Paroles et traduction Baloji - A l'Heure d'Eté

A l'Heure d'Eté

Le temps est suspendu comme en hors saison
A l'heure d'été, on vit la réclusion
Le fil des jours est tendu comme l'horizon
On se dit que tout arrive pour une raison
Août 97, c'est la disette
Du riz aux sardines dans mon assiette
Je sens la fin du mois venir 6 jours sur 7
Donc, si tu rouspètes, tu baignes dans la défaite
J'ai pris ma destinée à l'arrachée
Pour m'y retrouver, je me suis détaché
Ce mois-ci, la bourse d'étude a payé le loyer
J'ai poussé le bouchon, essayé de noyer
Ce poison mais rien ne flotte mieux que le spleen
Vu que l'espoir décline, fils indigne
Qui se résigne quand les journées se rallongent, c'est un signe car
En passant à l'heure d'été
La nuit m'a pris de court et j'ai sombré
Cette vie finit comme un fait divers
Donc j'espère que le ciel nous tempère
Ciel couvert comme une chape de béton
Pour les rejetons, c'est bas de plafond
Non pas instruits, juste à l'intuition
A trop s'exposer, on risque l'insolation
Mais à 18 ans, les soucis sont majeurs
Quand on vit accroché à son biper
Ce train de vie m'a dévié, mal aiguillé
A me bousiller pour du billet, mais ça y est
Dans la rue ça chuchote, puis se chahute
Comme au bahut, ça part tous azimuts
Ici on fuit quand on voit les sirènes
En se disant que la liberté, c'est une putain d'aubaine
Mais pour excuser mes absences
Je m'invente un job de vacances
Mais septembre n'est pas loin
Et tout ce qui rentre nous ramène au même point
En passant à l'heure d'été
La nuit m'a pris de court et j'ai sombré
Cette vie finit comme un fait divers
Donc j'espère que le ciel nous tempère
Sous le soleil on vit par procuration
Puis arrive l'avis d'expulsion
Ça en devient ma seule préoccupation
Mon obsession jusqu'à la convocation
Juin 99, juste avant le bug
Je baigne dans le bluff et la justice m'aveugle
Pendu aux lèvres de ce procureur
Le sort qu'il me réserve est en ma défaveur
Ça m'a laissé sans voix, et puis j'ai fait appel
Deux fois pour rien, pour des bagatelles
La justice aime la transparence
J'ai insisté jusqu'en première instance
Depuis chaque été, j'appréhende
Les recommandés comme des réprimandes
Les retours d'impôts, rien n'est impossible
Même les signes du temps sont imprévisibles
En passant à l'heure d'été
La nuit m'a pris de court et j'ai sombré
Cette vie finit comme un fait divers
Donc j'espère que le ciel nous tempère

In Summertime

Time is suspended, like the off-season's lull,
In summertime, we live in seclusion's pull.
The thread of days stretches taut, like the horizon's line,
We tell ourselves everything happens for a reason, divine.
August '97, a time of scarcity,
Rice and sardines fill my plate, a meager guarantee.
Six days out of seven, the month's end I can feel,
So if you grumble, darling, you're swimming in defeat's reel.
I snatched my destiny, took it by force,
To find myself, I had to detach, of course.
This month, the scholarship covered the rent's sting,
I pushed the limits, tried to drown everything,
This poison, but nothing floats better than the blues,
As hope dwindles, an unworthy son I choose,
To resign myself as the days grow long, it's a sign, you see,
For with the shift to summertime's decree,
The night caught me off guard, and I succumbed,
This life ends like a news story, sadly hummed.
So I hope the heavens will temper our fate,
Sky overcast, like a concrete sheet's weight,
For the offspring, the ceiling hangs low,
Not educated, just intuition's glow.
Too much exposure risks the sun's harsh sting,
But at eighteen, worries are a major thing,
When you're living life clinging to your beeper's call,
This lifestyle led me astray, misdirected, to fall,
Into ruining myself for money's hold, but it's done,
In the streets, whispers turn to chaos, on the run.
Like in high school, it all goes haywire,
Here we flee when we see the sirens' fire,
Telling ourselves that freedom is a damn fine prize,
But to excuse my absences, I devise,
A summer job, a fabrication's guise,
But September's not far, it lies,
And everything that comes in brings us back to the same point's hold,
With the shift to summertime, stories unfold,
The night caught me off guard, and I succumbed,
This life ends like a news story, sadly hummed.
So I hope the heavens will temper our fate,
Under the sun, we live by proxy's state,
Then comes the eviction notice, cold and stark,
It becomes my sole concern, a flickering spark,
My obsession until the summons' call,
June '99, just before the bug's fall,
I'm immersed in bluffs, justice blinds my sight,
Hanging on the prosecutor's words, day and night,
The fate he reserves for me is in my disfavor's sway,
It left me speechless, then I appealed, come what may,
Twice for nothing, for trifles so small,
Justice loves transparency, standing tall,
I persisted until the first instance's call,
Since then, every summer, I dread, above all,
Registered letters, like reprimands they seem,
Tax returns, nothing's impossible, it would seem,
Even the signs of time are unpredictable's gleam,
With the shift to summertime, a fleeting dream,
The night caught me off guard, and I succumbed,
This life ends like a news story, sadly hummed.
So I hope the heavens will temper our fate,