Paroles et traduction Charles Trenet - La java du Diable - Remasterisé en 2017

La java du Diable - Remasterisé en 2017

Qu'avait tout l'air d'une mazurka
Valse à trois temps, il n'savait pas
Ce qu'il venait d'composer là
Aussitôt la terre entière
Par cet air fut enchantée
Des dancings aux cimetières
Tout l'monde la chantait
On la dansait à petits pas
Et bien souvent aux heures des r'pas
Le Diable venait sur sa java
Frapper du pied dans les estomacs
Car ce refrain de Lucifer
Planait partout, tout d'suite appris
Circonvenant bien les esprits
Vers la fin du mois d'décembre
Un député pris de court
A la tribune de la Chambre
Dit dans son discours:
"Un, deux, trois, quatre,
Un, deux, trois, quatre,
C'est mon programme est-ce qui'il vous plaît?"
A coup d'fusil on dut l'abattre
Il expira au deuxième couplet
Des grands concerts un seul lui plut
Celui où l'chef d'orchestre mêla
Sébastien Bach et la java
Ronde folle, ronde folle
Brusquement un grand acteur
Au beau milieu de son rôle
Trahit son auteur...
"Un, deux, trois, quatre,
Un, deux, trois, quatre"
Ah quelle pagaille dans le théâtre
Les spectateurs montèrent sur scène
L'Åâ il en fureur et le geste obscène
Le mal gagna c'est trop affreux
Il lui fallait pour son empire
Jusqu'au pôle Nord et la Terre de Feu
Mais le plus terrible ravage
Fut dans l'monde des banquiers
Où la grande java sauvage
Fit des victimes par milliers
"Un, deux, trois, quatre
Un, deux, trois, quatre"
Hurlaient New York et Chicago
L'or se vendit au prix du plâtre
Et le cigare au prix du mégot
Puis un jour tout d'vint tranquille
On n'entendit plus d'java
Dans les champs et dans les villes
Savez-vous pourquoi?
{Coda:}
Parce que le Diable s'aperçut
Qu'il n'touchait pas de droits d'auteur
Tout ça c'était d'l'argent d'foutu
Puisqu'il n'était même pas éditeur
Tout ça c'était d'l'argent d'foutu
Puisqu'il n'était même pas éditeur
{Parlé:}
Allez, remportons notre musique
Et retournons en enfer.

The Devil's Java - Remastered in 2017

It sounded like a mazurka
Waltz in three-time, he didn't know
What he had just composed
Immediately the whole world
Was enchanted by this tune
From dance halls to cemeteries
Everyone sang it
They danced to it with small steps
And often at meal times
The Devil came to his java
Stomping his foot in the stomachs
For this refrain of Lucifer
Soared everywhere, learned right away
Circling around the spirits
Towards the end of December
A deputy caught off guard
In the House of Representatives
Said in his speech:
"One, two, three, four,
One, two, three, four,
That's my program, is it what you like?"
They had to shoot him dead
He expired on the second verse
Of the great concerts, only one pleased him
The one where the conductor mixed
Sebastian Bach and the java
Crazy round, crazy round
Suddenly a great actor
In the middle of his role
Betrayed his author...
"One, two, three, four,
One, two, three, four"
What a mess in the theater
The spectators stormed the stage
The manager in a rage and making obscene gestures
Evil prevailed, it's too horrible
He needed it for his empire
All the way to the North Pole and Tierra del Fuego
But the most terrible devastation
Was in the world of bankers
Where the great wild java
Made thousands of victims
"One, two, three, four
One, two, three, four"
Screamed New York and Chicago
Gold was sold at the price of plaster
And the cigar at the price of the butt
Then one day everything became quiet
No more java was heard
In the fields and in the cities
Do you know why?
{Coda:}
Because the Devil realized
He was not getting any royalties
It was all wasted money
Since he was not even a publisher
It was all wasted money
Since he was not even a publisher
{Spoken:}
Come on, let's bring back our music
And let's go back to hell.