Paroles et traduction Keny Arkana - Odyssée d'une incomprise

Odyssée d'une incomprise

Pala-ta-ta-ta-ta ta

Un peu instable, tant pis si tu m'juges à tort
Tous un peu frustrés, pas pire et pas mieux que quelqu'un d'autre, tu sais
J'crache mon mal-être, en vrai, ça m'a soigné
Mettre des mots sur mes tempêtes pour n'pas laisser l'ombre aboyer
J'ai jamais oublié tout c'qui a fait ce que je suis
Je suis partie, mic à la main, en me disant "qui m'aime, me suive"
En assumant mes tripes, mon passé, mes idéaux qui
Pour les cœurs limités dans leur cynisme ne sont qu'utopies
Mais qu'est-ce que la vie? Pour celui qui dit savoir
Une cage toxique pour le vivant, tel une pèlerine je suis ma voie
J'me suis juré de jamais m'faire avoir
Rafales dans l'pied, j'ai eu si peur de m'trahir quand j'ai vu arriver la gloire
Notoriété, tu m'auras pas
Belle illusion, tu as voulu ma liberté, mais elle est plus forte que toi
J'ai eu du mal à t'accepter, toujours, j'm'habitue pas
Ok, mektoub, et puis cheh, retour du vilain petit canard
Ça fait plais' à mon passé, et puis à ma darone
J'lui avais dit "t'inquiètes maman, j'm'en sortirai, t'as ma parole"
De ces nuits noires, en flippe, après les coups de fil des flics
"Votre fille a encore pris la fuite, on ne sait dans quelle ville"
Des larmes ont coulé sous les ponts, 'man
Comme j'y dormais, j'ai failli m'y noyer, levée, car ils nous prennent pour des cons
S'laisser crever, c'est leur donner raison
C'est par fierté que j'ai dit "non"
J'ai survécu, un bout d'papier pour confident
Rap music, voici 15 ans
Que tes mélodies me donnent les mots pour me libérer de mes frustrations
Outils de ma propre révolution
Je suis morte pour renaître, car on ne peut construire sans démolition
Atterri dans un monde où les règles sont truquées
Depuis des siècles, dans une fresque qui dès l'départ nous a dupés
Éduqués dans l'avoir, l'école ne m'a pas donné mes réponses
N'a pas écouté mes questions, et puis m'a fait péter les plombs
J'voulais apprendre à être, j'ai appris à encaisser les coups
Au fond d'la merde, j'ai appris c'que c'était qu'se serrer les coudes
Eh cous', écoute, j'ai quitté les cours du haut d'mes 12 piges
C'que j'ai, c'que j'sais, j'suis partie l'chercher seule contre tous
Une quête de vérité, et une revanche qui ne coule pas
J'ai voulu comprendre Babylone, comme pour savoir qui est l'coupable
Et j'ai compris qu'ici personne n'est innocent
L'indifférence a les mains imbibées de sang
Ils nous ont eus, y a tellement plus de compassion
Des têtes en forme de tirelire et partout tu verras son blason
Peu d'place à en déchaîner les passions et résignation
Élimination de nos liens, dressés d'mille et une façons
L'histoire d'une civilisation plongée dans la terreur
Qui construit son building avec une bombe à l'intérieur
J'serai pas complice
Chaque espoir qui meurt est une victoire qu'on brise
Arrivée un 20-12, c'est l'odyssée d'une incomprise
Merci à vous d'avoir compris mon cri, qui aurait cru?
Quitter mon crew, la peur au bide, honnête, car ma rage était brute
C'était la voix d'une urgence que mes frères ne voyaient pas
Des injustices gravées en moi que le vent ne balaie pas
Wesh, bas les pattes, le rap, un sac de crabes dans un tiroir
Mais où on va si tout l'monde fait ses petits caprices de petits rois
Ça joue les stars, et puis ça s'trahit pour du biff
Fais pas le vrai, frère, on t'a grillé pour nous, tu n'es qu'un pitre
Tu piges? Un simple pantin du biz, une imposture
Une brise qui pue l'orgueil, t'es aussi faux que ta posture
Tu voudrais être américain, et voudrais-tu écraser aussi le tiers-monde avec tes pompes?
Eh gringo, t'es pas des nôtres, nan
Bâtisseurs d'un autre monde, on n'peut voir autrement
Nostalgiques d'un autre temps, leurs tanks posés sur notre tempe
Voici le temps des faux prophètes qui mentent et qui nous mènent
Ne parlez plus d'crise financière à l'heure où la crise est humaine
Des cœurs en manque d'affection, d'amour et de tendresse
Le reste n'est qu'dérivé ou substitut du problème
On est fait pour aimer, allez, allez-le dire aux autres
Descendants des étoiles, pas des singes, encore moins des dinosaures
Si j'pose ou cause hors schéma, c'est qu'la Terre entière est mon "chez moi"
Tous les coups durs qui s'enchaînent, comprenez ou débranchez-moi
L'Atlantide du 21ᵉ siècle, est-ce la fin qui s'approche?
Époque apocalyptique, j'marche épaulée par les Anges
Sans Terre d'asile, en plus ça veut qu'on reste assis
Un siècle nazi, roi d'la frontière, ici pour peu tu perds ta vie
Je lève ma rime à ceux qui restent eux-mêmes, qui pensent par eux-mêmes
Dans un monde qui chante la peur avec une fanfare de haine derrière
Les temps sont graves, ne banalise pas les mots
Ils ont une force insoupçonnée et une portée créatrice
Tout vient du verbe et lui seul pourra défaire les nœuds
S'il est manié avec amour, car la parole est sacrée

Venue casser ta bulle, glacial Occident
Là où on peut encore s'voiler la face
Royaume de la pub et des écrans
La Terre entière réduite en esclavage
Humanité de la fin des temps
Des millénaires sanglants dans les bagages
Prend juste un instant, glacial Occident
Pour entendre les cris dans tes saccages

Odyssey of a Misunderstood Woman

Pala-ta-ta-ta-ta ta

A little unstable, too bad if you misjudge me
All a little frustrated, no worse and no better than anyone else, you know
I spit out my discomfort, honestly, it healed me
Putting words on my storms so as not to let the shadows bark
I never forgot everything that made me who I am
I left, mic in hand, saying "who loves me, follow me"
Assuming my guts, my past, my ideals that
For hearts limited in their cynicism are only utopias
But what is life? For the one who claims to know
A toxic cage for the living, like a pilgrim I follow my path
I swore to myself never to be fooled
Shots in the foot, I was so afraid of betraying myself when I saw fame coming
Notoriety, you won't have me
Beautiful illusion, you wanted my freedom, but it's stronger than you
I had trouble accepting you, still, I don't get used to it
Ok, mektoub, and then cheh, return of the ugly duckling
It pleases my past, and then my mother
I told her "don't worry mom, I'll get by, you have my word"
Of those dark nights, scared, after the cops' calls
"Your daughter has run away again, we don't know to which city"
Tears flowed under the bridges, man
As I slept there, I almost drowned, got up, because they take us for fools
Letting ourselves die is proving them right
It's out of pride that I said "no"
I survived, a piece of paper as my confidant
Rap music, 15 years ago
That your melodies give me the words to free myself from my frustrations
Tools of my own revolution
I died to be reborn, because you can't build without demolition
Landed in a world where the rules are rigged
For centuries, in a fresco that deceived us from the start
Educated in having, school didn't give me my answers
Didn't listen to my questions, and then made me lose it
I wanted to learn to be, I learned to take the hits
At the bottom of the shit, I learned what it was to stick together
Hey cousin, listen, I left school at the top of my 12 years
What I have, what I know, I went to look for it alone against all odds
A quest for truth, and a revenge that doesn't flow
I wanted to understand Babylon, as if to know who is to blame
And I understood that here no one is innocent
Indifference has blood-soaked hands
They got us, there is so much more compassion
Heads shaped like piggy banks and you will see its coat of arms everywhere
Little room to unleash passions and resignation
Elimination of our bonds, trained in a thousand and one ways
The story of a civilization plunged into terror
That builds its building with a bomb inside
I won't be an accomplice
Every hope that dies is a victory that we break
Arrived on a 20-12, it's the odyssey of a misunderstood woman
Thank you for understanding my cry, who would have thought?
Leaving my crew, fear in my stomach, honest, because my rage was raw
It was the voice of an urgency that my brothers didn't see
Injustices engraved in me that the wind does not sweep away
Wesh, hands off, rap, a bag of crabs in a drawer
But where are we going if everyone makes their little whims of little kings
They play stars, and then they betray each other for dough
Don't play the real one, brother, we've grilled you, for us you're just a clown
You dig? A simple puppet of the biz, a sham
A breeze that stinks of pride, you're as fake as your posture
You would like to be American, and would you also like to crush the third world with your shoes?
Hey gringo, you're not one of us, no
Builders of another world, we can't see otherwise
Nostalgic for another time, their tanks resting on our temples
Here is the time of false prophets who lie and lead us
Stop talking about the financial crisis at a time when the crisis is human
Hearts lacking affection, love and tenderness
The rest is just a derivative or substitute for the problem
We are made to love, go, go tell others
Descendants of the stars, not monkeys, let alone dinosaurs
If I pose or speak off the grid, it's because the whole Earth is my "home"
All the hard knocks that follow one another, understand or unplug me
The Atlantis of the 21st century, is this the end approaching?
Apocalyptic era, I walk shoulder to shoulder with the Angels
Without a land of asylum, on top of that they want us to sit still
A Nazi century, king of the border, here for little you lose your life
I raise my rhyme to those who remain themselves, who think for themselves
In a world that sings of fear with a fanfare of hate behind it
Times are serious, don't trivialize words
They have an unsuspected force and a creative scope
Everything comes from the verb and it alone will be able to undo the knots
If it is handled with love, because the word is sacred

Came to burst your bubble, icy West
Where we can still turn a blind eye
Kingdom of advertising and screens
The whole Earth reduced to slavery
Humanity of the end times
Bloody millennia in the luggage
Just take a moment, icy West
To hear the cries in your ravages