L'irresponsable - Maxime Le Forestier traduction en allemand

L'irresponsable

Vous avez condamné
Un jeune homme enfumé
A séjourner dans une drôle de clinique
Parce qu'on l'avait trouvé
Bizarrement piqué
Le long des bras par de drôles de moustiques.
Monsieur le Président,
Je suis venu devant
Votre cour sans entrave.
Je veux être jugé
Pour tout ce que j'ai fait
Dans ma vie, et c'est grave.

{Refrain:}
Je suis un homme dangereux
Pour mes semblables
Je suis un pauvre malheureux
Irresponsable.

A quatorze ans déjà
Je fumais le tabac.
Les trafiquants ont des moyens infâmes.
C'est dans les cabinets
Du lycée qu'on disait:
"Si tu fumes pas, tu plairas pas aux femmes."
Alors j'ai commencé,
Alors j'ai continué
Sans que nul ne s'oppose
Et je suis aliéné
Pour toute la journée
Quand je n'ai pas ma dose.

{Refrain}

Je n'étais pas très gai
Pour aller travailler.
On m'a mené jusqu'au bistrot d'en face,
Celui qui fait fortune
En vendant une à une
Le petite côte qui fait que l' boulot passe.
C'est pas qu'on m'ait poussé,
Mais payer des tournées
Ça fait monter ma cote.
Avoir le foie chagrin,
Dans le pays du vin,
C'est être patriote.

{Refrain}

Avec tous ces ennuis,
Je ne dors plus la nuit,
Mais à présent, qu'est-ce que cela peut faire?
Un cachet tous les soirs,
La boîte un peu plus tard,
Je fais bouffer quarante apothicaires.
Ça ne me fait plus rien.
Je dors de moins en moins.
Il se peut que j'en crève.
Tant pis, je continue
Car si je ne dors plus,
Je fais de si beaux rêves.

{Refrain}

J'en suis à regarder
Tous les soirs la télé.
Pendant une heure, ma vie est supportable.
Je sais pas si ça tue
Mais on s'y habitue
Et ça devient un besoin redoutable.
Je vais mieux quand j'entends
Que l'on dit sur l'écran:
"Tout va bien, rien n'est grave."
Vous voyez où j'en suis:
Un drogué en sursis,
Une loque, une épave.

{Refrain}

Combien, à votre avis
Sommes-nous d'abrutis,
De sacs à vin, de fumeurs, d'insomniaques,
De marchands de tabac,
De marchands de calva,
De maladifs, de tarés, de maniaques?
Bouclez donc sur-le-champ,
Monsieur le Président,
Tout ce monde qui sombre.
Si vous ne voulez pas,
Chantez donc avec moi
Que vous êtes du nombre.

{Refrain}

Der Verantwortungslose

Sie haben verurteilt
Einen jungen, berauschten Mann
Zu einem Aufenthalt in einer seltsamen Klinik,
Weil man ihn gefunden hatte
Seltsam gestochen
Am ganzen Arm von seltsamen Mücken.
Herr Präsident,
Ich bin vor Ihr
Gericht gekommen, ohne Widerstand.
Ich möchte verurteilt werden
Für alles, was ich getan habe
In meinem Leben, und es ist schlimm.

{Refrain:}
Ich bin ein gefährlicher Mann
Für meine Mitmenschen,
Ich bin ein armer Unglücklicher,
Verantwortungslos.

Mit vierzehn schon
Rauchen,
Die Händler haben infame Methoden.
In den Toiletten
Der Schule sagte man:
"Wenn du nicht rauchst, gefällst du den Frauen nicht."
Also fing ich an,
Also machte ich weiter
Ohne Widerstand.
Und ich bin abhängig
Den ganzen Tag,
Wenn ich meine Dosis nicht habe.

{Refrain}

Ich war nicht frohgemut
Auf dem Weg zur Arbeit.
Man brachte mich ins Café gegenüber,
Dasjenige, das reich wird,
Indem es einen nach dem anderen
Den kleinen Kurzen verkauft – damit die Arbeit erträglich wird.
Niemand drängte mich,
Aber Runden schmeißen
Steigert mein Ansehen.
Eine kranke Leber zu haben,
Im Land des Weins,
Ist patriotisch.

{Refrain}

Mit all diesen Sorgen
Schlafe ich nachts nicht mehr,
Aber jetzt, was soll's?
Jeden Abend eine Pille,
Später die Flasche,
Ich ernähre vierzig Apotheker.
Es kümmert mich nicht mehr.
Ich schlafe immer weniger.
Vielleicht sterbe ich daran.
Na gut, ich mache weiter,
Denn wenn ich nicht schlafe,
Habe ich so schöne Träume.

{Refrain}

Ich bin soweit,
Jeden Abend fernzusehen.
Für eine Stunde ist mein Leben erträglich.
Ich weiß nicht, ob es tötet,
Aber man gewöhnt sich dran,
Und es wird ein furchtbares Bedürfnis.
Mir geht es besser, wenn ich höre,
Was sie da auf dem Bildschirm sagen:
"Alles ist gut, nichts ist schlimm."
Sie sehen, wo ich stehe:
Ein Süchtiger auf Bewährung,
Ein Wrack, ein Wrack.

{Refrain}

Schätzen Sie mal,
Wie viele von uns es gibt,
Säcke voll Wein, Raucher, Schlaflose,
Tabakhändler,
Schnapshändler,
Kranke, Verrückte, Süchtige?
Sperren Sie alle gleich ein,
Herr Präsident,
Alle die untergehen.
Wenn Sie nicht wollen,
Dann singen Sie mit mir,
Dass Sie einer davon sind.

{Refrain}