Paroles et traduction Barbara - Ma maison (Live à l'Olympia / 1978)

Ma maison (Live à l'Olympia / 1978)

Je m'invente un pays où vivent des soleils
Qui incendient les mers et consument les nuits,
Les grands soleils de feu, de bronze ou de vermeil,
Les grandes fleurs soleils, les grands soleils soucis,
Ce pays est un rêve où rêvent mes saisons
Et dans ce pays-là, j'ai bâti ma maison.
Ma maison est un bois, mais c'est presque un jardin
Qui danse au crépuscule, autour d'un feu qui chante,
Où les fleurs se mirent dans un lac sans tain
Et leurs images embaument aux brises frissonnantes.
Aussi folle que l'aube, aussi belle que l'ombre,
Dans cette maison-là, j'ai installé ma chambre.
Ma chambre est une église où je suis, à la fois
Si je hante un instant, ce monument étrange
Et le prêtre et le Dieu, et le doute, à la fois
Et l'amour et la femme, et le démon et l'ange.
Au ciel de mon église, brûle un soleil de nuit.
Dans cette chambre-là, j'y ai couché mon lit.
Mon lit est une arène où se mène un combat
Sans merci, sans repos, je repars, tu reviens,
Une arène où l'on meurt aussi souvent que ça
Mais où l'on vit, pourtant, sans penser à demain,
Où mes grandes fatigues chantent quand je m'endors.
Je sais que, dans ce lit, j'ai ma vie, j'ai ma mort.
Je m'invente un pays où vivent des soleils
Qui incendient les mers et consument les nuits,
Les grands soleils de feu, de bronze ou de vermeil,
Les grandes fleurs soleils, les grands soleils soucis.
Ce pays est un rêve où rêvent mes saisons
Et dans ce pays-là, j'ai bâti ta maison.

My Home (Live at the Olympia / 1978)

I invent a country where suns live
That set the seas on fire and consume the nights,
The great suns of fire, bronze, or vermeil,
The great sunflowers, the great marigolds,
This country is a dream where my seasons dream
And in this country, I built my house.
My house is a forest, but it's almost a garden
That dances at twilight, around a fire that sings,
Where flowers are mirrored in a mirrorless lake
And their images are fragrant in the quivering breezes.
As crazy as the dawn, as beautiful as the shadow,
In this house, I settled my chamber.
My chamber is a church where I am, at the same time
If I haunt for a moment, this strange monument
And the priest and the God, and the doubt, at the same time
And love and woman, and demon and angel.
In the sky of my church, a sun of night burns.
In this chamber, I laid my bed down.
My bed is an arena where a battle is fought
Without mercy, without rest, I leave, you come back,
An arena where you die as often as that
But where you live, yet, without thinking of tomorrow,
Where my great fatigues sing when I fall asleep.
I know that in this bed, I have my life, I have my death.
I invent a country where suns live
That set the seas on fire and consume the nights,
The great suns of fire, bronze, or vermeil,
The great sunflowers, the great marigolds.
This country is a dream where my seasons dream
And in this country, I built your house.