Paroles et traduction Manu Militari - La tête dans les étoiles

La tête dans les étoiles

On rêve de faire le tour du monde à pied
De réinventer la roue avec crayon papier
On s'imagine écrire une page de l'histoire
Conquérir le plus grand des auditoires
On s'imagine tellement talenteux
Parce qu'on marche en boitant, parce qu'on parle en tueur
Mais c'est différent d'vant la famille, la ligne est mince
Entre être perçu comme un rêveur ou comme un singe
Tout c'qu'on d'mande, c'est d'être pris en considération
Les beat makers nous font payer l'pric d'cette ambition
Un jour on leur ramènera un prix d'littérature
Pour l'instant on est pauvre, ons'torche avec leurs factures
C'est la délinquance, la crise de puberté
Êtes-vous sourds bande de caves, c'est l'cris d'la liberté!
Le refus d'plier, quitte à commettre un délit
Le désir de réaliser ses rêves ou ses délires
(Ana aref ini bahlam)
La tête dans les étoiles
Espérant en être une
Depuis tellement longtemps
On rêve chaque jour encore du succès
Mais les années comme les échecs se succèdent
On refuse de s'rendre à l'évidence ou à la police
Mais y'a plus de chance qu'on termine au trou qu'au Box Office
Prendre des risques devient une banalité
Le pire, on s'en crisse comme t'as pas idée
On s'répète qu'on a rien qu'une vie qu'on la gâche
Si on s'rue vers un but mais qu'on s'tue à la tâche
Sincèrement on aurait peut-être dû
Parce qu'on aurait peut-être pu, mais complètement perdu
On s'retrouve à la rue, en taule ou a l'usine
Mais incapable de faire face à la musique
L'adolescence fait place à l'amertume
Vu qu'le temps nous encule chaque fois que l'cadran hurle
On s'réveille comprenant qu'on peut pu s'mentir
C'est pour ça qu'on s'gèle jusqu'à pu rien sentir
On rêve d'en vivre parce qu'à force
De s'faire la guerre, on va finir par en mourir
Avec e temps on apprend à comprendre Léo Ferré
Tout s'en va comme nos noms le long des voies ferrées
Pis faut payer son loyer faique la plupart s'arrête
Au pied d'une montagne de dettes
Oui le réel pratique sur le rêve l'amputation
Mais moi j'y suis attaché comme ma réputation
J'ai toujours fait la musique que j'ai voulu
Aujourd'hui c'est pareil, j'reste le même mais j'évolue
Je l'avoue, j'travaille, sinon c'est la famine
Si mes textes sont censurés, c'est qu'j'dois nourrir la famille
Je l'avoue, des fois l'avenir me fait très peur
C'est qu'chu plus proche des Gazaouis que d'l'oppresseur
C'est que j'préfère être seul que mal accompagné
Révolution jusqu'à la mort, COMPADRE!

Head in the Stars

We dream of walking around the world,
Reinventing the wheel with pencil and paper.
We imagine writing a page of history,
Conquering the greatest audience.
We imagine ourselves so talented,
Because we walk with a limp, because we talk like a killer.
But it's different in front of family, the line is thin
Between being perceived as a dreamer or a fool.
All we ask is to be taken into consideration,
The beat makers make us pay the price for this ambition.
One day we'll bring them a literature prize,
For now we are poor, we wipe our asses with their bills.
It's delinquency, the crisis of puberty,
Are you deaf, you bunch of idiots, it's the cry of freedom!
The refusal to bend, even if it means committing a crime,
The desire to realize your dreams or your delusions.
(Ana aref ini bahlam)
Head in the stars,
Hoping to be one.
For so long,
We still dream of success every day.
But the years, like failures, follow one another,
We refuse to surrender to evidence or the police.
But there's a better chance we'll end up in jail than at the Box Office.
Taking risks becomes a banality,
The worst part is, we don't give a damn, you have no idea.
We keep telling ourselves that we only have one life, that we're wasting it,
If we rush towards a goal but kill ourselves in the process.
Honestly, maybe we should have,
Because maybe we could have, but we're completely lost.
We find ourselves on the street, in jail or at the factory,
But unable to face the music.
Adolescence gives way to bitterness,
As time fucks us every time the clock screams.
We wake up realizing that we can no longer lie to ourselves,
That's why we freeze ourselves until we feel nothing.
We dream of making a living from it because by force,
Of waging war, we will end up dying from it.
With time, we learn to understand Léo Ferré,
Everything disappears like our names along the railroads.
And you have to pay your rent, so most people stop
At the foot of a mountain of debt.
Yes, reality practices amputation on dreams,
But I'm attached to it like my reputation.
I've always made the music I wanted,
Today it's the same, I remain the same but I evolve.
I admit, I work, otherwise it's starvation,
If my lyrics are censored, it's because I have to feed the family.
I admit, sometimes the future scares me a lot,
It's because I'm closer to the Gazaouis than the oppressor.
It's because I prefer to be alone than in bad company,
Revolution until death, COMPADRE!