Paroles et traduction Maxime Le Forestier - La légende de la nonne - Live

La légende de la nonne - Live

(Poème de Victor Hugo mis en musique de Georges Brassens)

Venez vous dont l'oeil étincelle
Pour entendre une histoire encore
Approchez je vous dirai celle
De doña Padilla del Flor
Elle était d'Alanje où s'entassent
Les collines et les halliers
Enfants voici des boeufs qui passent
Cachez vos rouges tabliers

Il est des filles à Grenade
Il en est à Séville aussi
Qui pour la moindre sérénade
À l'amour demandent merci
Il en est que parfois embrassent
Le soir de hardis cavaliers
Enfants voici des boeufs qui passent
Cachez vos rouges tabliers

Ce n'est pas sur ce ton frivole
Qu'il faut parler de Padilla
Car jamais prunelle espagnole
D'un feu plus chaste ne brilla
Elle fuyait ceux qui pourchassent
Les filles sous les peupliers
Enfants voici des boeufs qui passent
Cachez vos rouges tabliers

Elle prit le voile à Tolède
Au grand soupir des gens du lieu
Comme si quand on n'est pas laide
On avait droit d'épouser Dieu
Peu s'en fallut que ne pleurassent
Les soudards et les écoliers
Enfants voici des boeufs qui passent
Cachez vos rouges tabliers

Or la belle à peine cloîtrée
Amour en son coeur s'installa
Un fier brigand de la contrée
Vint alors et dit me voilà
Quelquefois les brigands surpassent
En audace les chevaliers
Enfants voici des boeufs qui passent
Cachez vos rouges tabliers

Il était laid les traits austères
La main plus rude que le gant
Mais l'amour a bien des mystères
Et la nonne aima le brigand
On voit des biches qui remplacent
Leurs beaux cerfs par des sangliers
Enfants voici des boeufs qui passent
Cachez vos rouges tabliers

La nonne osa dit la chronique
Au brigand par l'enfer conduit
Aux pieds de Sainte Véronique
Donner un rendez-vous la nuit
À l'heure où les corbeaux croassent
Volant dans l'ombre par milliers
Enfants voici des boeufs qui passent
Cachez vos rouges tabliers

Or quand dans la nef descendue
La nonne appela le bandit
Au lieu de la voix attendue
C'est la foudre qui répondit
Dieu voulu que ses coups frappassent
Les amants par Satan liés
Enfants voici des boeufs qui passent
Cachez vos rouges tabliers

Cette histoire de la novice
Saint Ildefonse abbé voulut
Qu'afin de préserver du vice
Les vierges qui font leur salut
Les prieurs la racontassent
Dans tous les couvents réguliers
Enfants voici des boeufs qui passent
Cachez vos rouges tabliers

The Legend of the Nun - Live

(Poem by Victor Hugo set to music by Georges Brassens)

Come, you whose eyes sparkle
To hear yet another story
Come near, I shall tell you that
Of doña Padilla del Flor
She was from Alanje, where crowd
The hills and the thickets
Children, behold, oxen that pass
Hide your red aprons

There are girls in Granada
There are also in Seville
Who, for the slightest serenade
Ask love for mercy
There are those who are sometimes kissed
In the evening by daring cavaliers
Children, behold, oxen that pass
Hide your red aprons

It is not in this frivolous tone
That we must speak of Padilla
For never did Spanish eyes
Shine with a purer fire
She fled from those who chased
The girls beneath the poplars
Children, behold, oxen that pass
Hide your red aprons

She took the veil in Toledo
To the great sigh of the people of the place
As if when one is not ugly
One had the right to marry God
It nearly brought tears to the eyes
Of the soldiers and the scholars
Children, behold, oxen that pass
Hide your red aprons

Now, the beauty, scarcely cloistered
Love settled in her heart
A proud brigand of the countryside
Came then and said, Here I am
Sometimes brigands surpass
In audacity the knights
Children, behold, oxen that pass
Hide your red aprons

He was ugly, his features harsh
His hand rougher than a glove
But love has many mysteries
And the nun loved the brigand
One sees deer who replace
Their handsome stags with wild boars
Children, behold, oxen that pass
Hide your red aprons

The nun dared, so says the chronicle
To the brigand led by hell
At the foot of Saint Veronica
To give a rendezvous at night
At the hour when crows caw
Flying in the shadows by the thousands
Children, behold, oxen that pass
Hide your red aprons

Now when in the nave descended
The nun called the bandit
Instead of the expected voice
It was the thunderbolt that answered
God willed that his blows should strike
The lovers bound by Satan
Children, behold, oxen that pass
Hide your red aprons

This story of the novice
Saint Ildefonse, abbot, wished
That in order to preserve from vice
The virgins who seek their salvation
The priors should tell it
In all regular convents
Children, behold, oxen that pass
Hide your red aprons