Le toréador (Remastered 2014) - Charles Aznavour traduction en anglais

Le toréador (Remastered 2014)

Tu gis, les yeux perdus
Livide et pitoyable
Le corps à demi nu
Recouvert d'un drap blanc
Ton habit de lumière
Est jeté lamentable
Avili de poussière
Et maculé de sang

La course continue
Tandis que tu rends l'âme
Tant pis pour le vaincu
Il mérite son sort
Et le nom du vainqueur
Que l'assistance acclame
Bien plus que la douleur
Te transperce le corps, le corps

Tu ne reverras plus
Les courses enivrantes
Sous un soleil de plomb
À te crever les yeux
Tu ne reverras plus
Les filles ravissantes
Debout sur les gradins
T'acclamant comme un Dieu

Tu n'éprouveras plus
Ce sentiment étrange
Fait d'un curieux mélange
De peur et de fierté
Quand dans l'arène en feu
Tu marchais d'un pas noble
Tandis qu'un passo doble
Ponctuait ton entrée

La bête a eu raison
De ta fière prestance
Elle a sali ton nom
Elle a ruiné ta vie
Ta merveilleuse allure
Et ta folle arrogance
Sont tombées dans la sciure
Et le sable rougi

Tes ongles sont plantés
Dans le bois de ta couche
Et seul, abandonné
Tu vois venir la mort
Cette fille d'amour
Qui te colle à la bouche
Pour mieux voler tes jours
En possédant ton corps, ton corps

Tu ne reverras plus
La chaude Andalousie
Quand la terre glacée
Va se jeter sur toi
Tu ne reverras plus
Ces danseuses en folie
Ces chanteurs de flamenque
Aux pathétiques voix

Une idole se meurt
Une autre prend sa place
Tu as perdu la face
Et soldé ton destin
Car la gloire est frivole
Et quand on la croit nôtre
Elle s'offre à un autre
Et il ne reste rien
Non rien
Non rien
Non rien

The Toreador (Remastered 2014)

You lie, your eyes lost,
Livid and pitiful,
Your body half-naked,
Covered with a white sheet.
Your suit of lights
Is thrown down, lamentable,
Degraded by dust
And stained with blood.

The corrida continues
While you give up the ghost,
Too bad for the vanquished,
He deserves his fate.
And the victor's name,
Which the crowd acclaims,
Much more than the pain
Pierces your body, your body.

You will never see again
The intoxicating races
Under a blazing sun
Burning your eyes.
You will never see again
The ravishing girls
Standing in the stands
Acclaiming you like a God.

You will no longer feel
That strange feeling
Made of a curious mixture
Of fear and pride
When in the fiery arena
You walked with a noble step
While a paso doble
Punctuated your entrance.

The beast was right
About your proud bearing,
It sullied your name,
It ruined your life.
Your marvelous allure
And your mad arrogance
Have fallen into the sawdust
And the reddened sand.

Your fingernails are dug
Into the wood of your bed,
And alone, abandoned,
You see death approaching,
That lover of love
Who sticks to your mouth
To better steal your days
By possessing your body, your body.

You will never see again
Warm Andalusia
When the frozen earth
Will throw itself upon you.
You will never see again
Those crazy dancers
Those flamenco singers
With pathetic voices.

An idol dies
Another takes his place
You have lost face
And settled your fate
For glory is frivolous
And when we believe it is ours
It offers itself to another
And nothing remains
No nothing
No nothing
No nothing