Paroles et traduction Maissiat - Tropiques

Tropiques

À l'autre bout de toi,
À l'autre bout de mes Tropiques,
Frapper trois fois,
Une fois la porte claquée,
Une fois nos corps pris au piège.

Aucune issue de secours.
Nos mains sur le plancher,
Chargées de retenir ce qu'il nous reste à faire,
Chargées de saisir
Les parcelles d'éther, l'amour empoisonné, le grand ménage.
Les romans printaniers,
Moi de passage, toi sans passé, allez! allez!

À l'autre bout de toi,
Des jours meilleurs, des jours d'hiver,
Comme une ode à la nuit,
Comme une audace, une délivrance,
Une folie ordinaire,
Un facteur chance.

Comme un rideau de pluie, une connivence,
Tu me ravis comme un courant d'air pur.
À mes visites de courtoisie,
Je respire en tes murs,
Nous trinquons à nos tragédies.
Comme un rideau de pluie,
À nos désirs impurs,
Quand je te sais sans fond, quand je te vois sans vie,
Aller jusqu'au bout de l'asphyxie.

À l'autre bout de toi,
À l'autre bout de nos Tropiques,
Frapper sept fois,
Contre des portes fermées,
Cette fois des corps qu'on assiège,
Sans un circuit de secours.

Les yeux sur le plancher,
Chargé de souvenirs,
Ce qu'il nous reste à taire, sommés de soutenir
Un regard évité, le vent soufflant les verres, le grand manège.
Des carrosses oubliés,
Toi de passage, moi sans passé, allez! allez!

À l'autre bout de toi,
À l'autre bout d'un quai perdu,
Comme des singes des jours d'hiver,
Comme une veille de la Toussaint,
Comme une nuit sans tain.
Et je m'avance et je recule,
Des pudeurs ridicules, une correspondance.
Je te ravis, c'est un enlèvement,
Un soulèvement, un appel d'air,
Et je tourne en tes bras, dans une absence passagère,
Comme un ravissement, loin du spectaculaire,
À cet amour muet, à cet amour fuyant,
À cet amour tentaculaire.

Tropics

At the other end of you,
At the other end of my Tropics,
Knocking three times,
Once the door has slammed,
Once our bodies are trapped.

No fire escape.
Our hands on the floor,
Tasked with holding back what we have left to do,
Tasked with grasping
The plots of ether, the poisoned love, the big clean-up.
The spring novels,
Me passing by, you without a past, come on! come on!

At the other end of you,
Better days, winter days,
Like an ode to the night,
Like an audacity, a deliverance,
An ordinary madness,
A lucky factor.

Like a curtain of rain, a conspiracy,
You ravish me like a pure draft.
To my courtesy calls,
I breathe within your walls,
We toast to our tragedies.
Like a curtain of rain,
To our impure desires,
When I know you are bottomless, when I see you lifeless,
Going to the end of asphyxiation.

At the other end of you,
At the other end of our Tropics,
Knocking seven times,
Against closed doors,
This time, bodies under siege,
Without an escape circuit.

Eyes on the floor,
Loaded with memories,
What we have left to keep quiet, summoned to support
An avoided gaze, the wind blowing the glasses, the big merry-go-round.
Forgotten carriages,
You passing by, me without a past, come on! come on!

At the other end of you,
At the other end of a lost dock,
Like monkeys on winter days,
Like an All Saints' Day vigil,
Like a night without reflection.
And I move forward and I move back,
Ridiculous pudors, a correspondence.
I ravish you, it's a kidnapping,
An uprising, a breath of fresh air,
And I turn in your arms, in a temporary absence,
Like a rapture, far from the spectacular,
To this silent love, to this fleeting love,
To this sprawling love.