Sertao - Version Live 99 - Bernard Lavilliers traduction en anglais

Sertao - Version Live 99

Caruarú hotel centenario, suite princière, vue sur les chiottes, télé couleur,
Courant alternatif.
Les pales du ventilateur coupent tranche à tranche l′air épais du manioc
Le dernier texaco vient de fermer ses portes
Y a guère que les moustiques pour m'aimer de la sorte
Leurs baisers sanglants m′empêchent de dormir
Bien fait pour ma gueule! J'aurais pas dû venir ...
Calé dans ton fauteuil tu écoutes ma voix
Comme un vieux charognard tu attends que je crache
La gueule jaune des caboclos, Antonio Des Morte
Capangas machos à la solde des fazendeiros
Pour te donner un avant-goût de vacances intelligentes.
Ceux qui vendent du soleil à tempérament,
Les cocotiers, les palaces, et le sable blanc
Ne viendront jamais par ici,
Remarque il paraît que voir les plus pauvres que soi, ça rassure.
Alors allez-y, ici, tout le monde peut venir, ici il n'y a rien
Un soleil ivre de rage tourne dans le ciel
Et dévore le paysage de terre et de sel
Où se découpe l′ombre de lampião
D′où viendront les cangaceiros de la libération?
Le cavalier que je croise sur son cheval roux
Son fusil en bandoulière qui tire des clous
A traversé ce désert, la sèche et la boue
Pour chercher quelques cruzeiros à Caruarú
Un éternel été émiette le sertão
Le temps s'est arrêté en plein midi
Il y a déjà longtemps
En attendant que l′enfer baisse l'abat-jour
Qu′on se penche sur ta misère du haut de la tour
Tu n'as que de la poussière pour parler d′Amour
Aveuglé par la lumière comme dans un four
Que tous les chanteurs des foires gueulent ta chanson
Même si c'est le désespoir qui donne le ton
Tu n'as pas peur de la mort, même tu l′attends
Avec ton parabellum au cœur du sertão
Un soleil ivre de rage tombe dans le ciel
Et dévore le paysage de terre et de sel
Où se découpe l′ombre de lampião
D'où viendront les cangaceiros de la libération
Sertão, sertão, sertão...

Sertao - Live 99 Version

Caruarú century-old hotel, princely suite, view of the toilets, color TV,
Alternating current.
The fan blades cut through the thick manioc air slice by slice
The last Texaco just closed its doors
There's hardly anyone but mosquitoes to love me like that
Their bloody kisses keep me from sleeping
Serves me right! I shouldn't have come ...
Relaxed in your armchair, you listen to my voice
Like an old vulture, you wait for me to spit
The yellow mouths of the Caboclos, Antonio Des Morte
Macho henchmen in the pay of the landowners
To give you a foretaste of an intelligent vacation.
Those who sell sunshine on credit,
The coconut palms, the palaces, and the white sand
Will never come this way,
Apparently, it's supposed to be reassuring to see people who are poorer than you.
So go ahead, anyone can come here, there's nothing here
A sun drunk with rage spins in the sky
And devours the landscape of earth and salt
Where the shadow of Lampião is cut out
Where will the cangaceiros of liberation come from?
The rider I pass on his chestnut horse
His rifle slung over his shoulder that fires nails
Crossed this desert, drought and mud
To look for a few cruzeiros in Caruarú
An eternal summer crumbles the sertão
Time stopped dead at noon
A long time ago
As we wait for hell to dim its light
Let's turn our attention to your misery from up high in the tower
You have only dust to speak of Love
Blinded by the light as if in an oven
Let all the fairground singers bellow your song
Even if it's despair that sets the tone
You're not afraid of death, in fact you're waiting for it
With your parabellum in the heart of the sertão
A sun drunk with rage falls in the sky
And devours the landscape of earth and salt
Where the shadow of Lampião is cut out
Where will the cangaceiros of liberation come from
Sertão, sertão, sertão...