Paroles et traduction Maxime Le Forestier - Raymonde

Raymonde

Les statues de Lenine partout se dégradent.
On vend la peau de l'ours pour une salade.
Au bal des empires, on se ronge les sangs.
On laisse les allumettes jouer avec les enfants.
La pluie prend de l'acide, le désert gagne.
L'entendez-vous mugir jusque dans nos campagnes?
Et puis les eaux reviennent, plus qu'il n'en faut.
Aujourd'hui, les lendemains chantent faux.
Plus les pendules s'affolent, plus les rongeurs se tirent.
Plus y'a de monde en sous-sol, plus je vois les gens courir
Plus j'entends.

Monde, monde, vaste monde, si tu t'appelais Raymonde,
Ça ferait peut-être plus intime, monde, qn t'appellerait par ton prénom.
Monde, monde, vaste monde, si tu t'appelais Raymonde,
Ça ferait peut-être une rime, monde, mais ça ferait pas une solution.

D'ici de là, les drapeaux refleurissent
Quand c'est dans le même jardin, de profundis.
Ça finit quelques fois définitif, comme
Si la nuit s'écrasait, comme ça, sur des hommes.
Les statues qu'on dégomme, on les enterre.
Ça donne un peu de répit dans les cimetières.
On sait qu'un jour où l'autre, elles reviendront
Avec une autre gueule, avec un autre nom.
Plus les pendules s'arrêtent, plus on s'attend au pire.
Plus je vois passer des têtes, plus je vois des gens mourir
Plus j'entends.

Monde, monde, vaste monde, si tu t'appelais Raymonde,
Ça ferait peut-être plus intime, monde, on t'appellerait par ton prénom.
Monde, monde, vaste monde, si tu t'appelais Raymonde,
Ça ferait peut-être une rime, monde, mais ça ferait pas une solution.

Raymonde

The statues of Lenin everywhere fall into disrepair.
We sell the skin of the bear for a salad.
At the ball of empires, we eat at our hearts.
We let matches play with children.
The rain takes acid, the desert wins.
Can you hear it roaring even in our countryside?
And then the waters return, more than enough.
Today, the tomorrows sing false.
The more the clocks go crazy, the more the rodents run away.
The more people there are in the basement, the more I see people running
The more I hear.

World, world, vast world, if you were called Raymonde,
Perhaps it would be more intimate, world, we would call you by your first name.
World, world, vast world, if you were called Raymonde,
It might make a rhyme, world, but it wouldn't be a solution.

In the meantime, the flags bloom again
When it is in the same garden, profundis.
It sometimes ends definitively, as
If the night crushed, like that, on men.
The statues we erase, we bury.
It gives a little respite in the cemeteries.
We know that one day or another, they will come back
With another face, with another name.
The more the clocks stop, the more we expect the worst.
The more I see heads passing by, the more I see people dying
The more I hear.

World, world, vast world, if you were called Raymonde,
Perhaps it would be more intimate, world, we would call you by your first name.
World, world, vast world, if you were called Raymonde,
It might make a rhyme, world, but it wouldn't be a solution.