Paroles et traduction Hugues Aufray - Emilie Emilia

Emilie Emilia

Laissez-moi vous dire que je ne suis pas content
Pourtant je n'suis pas du tout méchant
Mais laissez-moi vous dire que je suis plutôt fâché
Et qu'il faut vous dire la vérité
Quand j'étais sauvage je vivais pur et bien sage
Nu dans la forêt et sur la plage
Mais sur le bateau pain sec aux fers et à l'eau
Moi j'ai dit adieu Jean-Jacques Rousseau

Émilie Emilia
Ah le joli cadeau que voilà
Après le temps des colons celui des institutions
Voilà maintenant la pollution

Emilie Emilia
Ah le joli tableau que voilà
Pas beaucoup d'égalité amour fraternité
Et parlons ma belle de liberté

J'ai et c'est normal la sécurité sociale
Et bien sûr un planning familial
Mais si je sais lire je n'en ai jamais le temps
Et pourtant je n'suis pas fainéant
Je suis fonctionnaire je travaille au ministère
Je m'demande souvent à quoi je sers
Je n'ai pas de haine non j'ai plutôt de la peine
Quand je pense à ma terre africaine

Émilie Emilia
Ah le joli cadeau que voilà
Après le temps des colons celui des institutions
Voilà maintenant la pollution
Emilie Emilia
Ah le joli tableau que voilà
Pas beaucoup d'égalité amour fraternité
Et parlons ma belle de liberté

Non le bon sauvage ça n'est pas qu'une belle image
En tout cas c'est mieux que l'esclavage
Mais tout a changé les blancs sont bien possédés
Car tout l'monde est dans le même panier

Émilie Emilia
Ah le joli cadeau que voilà
Après le temps des colons celui des institutions
Voilà maintenant la pollution

Emilie Emilia
Ah le joli tableau que voilà
Pas beaucoup d'égalité amour fraternité
Et parlons ma belle de liberté

Emilie Emilia
Le joli résultat que voilà
Après le temps des prisons le temps des révolutions
Et bientôt celui du champignon

Emilie Emilia

Let me tell you, darling, I'm not happy,
Though I'm not a mean fellow, not me.
But let me tell you, sweetheart, I'm rather upset,
And I must tell you the truth, my pet.
When I was a savage, I lived pure and wise,
Naked in the forest and on the beach, beneath sunny skies.
But on the ship, dry bread, in chains and thrown in the sea,
I said goodbye to Jean-Jacques Rousseau, you see.

Émilie Emilia,
Ah, what a pretty gift you are,
After the time of the colonists, that of institutions,
Now comes pollution, causing tribulations.

Emilie Emilia,
Ah, what a pretty picture you are,
Not much equality, love, fraternity, it's a scar,
And let's talk, my beautiful, about liberty, so far.

I have, and it's normal, social security,
And of course, family planning, ensuring purity.
But if I know how to read, I never have the time,
And yet, my love, I'm not lazy, not in my prime.
I'm a civil servant, I work at the ministry,
I often wonder what I'm good for, honestly.
I have no hatred, no, I rather have sorrow,
When I think of my African land, and its tomorrow.

Émilie Emilia,
Ah, what a pretty gift you are,
After the time of the colonists, that of institutions,
Now comes pollution, causing tribulations.
Emilie Emilia,
Ah, what a pretty picture you are,
Not much equality, love, fraternity, it's a scar,
And let's talk, my beautiful, about liberty, so far.

No, the noble savage is not just a pretty image,
In any case, it's better than slavery's cruel rampage.
But everything has changed, the whites are quite possessed,
Because everyone is in the same basket, east to west.

Émilie Emilia,
Ah, what a pretty gift you are,
After the time of the colonists, that of institutions,
Now comes pollution, causing tribulations.

Emilie Emilia,
Ah, what a pretty picture you are,
Not much equality, love, fraternity, it's a scar,
And let's talk, my beautiful, about liberty, so far.

Emilie Emilia,
What a pretty result this is, my dear,
After the time of prisons, the time of revolutions,
And soon that of the mushroom cloud, and its illusions.