Paroles et traduction Edgar Bori - Le blues du mur

Le blues du mur

Et le progrès s'avance au milieu des déchets
Et brille la pâleur des revendeurs d'attraits
Quand prime la grisaille au bout du goût du jour
Au nez des travailleurs mis à pied sans amour

Habitué au bitume, à la foule, à la foire
Monde de métastases en ville
Quand sur les coquelicots poussés au désespoir
Le soleil brille et m'éblouit encore

Ça va bien, ça va bien
On voit ben qu'on voit rien
Toujours rien
À vrai dire on fait dur
On s'enligne tout droit dans l'mur
On s'enligne tout droit dans l'mur

Et le cadre qui planche au bond des intérêts
Et la folie qui pense en dix milliards d'octets
Étendre la misère et ses reflets d'argent
Aux filles déshabillées en service à douze ans

Habitué aux enclumes, au pepsi des décors
Monde du toi tais-toi docile
Quand sur les champs de mines menant aux dépotoirs
Le soleil brille et m'éblouit encore

Ça va bien, ça va bien
On voit ben qu'on voit rien
Toujours rien
À vrai dire on fait dur
On s'enligne tout droit dans l'mur
On s'enligne tout droit dans l'mur

Et vanter les bienfaits laissés à nos enfants
Sur des paroles en l'air en mensonges tout blancs
Pour un panda qui naît dans sa cage aux trésors
Combien d'humains s'éteignent au jeu des mises à mort

Habitué aux tournants peu importe le sens
Monde du on s'en fout tranquille
Si le couteau s'enfonce au cœur de l'abattoir
Le soleil brille et m'éblouit encore

Ça va bien, ça va bien
On voit ben qu'on voit rien
Toujours rien
À vrai dire on fait dur
On s'enligne tout droit dans l'mur
On s'enligne tout droit dans l'mur

On murmure qu'on est mûr pour le mur

The Wall Blues

And progress advances amidst the waste
And the pallor of hucksters shines
When the greyness prevails at the end of the trend
Under the noses of workers laid off without love

Accustomed to asphalt, to crowds, to the fair
A world of metastases in the city
When on the poppies driven to despair
The sun shines and dazzles me still

Things are going going well
We see clearly that we see nothing
Nothing at all
To tell the truth we're making it tough
We're heading straight for that wall
We're heading straight for that wall

And the executive who schemes in the leap of interests
And the madness that thinks in ten billion bytes
To spread misery and its silver reflections
To the girls undressed in service at twelve

Accustomed to anvils, to the pepsi of the sets
A world of silence, you shut up, docile
When on the minefields leading to the dumps
The sun shines and dazzles me still

Things are going going well
We see clearly that we see nothing
Nothing at all
To tell the truth we're making it tough
We're heading straight for that wall
We're heading straight for that wall

And to extol the benefits left to our children
On hollow words and white lies
For a panda born in its treasure cage
How many humans are extinguished in the game of killing?

Accustomed to turning points, no matter what direction
A world of indifference, so calm
If the knife sinks into the heart of the slaughterhouse
The sun shines and dazzles me still

Things are going going well
We see clearly that we see nothing
Nothing at all
To tell the truth we're making it tough
We're heading straight for that wall
We're heading straight for that wall

They whisper that we are ripe for the wall