Paroles et traduction Joan Manuel Serrat - Manuel

Manuel

Le llamaban Manuel, nació en España,
Su casa era de barro, de barro y caña.
Las tierras del señor humedecían
Su sudor y su llanto, día tras día.
Mendigo a jornal fijo como él no hubo
Entre olivos y trigos, por un mendrugo.
Su casa era de barro, de barro y caña,
Le llamaban Manuel, nació en España.
Le llamaban Manuel, nació en España,
Su mundo era otro mundo, tras la montaña.
Del amo eran las tierras, camino abajo
Las moras y las flores de los ribazos.
La mula y los arreos, el pan y el vino,
Los árboles, las piedras y los caminos.
Su mundo era otro mundo, tras la montaña,
Le llamaban Manuel, nació en España.
Le llamaban Manuel, nació en España,
Ella guardaba un hijo en sus entrañas.
Nunca nada fue suyo, nada tuvieron,
Por eso lloró tanto cuando murieron.
Él con sus propias manos cavó una fosa
Sepultando sus sueños junto a su esposa.
Ella guardaba un hijo en sus entrañas,
Le llamaban Manuel, nació en España.
Le llamaban Manuel, nació en España,
Le vieron alejarse una mañana.
Del amo era el olivo, donde lo hallaron
Y la soga de esparto que desataron.
Y el pedazo de tierra donde hoy se pudre
Y el trigo que en la sierra su tumba cubre.
Le vieron alejarse una mañana.
Le llamaban Manuel, nació en España.

Manuel

On l'appelait Manuel, il est né en Espagne,
Sa maison était en terre, en terre et en roseaux.
Les terres du seigneur étaient arrosées
De sa sueur et de ses larmes, jour après jour.
Il n'y avait pas de mendiant à salaire fixe comme lui
Parmi les oliviers et les blés, pour une bouchée de pain.
Sa maison était en terre, en terre et en roseaux,
On l'appelait Manuel, il est né en Espagne.
On l'appelait Manuel, il est né en Espagne,
Son monde était un autre monde, au-delà de la montagne.
Les terres appartenaient au maître, en descendant
Les mûres et les fleurs des berges.
La mule et les harnais, le pain et le vin,
Les arbres, les pierres et les chemins.
Son monde était un autre monde, au-delà de la montagne,
On l'appelait Manuel, il est né en Espagne.
On l'appelait Manuel, il est né en Espagne,
Elle gardait un enfant dans ses entrailles.
Rien ne lui a jamais appartenu, ils n'ont rien eu,
C'est pourquoi elle a tant pleuré lorsqu'ils sont morts.
De ses propres mains, il a creusé une fosse
Enterrant ses rêves avec sa femme.
Elle gardait un enfant dans ses entrailles,
On l'appelait Manuel, il est né en Espagne.
On l'appelait Manuel, il est né en Espagne,
On l'a vu s'éloigner un matin.
L'olivier appartenait au maître, là où on l'a trouvé
Et la corde d'alfa qu'on a dénouée.
Et le morceau de terre où il se pourrit aujourd'hui
Et le blé qui sur la montagne couvre sa tombe.
On l'a vu s'éloigner un matin.
On l'appelait Manuel, il est né en Espagne.