Paroles et traduction Melan feat. Rilcy & Capdem - Les mots sortent seuls

Les mots sortent seuls

Chaque jour est compté, le temps nous marque
Les dossiers sont de plus en plus durs à classer
Ma conscience me menotte pour laisser vierge mon casier
Les joies, les déceptions, les peines, on les voit passer
Un cœur chaud pour faire fondre une tête froide comme un glacier
Là, c'est dans l'instant, marre de saigner
La vie comporte des étapes mais certains les sautent
Comment s'aimer les uns les autres?
Né dans un monde où on a pas choisi les règles, ça tourne pas rond
Encore heureux, je suis le résultat de l'amour de mes parents
La rue est pleine de vice, dur d'en tenir les rênes
Je suis pas pour le [barreau?],
Loin d'être peureux mais je flippe
Quand je vois que l'avenir se barre en
Couilles, certains sur le carreau
S'étouffent, finissent martyrs ou "clodo"
La rue m'arrâche des frères, j'ai vu partir des potos
Coco, fume un joko, arrête de sniffer la coca'
Je préfère de loin quelques coquards sous whisky-Coca
Je parle de tout ou de rien,
Les mots sortent seuls, dévoilent des cicatrices profondes
C'est toujours mieux que de se morfondre

Quand t'y penses, on est pas si mal que ça ici
Même si la route est loin d'être lisse comme un bois qu'on ponce
Y'a pas qu'une seule issue,
Même si la galère sollicite trop de salissures
Que nos efforts paient sera la seule récompense
Mais comment faire sans lâcher de commentaires?
J'ai besoin de réponses avant qu'on m'enterre
Donc les mots sortent seuls, ensorcellent,
Pas ceux qui portent l'œil ni ceux qui ton sort cèlent
Pas pour casser du sucre ni poser mon grain de sel
T'as compris le truc, pour me défouler je gratte plein de seizes
Je vais pas te feinter, te prendre pour un simplet
Un mic', un synthé et je te balance ma synthèse
Y'a plus de principes depuis la maille et autre trompe-l'œil
Donc je braille sur le sampleur,
'Faut que je taille, ça me pompe l'air
Ce que je compte faire, franchement, j'en sais trop rien
Mais j'insiste à rester droit et pas devenir un vaurien

Conscient qu'une vie s'échappe à
Chaque fois que je passe à autre chose
Je continue dans la même voie: porter ma voix et mes proses
Je parle à mes proches comme quand je rap, je pause-
-Serai la même en bas d'chez moi sans un casque [?]
Toujours la même chose, à dire qu'ailleurs
Que cette vie n'a rien de rose que
Ce soit dans les quartiers ou ailleurs
J'appuierai bien sur pause pour mettre en plan ma noirceur
Soir-ce, les mots sortent seuls comme un brailleur
Mes silences sont la froideur de mes songes
Donc, quand le coeur me démange, je prend la feuille et les punchs
Et mes pinceaux se mélangent,
Matière grise et couleur sang est
L'encre dans laquelle je plonge ma plume
Pour toucher le fond des âmes
Je partage mon amertume, parle de mes drames
Mes compagnons de bitume savent que le
Poids du mal équivaut à celui des maux
Les mots sortent seuls comme des lames

The Words Come Out on Their Own

Every day is numbered, time leaves its mark on us
The files are getting harder and harder to classify
My conscience handcuffs me to leave my record clean
The joys, the disappointments, the sorrows, we see them pass by
A warm heart to melt a head as cold as a glacier
Here, it's in the moment, tired of bleeding
Life has its stages, but some skip them
How to love each other?
Born in a world where we didn't choose the rules, things are not going well
Fortunately, I am the result of my parents' love
The street is full of vice, hard to hold the reins
I'm not for the [bar?],
Far from being scared but I'm freaking out
When I see that the future is going to hell
Some on the floor
Suffocate, end up martyrs or "homeless"
The street tears brothers from me, I saw friends leave
Coco, smoke a joint, stop sniffing coke'
I much prefer a few shots of whiskey-Coke
I talk about everything or nothing,
The words come out on their own, revealing deep scars
It's always better than moping

When you think about it, we're not so bad here
Even if the road is far from being smooth like sanded wood
There is not only one way out,
Even if the galley solicits too much dirt
That our efforts pay off will be the only reward
But how to do it without dropping comments?
I need answers before I'm buried
So the words come out on their own, they bewitch,
Not those who cast the evil eye nor those who hide your fate
Not to badmouth or to put in my two cents
You get the gist, to let off steam I scratch a lot of sixteens
I'm not going to fake you out, take you for a fool
A mic, a synth and I give you my synthesis
There are no more principles since the money and other illusions
So I scream on the sampler,
I gotta cut, it's sucking the air out of me
What I plan to do, frankly, I don't know
But I insist on staying straight and not becoming a rogue

Aware that a life escapes at
Every time I move on
I continue on the same path: carrying my voice and my proses
I talk to my loved ones like when I rap, I pause-
-I'll be the same downstairs without a helmet [?]
Always the same thing, to say that elsewhere
That this life is not rosy that
Whether in the neighborhoods or elsewhere
I will press pause to plan my darkness
So-this, the words come out on their own like a bawler
My silences are the coldness of my dreams
So, when my heart itches, I take the paper and the punches
And my brushes mix,
Gray matter and blood color is
The ink in which I dip my pen
To touch the depths of souls
I share my bitterness, talk about my dramas
My asphalt companions know that the
Weight of evil is equal to that of ills
The words come out on their own like blades