber ich war in meiner Festung,
Und ich hatte mein goldenes Schwert.
Ich kämpfte wie ein Verrückter aus Liebe zu Euch.
Ich kämpfte wie ein König aus Liebe zu dir.

Ich war nur ein kleiner Junge,
Ich war ganz allein zu Hause.
Meine Eltern waren für einen Abend
in die Oper gegangen.