Paroles et traduction Georges Moustaki - Cantique (Live Olympia, Paris / Avril 1977)

Cantique (Live Olympia, Paris / Avril 1977)

Je veux sur un air de cantique
Écrire la plus impudique
De toutes mes chansons d'amour
Pour toi qui me permets de faire
Les plus jolis péchés de chair
Et d'y retomber chaque jour
Dans le jardin de nos délices
Où se marie ma fleur de lys
Avec ta rose de velours
Il y a tant et tant de mystères
Qu'il nous faudrait la vie entière
Pour pouvoir en faire le tour

Je vais parler sans innocence
De cette fête qui commence
Sans hâte mais sans retenue
Par un mot un regard complice
Le bruit de ta robe qui glisse
Et qui le laisse toute nue
Puis c'est toi qui me déshabille
Avec des gestes très subtils
D'une impatience contenue
Et nos deux corps se reconnaissent
Avec les premières caresses
Familières et imprévues

Je laisse aller mes doigts ma bouche
Le long de toi jusqu'à la source
Où la peau semble de satin
Jusqu'à la source où je m'abreuve
Et où ma langue aventureuse
S'aventure encore plus loin
Tu t'ouvres mieux pour mieux t'offrir
Et ton souffle devient soupir
Et tes ongles griffent mes reins
Tandis que ta bouche m'explore
Comme pour découvrir mon corps
Qu'elle connaît pourtant si bien

Et lorsque enfin se réunissent
Nos lèvres nos ventres et nos cuisses
Lorsque nos sexes confondus
Rappellent la même jouissance
Au rythme de la même danse
Que nous dansons à corps perdus
Notre désir se réalise
Et le jardin de nos délices
Nous offre ses fruits défendus
Alors ma tendre partenaire
Mon si joli péché de chair
Sans avoir peur d'être entendu

J'ose te dire je t'aime

Canticle (Live Olympia, Paris / Avril 1977)

I want to write the most shameless
Of all my love songs
To the tune of a hymn
For you who allow me to commit
The most beautiful sins of the flesh
And to fall back into them every day
In the garden of our delights
Where my lily flower marries
With your velvet rose
There are so many mysteries
That it would take us a lifetime
To be able to do them all

I will speak without innocence
Of this party that begins
Without haste but without restraint
With a word, a knowing look
The sound of your dress slipping
And leaving it completely naked
Then it is you who undresses me
With very subtle gestures
Of a contained impatience
And our two bodies recognize each other
With the first caresses
Familiar and unexpected

I let my fingers, my mouth
Run along you to the source
Where the skin seems like satin
To the source where I drink
And where my adventurous tongue
Ventures even further
You open up better to offer yourself better
And your breath becomes a sigh
And your nails scratch my back
As your mouth explores me
As if to discover my body
Which it knows so well

And when finally our lips
Our bellies and our thighs come together
When our sexes merge
They recall the same pleasure
To the rhythm of the same dance
That we dance with abandon
Our desire is fulfilled
And the garden of our delights
Offers us its forbidden fruits
So my tender partner
My beautiful sin of the flesh
Without fear of being heard

I dare to tell you I love you