Paroles et traduction Euphonik - L'enfant mort

L'enfant mort

Un gamin frêle et écolier, il caillait sous ma parka
Les filles triaient au cas par cas chaque perle de leurs colliers
Loin des strass et des paillettes, quelques lumières dans les yeux
J′étais lunaire & pernicieux, seul je traçais dans ma navette
Les premier liens se tissent mais se défont avec l'âge
J′ai gardé force et courage, pour les miens qui me hisse
Combien ont quitté le navire? ont-ils chaviré bêtement?
Comme dirais Samir: j'attend qu'il neige éternellement
Aucuns souvenirs survient sans plaies moi j′ai grandis en maudissant
Mais j′ai compris en vieillissant que les sourires nous rassemblaient
Ma foie en guise de bunker elle m'isole et me protège
Il neige sous ma camisole, ai-je la hantise de vivre sans cœur?
Un peu candide sur les bords, aucuns modèles à calquer
Hautain, le teint talqué, aussi splendide que la mort
J′ai vu mon père battre ma mère, elle-même abuser du goulot
Désabusé j'étais minot, j′aurais voulu tout foutre en l'air
Autant d′histoires à conter que tous ces rêves détruits
Ici bas on crève sans bruit, un purgatoire à surmonter
Mon esprit se désagrège mais plus intelligent qu'eux
Un homme abattu en vaut deux, j'ai compris leur manège

Illusoires sont leurs larmes j′irais fermer des clapets
Si le savoir est une arme, tu dois être pour la paix
Envahissante morosité, trop fière dans ce décor
Je veux renaître sans hésiter car l′enfant d'hier est mort
Ma première cigarette surement un manque à combler
Sa saveur a endiablé 14 années & des brouettes
Un peu trop tôt pour en parler je négligerais aucunes étapes
Le cœur figé loin d′être d'intacte j′étais ce petit gros qui râlais
L'adolescence un mur de pierre, où se heurte mon paternel
Des remontrances sempiternelles j′ai pleuré quelques rivières
Zéro pointé dans mes dissertes, aucune envie a trimer
Loin des cours j'ai déserté je ne savais que rimer
Boutonneux aux gants de fer, maladroit avec les filles
Un grand sac de nœud à défaire car parfois je perd le file
Dans mes rétines voit le malsain, les tromperies des putes à frange
On grandit mais rien ne change les gars passent de la tétine aux seins
Sur la réserve je les observes, s'aimer d′amour à ne plus pouvoir
C′est de la verve que je conserve, toujours à mon grand désespoir
Séduit par milles mensonge comme je crève de jalousie
Toutes sortes de fantasmagories idylles & murmures qui me ronge
Je mène une vie bucolique quand frappe mon premier texte
Triste & mélancolique mon premier rap me laisse perplexe
Une fée m'épaule en secret, je la délaisse à mes dépend
Je porte en moi ce feu sacré comme une tristesse se répand
De fausses promesses à tenir, on se promet de garder contacte
Le cœur criblé d′impact: laisse, tout n'est que souvenirs
Avec le temps tout se répare, on perd en crédulité
On s′est juré fidélité jusqu'à ce que l′amour nous sépare
Un par un je les enclume, forge une plume plus que rigide
La tune les rend frigides c'est le public qu'ils enrhument
Je me surpasse rêve d′ascension avec attention je m′applique
Mes rimes peu a peu s'imbriquent je les surclasse sans prétention
Inconnu mais reconnu, je reste à l′écart de leur jeu
Pratique mon art moyenâgeux les met à genoux sans retenue
Mon art s'est fait silence comme un tableau de Vinci
Un artiste en free-lance, M.C je devais ainsi
A l′aise et en roue libre je reste moi à chaque mots
Et dans l'émoi tous ces démons font un complexe de calibre
Peu de signaux dans leurs palabres, c′est juste de la poudre aux yeux
Sans prendre les mots au sérieux leurs stylos se délabrent
J'ai tournoyer dans les limbes, comme un fossile interstellaire
J'ai côtoyé les plus humbles, aux milles missiles solaire
J′ai juré d′être sincère, de prendre le lot à contre-pied
En gros de m'appliquer quand ils se vident de leurs viscères
En parallèle, je quitte l′école et charbonne aux quatre coins
Arrache mes ailes si je décolle je chantonne dans le besoin
Père et mère se séparent dans les cris & la colère
J'ai surpris l′enfant d'hier a faire le grand écart
Sans Mars & sans Vénus, j′ai du réapprendre l'amour
Ça tabasse dans mon plexus ma belle je t'attend toujours
Juste une envie de romance quand ils jugent une paire de fesses
Oublie, je recommence: ça ne jure que part le sexe
La fin de tout on y est presque, on crève encore et encore
Rêve d′une cuillère en or, au fond du trou on mange les restes
Le fil du temps s′est décousu alors je ré-ouvre mes plaies
Ce que je redécouvre m'effraie moi qui pensais avoir tout vu

The Dead Child

A frail schoolboy, he was freezing under my parka
The girls were sorting through their pearl necklaces, case by case
Far from the rhinestones and sequins, a few lights in their eyes
I was lunar and pernicious, alone I traced in my shuttle
The first bonds are woven but unravel with age
I kept strength and courage, for mine that raises me
How many have left the ship? Did they foolishly jump ship?
As Samir would say: I wait for it to snow eternally
No memories come without wounds, I grew up cursing
But I realized as I got older that smiles brought us together
My faith as a bunker, it isolates and protects me
It's snowing under my camisole, do I have the fear of living without a heart?
A little naive on the edges, no models to emulate
Haughty, talc complexion, as splendid as death
I saw my father beat my mother, herself abusing the bottle
Disabused I was a kid, I would have liked to throw everything up in the air
So many stories to tell that all these dreams are destroyed
Down here, we die silently, a purgatory to overcome
My mind is disintegrating, but more intelligent than theirs
A dejected man is worth two, I understood their game

Illusory are their tears I will go close valves
If knowledge is a weapon, you must be for peace
Overwhelming gloom, too proud in this setting
I want to be reborn without hesitation because the child of yesterday is dead
My first cigarette probably a lack to fill
Its flavor bedeviled 14 years & wheelbarrows
A little too early to talk about it I would neglect no steps
Heart frozen far from being intact I was that little fat guy who was complaining
Adolescence a stone wall, where my father collides
Eternal remonstrances I cried a few rivers
Zero pointed in my dissertations, no desire to slave away
Far from class I deserted I only knew how to rhyme
Pimple with iron gloves, clumsy with girls
A big bag of knots to undo because sometimes I lose the thread
In my retinas see the unhealthy, the deceptions of fringed whores
We grow up but nothing changes guys go from pacifiers to breasts
On the reserve I observe them, to love each other to no longer be able
It's verve that I keep, always to my great despair
Seduced by a thousand lies as I die of jealousy
All sorts of fantasies, idylls & whispers that gnaw at me
I lead a bucolic life when my first text strikes
Sad & melancholic my first rap leaves me perplexed
A fairy supports me in secret, I leave her to my addiction
I carry within me this sacred fire as a sadness spreads
False promises to keep, we promise to keep in touch
The heart riddled with impact: leave, everything is just memories
Over time everything is repaired, we lose in credulity
We swore allegiance until love separates us
One by one I anvil them, forge a pen more than rigid
The tune makes them frigid it's the public they catch cold
I surpass myself dream of ascension with attention I apply myself
My rhymes gradually interlock I surpass them without pretension
Unknown but recognized, I stay away from their game
Practice my medieval art brings them to their knees without restraint
My art has fallen silent like a painting by Vinci
A freelance artist, M.C I had to do this way
At ease and freewheelin' I stay myself at every word
And in the emotion all these demons make a complex of caliber
Few signals in their palaver, it's just smoke and mirrors
Without taking words seriously their pens are falling apart
I've been swirling in limbo, like an interstellar fossil
I rubbed shoulders with the most humble, with miles of solar missiles
I swore to be sincere, to take the lot against the grain
Basically to apply myself when they empty their guts
At the same time, I leave school and coal in the four corners
Tear off my wings if I take off I hum when I need to
Father and mother separate in screams & anger
I caught the child of yesterday doing the splits
Without Mars & without Venus, I had to relearn love
It's pounding in my plexus my beauty I'm still waiting for you
Just a craving for romance when they judge a pair of buttocks
Forget it, I'm starting over: it only swears by sex
The end of everything is almost here, we die again and again
Dreams of a golden spoon, at the bottom of the hole we eat the leftovers
The thread of time has come undone so I reopen my wounds
What I rediscover frightens me I who thought I had seen everything