Paroles et traduction Dorsaf Hamdani - La solitude

La solitude

La solitude
Barbara

Je l'ai trouvée devant ma porte,
Un soir, que je rentrais chez moi.
Partout, elle me fait escorte.
Elle est revenue, elle est là,
La renifleuse des amours mortes.
Elle m'a suivie, pas à pas.
La garce, que le Diable l'emporte!
Elle est revenue, elle est là

Avec sa gueule de carême
Avec ses larges yeux cernés,
Elle nous fait le coeur à la traîne,
Elle nous fait le coeur à pleurer,
Elle nous fait des matins blêmes
Et de longues nuits désolées.
La garce! Elle nous ferait même
L'hiver au plein coeur de l'été.

Dans ta triste robe de moire
Avec tes cheveux mal peignés,
T'as la mine du désespoir,
Tu n'es pas belle à regarder.
Allez, va t-en porter ailleurs
Ta triste gueule de l'ennui.
Je n'ai pas le goût du malheur.
Va t-en voir ailleurs si j'y suis!

Je veux encore rouler des hanches,
Je veux me saouler de printemps,
Je veux m'en payer, des nuits blanches,
A coeur qui bat, à coeur battant.
Avant que sonne l'heure blême
Et jusqu'à mon souffle dernier,
Je veux encore dire "je t'aime"
Et vouloir mourir d'aimer.

Elle a dit: "Ouvre-moi ta porte.
Je t'avais suivie pas à pas.
Je sais que tes amours sont mortes.
Je suis revenue, me voilà.
Ils t'ont récité leurs poèmes,
Tes beaux messieurs, tes beaux enfants,
Tes faux Rimbaud, tes faux Verlaine.
Eh! bien, c'est fini, maintenant."

Depuis, elle me fait des nuits blanches.
Elle s'est pendue à mon cou,
Elle s'est enroulée à mes hanches.
Elle se couche à mes genoux.
Partout, elle me fait escorte
Et elle me suit, pas à pas.
Elle m'attend devant ma porte.
Elle est revenue, elle est là,
La solitude, la solitude...

Loneliness

Loneliness
Barbara

I found her outside my door,
One night, when I was going home.
Everywhere, she escorts me.
She's back, she's here,
The scavenger of dead loves.
She followed me, step by step.
The bitch, may the Devil take her!
She's back, she's here

With her Lenten face
With her wide, dark-rimmed eyes,
She drags our hearts behind her,
She makes our hearts weep,
She gives us pale mornings
And long, desolate nights.
The bitch! She would even make us
Winter in the middle of summer.

In your sad silk dress
With your badly combed hair,
You have the look of despair,
You're not beautiful to look at.
Come on, go and take your
Sad face of boredom elsewhere.
I don't like unhappiness.
Go and see if I'm there!

I still want to swing my hips,
I want to get drunk on spring,
I want to pay for it, sleepless nights,
With a beating heart.
Before the pale hour strikes
And until my last breath,
I still want to say "I love you"
And want to die of love.

She said: "Open your door.
I had followed you step by step.
I know that your loves are dead.
I'm back, here I am.
They recited their poems to you,
Your handsome gentlemen, your handsome children,
Your fake Rimbaud, your fake Verlaine.
Well, it's over now."

Since then, she's been giving me sleepless nights.
She's hung herself around my neck,
She's wrapped herself around my hips.
She lies down at my knees.
Everywhere, she escorts me
And she follows me, step by step.
She's waiting for me outside my door.
She's back, she's here,
Loneliness, loneliness...