Paroles et traduction Furax Barbarossa - L'étoile noire

L'étoile noire

On s'croit dans un monde civilisé, mais c'est vraiment la jungle
Et dans cette jungle, si t'as envie d'vivre, t'as intérêt à faire partie des animaux les plus forts
Si tu fais partie des autres, tu es juste un bout d'gibier bon à sauver ton cul en courant toute ta vie
Mais tout ça c'est d'la loterie, et tout s'décide à ta naissance
Soit t'es né pauvre comme la grande majorité
Et tu encaisses la puissance des autres, mais à force d'être humilié tu deviens parfois violent
Soit t'es né riche et alors tu fais gaffe à ton fric
Tu fais comme les autres, et tu fais semblant d'aimer ta femme, tes enfants, tes amis
Comme eux font tous semblant de t'aimer

On choisit pas son pays, pas ses parents, ça c'est l'étoile
Qui décide, te dessine, hésite efface et nettoie
Ça commence sous l'regard des passants cassants, stressés
Il s'amaigrit entouré d'gens ne pensant qu'à s'engraisser
Elle le baise, lui pense que la DDASS a gaffé
22 ans qu'il dit "merci" après chaque pièce mise dans la tasse à café
Marseille, tu nais soit sans billet, soit sans carte
Marcel, né sous l'étoile noir un soir d'juillet 64
Parmi tous ceux qu'elle a vu naître censé regretter la vie
Mohiché 5 années peut-être, 37 degrés Tel Aviv
Une mère autoritaire, un père propriétaire au Zara
Lui bourre la tête qu'on fait la guerre, qu'on pille la terre au arabes
De l'autre coté gros, c'est Gaza, décalage, ruses
Pour manger, se battre, cailloux contre des kalachs russes
Hassan, loin des ces gens codifiés, brutes
N'est pas méchant mais tous ses champs d'oliviers brûlent
Et y a Rawan, tout allait bien, dans pas longtemps 8 ans
Elle, c'est ça ou rien, sais-tu c'qu'un saoudien d'40 ans lui tend
Juste avant c'est son beau-père qui ria peut-être deux fois
Puis il pria, la vendu pour 10 000 riyals à une bête de foire
Les râles d'un enfant entend ça, elle est en plein naufrage, il
Lui fera vivre l'impensable mais elle est bien trop fragile
Pour leur mémoire un jour l'indécence s'éteindra
Mais t'es bienvenue sous l'étoile noire, là ou la naissance est un drame

Moi c'est pareil, hein, où j'habite
J'ai toujours lutter
Je sais t'es pareil, t'es comme moi, t'es juste né sous une mauvaise étoile
T'sais qu'il y a des riches, y a des pauv', c'est toujours les pauv' qui payent
Et nous on fait parti d'ces pauv'
Enfin vous venez toujours me voir
Ça fera plaisir

Il pourrait parler de la peur, atterré, sa flamme s'affine
80 balais de labeur, enterrer sa femme, sa fille
Personne ne viendra re-sonner, les rides, une bible, mate-là
Solitude est sommet, l'urine imbibe le matelas
Un vieillard dégoûter d'vivre, a débouché chaque rêve
Un désert de bouteilles vides où les mouches et chats crèvent
Il est à l'horizontal, le pompier dans la maison tape, mais il est mort, les mecs
Si l'étoile noir a fait son taf, la misère mord les mêmes
Chez Liha ça s'anime, elle file après la vie qu'elle
Voulait offrir à sa famille, elle fuit la belle africaine
Pousse le bateau sur le sable, lourd de 500 autres
Elle repanse les blessures, le sabre aux jours de faim sans eau
Elle aurait voulu voir le soleil refaire fondre la merde
Mais elle est dans l'plus grand des sommeils dans le fond de la mer
Tu me rappelais que l'on paie tous
Fous moi la paix, ceux qui paient l'plus sont dans la baie de Lampedusa
Ou dans les rues de Gao, le chaos la toussant
Dans un un bordel de Macao, le garrot à 12 ans
Les orphelins de Brazza, les forcenés du Pérou
À force tu connais Gaza, mais sors, connais tu Beyrouth
Et la colère au Kenya, oui regarde-les, ça calme
Le choléra, l'ténia, oui le cartel et sa came
Tu crois vraiment qu'un jour l'indécence s'éteindra
T'es plein d'espoir, pour l'heure bienvenue sous l'étolie noire où la naissance est un drame

Ca y est, j'ai chuté et j'suis dans la merde
J'y suis tout entier, tout au fond
Mais je n'ai pas peur, au contraire, je n'demande de l'aide à personne
J'irai plus loin, j'irai jusqu'au bout, je creuserais un tunnel dans cet océan de merde qui m'entoure
C'est ça l'intérêt, adieu

The Black Star

We think we live in a civilized world, but it's really a jungle
And in this jungle, if you want to survive, you better be one of the strongest animals
If you're not, you're just prey, running for your life
But it's all a lottery, decided at birth
Either you're born poor like the vast majority
And you endure the power of others, but constant humiliation can turn you violent
Or you're born rich and then you guard your money
You act like everyone else, pretending to love your wife, your kids, your friends
Just like they all pretend to love you

We don't choose our country, our parents, that's the star's doing
The one that decides, draws, hesitates, erases, and cleans
It starts under the gaze of stressed and judgmental passersby
He grows thinner surrounded by people who only think of getting fatter
She sleeps with him, he thinks social services messed up
22 years of saying "thank you" after every coin dropped in his coffee cup
Marseille, you're born either without a ticket or without a map
Marcel, born under the black star on a July night in '64
Among all those she saw born, supposed to regret life
Disfigured for maybe 5 years, 37 degrees in Tel Aviv
An authoritarian mother, a father who owns a shop at Zara
He fills his head with the idea that we're at war, that we steal the land from the Arabs
On the other side, Gaza, a different story, cunning ways
To eat, to fight, stones against Russian Kalashnikovs
Hassan, far from these codified, brutal people
He's not mean, but all his olive groves are burning
And there's Rawan, everything was fine, soon to be 8 years old
For her, it's this or nothing, do you know what a 40-year-old Saudi man offers her
Just before, it was her stepfather who maybe laughed twice
Then he prayed, sold her for 10,000 riyals to a freak show
A child's whimpers hear this, she's in the midst of a shipwreck, he
Will make her experience the unthinkable, but she's far too fragile
For their memory, one day indecency will fade away
But you're welcome under the black star, where birth is a tragedy

It's the same for me, you know, where I live
I've always struggled
I know you're the same, you're like me, you were just born under a bad star
You know there are rich people, there are poor people, it's always the poor who pay
And we are among those poor people
Well, you always come to see me
That'll be nice

He could talk about fear, devastated, his flame dwindles
80 years of labor, burying his wife, his daughter
No one will ring again, wrinkles, a bible, look at it
Solitude is the peak, urine soaks the mattress
An old man disgusted with life, uncorked every dream
A desert of empty bottles where flies and cats die
He's lying down, the fireman knocks on the door, but he's dead, guys
If the black star did its job, misery bites the same ones
At Liha's place, it's lively, she chases after the life she
Wanted to offer her family, she flees the beautiful Africa
Pushes the boat on the sand, heavy with 500 others
She thinks back to the wounds, the sword to the days of hunger without water
She would have liked to see the sun melt the shit again
But she's in the deepest sleep at the bottom of the sea
You reminded me that we all pay
Give me a break, those who pay the most are in the bay of Lampedusa
Or in the streets of Gao, chaos choking her
In a brothel in Macao, the tourniquet at 12 years old
The orphans of Brazza, the madmen of Peru
You know Gaza by now, but come on, do you know Beirut
And the anger in Kenya, yes look at them, it calms you down
Cholera, tapeworm, yes the cartel and its drugs
Do you really think that one day indecency will fade away
You're full of hope, for now welcome under the black star where birth is a tragedy

That's it, I've fallen and I'm in the shit
I'm in it completely, all the way down
But I'm not afraid, on the contrary, I'm not asking anyone for help
I'll go further, I'll go all the way, I'll dig a tunnel in this ocean of shit that surrounds me
That's the point, goodbye