Paroles et traduction Georgio - Les anges déchus, les gens déçus

Les anges déchus, les gens déçus

Chaque coin de rue ça pue l'amertume
Ça vend la verdure, crois pas que l'amour a perduré
On pense qu'à faire du blé, avec la tête dure
On a tous fait nos preuves dans des quartiers sombres
On y passe les 4 saisons, ils ont fait des conneries
On a goumé nos reufs, faut pas que petit frère fume et boive
Rêve de salopes, insulte les femmes
En deux trois fréquentations, devienne le pire ennemi de l'état
Combien ont géré des fours? La juge tu la vois
Quand tes bâtiments t'ont joué des tours
Je sais que la galère ça pousse au vice, qu'on sera plus intelligents
Entre les cours et la rue, on est de vrais couteaux Suisses
J'ai trop entendu ces paroles, dans des halls avec les vitres pétées
Demande à C.Sen, je craque et je me répète comme un disque rayé
Traîner avec les même gars, parler de tout, de rien
Reporter les objectifs de la veille et dire qu'on gérera tout demain
Serrer les mêmes mains, croiser les même regards des reufrés qui descendent
Avec une barrette de 10 ou une canette de tise
Des packs de bière après la salle de sport
Des grecs à emporter, putain de quartier à tête de mort
Y'a le poto qu'on voit plus trop, sur son dos y'a des rumeurs
Des clans qui se forment, ça pue la pisse
Sur le banc: des gens qui dorment
Tu vois ton ex du collège, elle pense que t'as pas changé
Que t'es encore la proie de la BAC
Et tu la vois monter dans un BM d'un mec costard-cravatte
Ça vanne dans tous les sens, dire qu'elle t'avait fait cocu
Que t'avais pété les plombs, qu'y'avais traité sa mère d'grosse pute
Tu sors de 48 heures de gardav' c'est pas grave, hein
T'as jamais eu peur du placard, ni des bagarres, c'est ta life hein
Ça ressort tête haute, sans donner de nom
Au tieqs on a tous des blazes, sauf toi
Pareil, y'a rien qui te correspond
Ça rentre dormir quand nos mères se lèvent, faut cacher les yeux rouges
Complètement bourré, t'as réveillé ta soeur qui t'as dit "mais t'es chelou"
Hier t'as mis celle de ton père, mais tu veux juste entendre sa voix
Tu connaissais tous les papas qui partent et les baratineurs
Mais pas la souffrance d'un fils quand c'est le papa qui meurt
Le frigo vide, les lettres de pôle emploi, les demandes d'APL
Aucun moyen de trouver le sommeil, tu veux juste être bourré d'oseille
Malheureusement c'est pas le cas, ça pense aux flingues, aux braquages
A venger cette putain d'enfance dont tu parles pas
Y'a du shit, plus de cigarettes, l'épicier a fermé, c'est die
T'es en galère, pourtant dans des biz de cartouches d'Espagne

Et impossible de trouver le sommeil
Alors tu fais des pompes, des tractions, des abdos...
Impossible de trouver le sommeil
Impossible de trouver le sommeil
Tu regardes un film, t'arrives au générique...
Impossible de trouver le sommeil
Et au moment où tu t'y attends le moins, il t'tombe dessus
Et le lendemain mon frère, t'es reparti, ouais le l'lendemain...

Ça dépose des CV mais t'espères même plus qu'on te rappelles
Tu le fais pour ta conscience et puis éviter des galères
Avoir un peu de biff, bouger dans des rées-soi qui vendent du rêve
Pas l'choix, se détruire, se consumer
Ne plus apercevoir le temps qui passe
Étouffé dans la routine des week-ends
Rien que ça pause à baiser des fliquettes
Le vendredi tu vois des soss' partir à la Mosquée
Toi t'es de famille athée, comment y croire? On est si peu gâtés
On a grandi sans rien, on a perdu nos valeurs
Fini l'époque de La Haine, vendre des barrettes c'est de la merde
D'ailleurs on les a vu vendre la poisse, mais pas les regrets qui s'amènent
Des coups d'schlass, histoires de terrain, de meufs, de petits frères
Le quartier nous a soudés, on se le dira une fois au cimetière
Bouffés par les doutes, les problèmes d'apparence, les coups au cœur
Les mecs qui transpirent la jalousie pour des pompes à Foot Locker
Croiser les anciens chez le coiffeur, le fils des voisins à la Poste
Puis apprendre par son meilleur pote
Qu'aujourd'hui il est comme moi, ouais il est devenu rappeur

C'est pour les anges déchus, c'est pour les gens déçus
Ouais, ouais, chaque coin de rue ça pue l'amertume
Ça vend la verdure, crois pas que l'amour a perduré
On pense qu'à faire du blé avec le tête dure

Demain c'est loin, demain c'est mort, demain c'est affreux
Parce que j'ai des potes sur le terrain que la juge met hors-jeu
Demain c'est loin, demain c'est mort, demain c'est affreux
Parce que j'ai des potes sur le terrain que la juge met hors-jeu

Fallen Angels, Disappointed People

Every street corner reeks of bitterness
They sell the green, don't think love has endured
We only think about making dough, with a stubborn head
We've all proven ourselves in dark neighborhoods
We spend all four seasons there, they've done stupid things
We lost our brothers, little brother shouldn't smoke and drink
Dream of bitches, insult women
In two or three encounters, become the state's worst enemy
How many have managed ovens? You see the judge
When your buildings have played tricks on you
I know that hardship pushes towards vice, that we'll be smarter
Between the courtyards and the street, we are real Swiss Army knives
I've heard these words too much, in halls with broken windows
Ask C.Sen, I crack and repeat myself like a broken record
Hanging out with the same guys, talking about everything and nothing
Postponing yesterday's goals and saying we'll handle everything tomorrow
Shaking the same hands, crossing the same glances of brothers coming down
With a 10-pack or a can of beer
Packs of beer after the gym
Greek food to go, damn neighborhood with a skull
There's the buddy we don't see much anymore, rumors are on his back
Clans forming, it stinks of piss
On the bench: people sleeping
You see your ex from middle school, she thinks you haven't changed
That you're still the BAC's prey
And you see her getting into a BMW with a suit-and-tie guy
Jokes flying in all directions, to think she cheated on you
That you went crazy, that you called her mother a fat whore
You just got out of 48 hours in custody, it's no big deal, huh
You've never been afraid of the closet, or fights, it's your life, huh
Coming out with your head held high, without giving any names
At the station, we all have nicknames, except you
Same, nothing matches you
Coming home to sleep when our mothers wake up, gotta hide the red eyes
Completely drunk, you woke up your sister who told you "you're crazy"
Yesterday you put on your father's, but you just want to hear his voice
You knew all the dads who leave and the smooth talkers
But not the suffering of a son when it's the dad who dies
The empty fridge, letters from unemployment, housing benefit applications
No way to fall asleep, you just want to be loaded with cash
Unfortunately, that's not the case, thinking about guns, robberies
To avenge that damn childhood you don't talk about
There's hash, no more cigarettes, the grocery store is closed, it's dead
You're struggling, yet involved in Spanish cartridge deals

And impossible to find sleep
So you do push-ups, pull-ups, sit-ups...
Impossible to find sleep
Impossible to find sleep
You watch a movie, you get to the credits...
Impossible to find sleep
And when you least expect it, it falls on you
And the next day my sister, you're gone again, yeah the next day...

You drop off resumes but you don't even hope for a call back
You do it for your conscience and to avoid trouble
To have some cash, move around in areas that sell dreams
No choice, destroy yourself, burn out
No longer see time passing by
Suffocated by the routine of weekends
All they do is screw cops
On Fridays you see Muslims going to the Mosque
You're from an atheist family, how can you believe? We're so spoiled
We grew up with nothing, we lost our values
Gone are the days of La Haine, selling baggies is crap
Besides, we saw them sell bad luck, but not the regrets that come with it
Knife fights, stories of territory, girls, little brothers
The neighborhood has united us, we'll say it to each other once at the cemetery
Eaten by doubts, appearance problems, heartbreaks
Guys sweating with jealousy over shoes from Foot Locker
Crossing paths with the elders at the barber, the neighbor's son at the post office
Then learning from your best friend
That today he's like me, yeah he became a rapper

This is for the fallen angels, this is for the disappointed people
Yeah, yeah, every street corner reeks of bitterness
They sell the green, don't think love has endured
We only think about making dough with a stubborn head

Tomorrow is far, tomorrow is dead, tomorrow is awful
Because I have friends on the field that the judge puts offside
Tomorrow is far, tomorrow is dead, tomorrow is awful
Because I have friends on the field that the judge puts offside