Paroles et traduction Michel Bühler - Chanson Noire

Chanson Noire

Chanson Noire

Paroles: Michel Bühler.
musique: Claude Arini.
Arrangement: Claude Arini.
Production: A3B.
1986

Je veux que tous les gens s'assemblent sur la place
Dans leurs habits de deuil. Qu'ils sortent pas à pas
De leurs maisons muettes, lentement comme on pleure
Qu'ils viennent autour de moi, que leurs pas sur la glace
M'entourent de silence, l'hiver n'en finit pas.
Et qu'il passe un moment qui ressemble à une heure
Que les femmes aient le poing crispé sur leur mouchoir
Qu'on ait dit aux enfants d'interrompre leurs jeux
Et qu'au fond des poitrines naisse une Chanson Noire
Qu'elle monte et s'amplifie, et que tout les voix
Crient la peine des hommes à la face des dieux
Et que mes vieux amis me prennent dans leurs bras

Moi, je ne dirai rien, la nouvelle a couru
De fenêtre en fenêtre. Le vent comme un cheval
Qui écorche nos toits la porte sur son dos
Puis je veux que la terre gronde et qu'à ce signal
Les rochers s'écartèlent sous le boutoir des eaux
Et que jaillissent ainsi des sources inconnues
Que dans les forêts mortes où personne ne va
Les chamois les renards se plaignent sans comprendre
Que dans le ciel gelé tous les oiseaux s'envolent
Et qu'alors notre chant à la couleur de cendre
S'éteigne dans les gorges, que sans une parole
Mêm' ceux qui n' m'aiment pas me prennent dans leurs bras

Puis je veux qu'on me suive, qu'il se forme une cortège
De têtes inclinées jusqu'à l'arrière-salle
Du café du village. Le poële est rouge et chaud.
Que les larmes se mêlent au vin et que la neige
Tourbillonne au dehors dans la lumière pâle
Qui coule dans le froid à travers les carreaux
Qu'on reste encore un peu, qu'on boive mon malheur
Puis que les gens s'en aillent, que peuvent-ils pour moi?
Sinon pleurer sans bruit au fond de leurs demeures
Qu'on me laisse finir et mon verre et ma vie
Je ne sourirai plus je n'ai plus de chez moi
Celle que j'appelais mon amour est partie

Celle que j'appelais mon amour est partie

Black Song

Black Song

Lyrics: Michel Bühler.
Music: Claude Arini.
Arrangement: Claude Arini.
Production: A3B.
1986

I want everyone to gather in the square,
In their mourning clothes. Let them emerge step by step
From their silent houses, slowly as one grieves.
Let them come around me, let their steps on the ice
Surround me with silence, the winter has no end.
And let a moment pass that feels like an hour.
Let the women clench their fists around their handkerchiefs.
Let the children be told to interrupt their games.
And deep in their chests, let a Black Song be born.
Let it rise and amplify, and let all voices
Cry the sorrow of men to the face of the gods.
And let my old friends take me in their arms.

Me, I will say nothing, the news has spread
From window to window. The wind like a horse
That scrapes our roofs carries it on its back.
Then I want the earth to rumble and at this signal
The rocks to split apart under the thrust of the waters.
And thus spring forth unknown sources.
That in the dead forests where no one goes,
The chamois and foxes complain without understanding.
That in the frozen sky all the birds take flight.
And then our song, the color of ash,
Fades in the gorges, that without a word,
Even those who don't love me take me in their arms.

Then I want you to follow me, let a procession form
Of bowed heads to the back room
Of the village cafe. The stove is red and hot.
Let tears mingle with wine and let the snow
Swirl outside in the pale light
That flows in the cold through the window panes.
Let us stay a little longer, let us drink my sorrow.
Then let the people leave, what can they do for me?
Except weep silently in their homes.
Let me finish both my glass and my life.
I will smile no more, I no longer have a home.
The one I called my love has left.

The one I called my love has left.