Paroles et traduction Michel Sardou - Les villes de solitude (Live à l'Olympia / 1976)

Les villes de solitude (Live à l'Olympia / 1976)

Dans les villes de grande solitude,
Moi, le passant bien protégé
Par deux mille ans de servitude
Et quelques clous sur la chaussée,
Dans les villes de grande solitude,
De nouvel an en nouveaux nés,
Quand j'ai bu plus que d'habitude,
Me vient la faim d'un carnassier,
L'envie d'éclater une banque,
De me crucifier le caissier,
D'emporter tout for qui me manque
Et de disparaître en fumée
Mais dans les villes de grande solitude,
Tous les héros se sont pollués
Aux cheminées du crépuscule
Et leurs torrents se sont calmés.
Alors je fonce comme une bête
Sur le premier sens interdit.
Aucun feu rouge ne m'arrête.
Je me sens bien dans ma folie.
J'ai envie de violer des femmes,
De les forcer à m'admirer,
Envie de boire toutes leurs larmes
Et de disparaître en fumée
Mais dans les villes de grande solitude,
Quand l'alcool s'est évaporé,
Je replonge dans la multitude
Qui défile au pas cadencé.
J'ai peur d'avoir brisé des vitres,
D'avoir réveillé les voisins
Mais je suis rassuré très vite:
C'est vrai que je ne casse rien.

Cities of Solitude (Live at the Olympia / 1976)

In the cities of great solitude,
I, the well-protected passerby
By two thousand years of servitude
And a few nails on the pavement,
In the cities of great solitude,
From New Year to New Year,
When I've drunk more than usual,
I get the hunger of a predator,
The urge to rob a bank,
To crucify the cashier,
To take everything I lack
And disappear into thin air
But in the cities of great solitude,
All the heroes have polluted themselves
In the chimneys of twilight
And their torrents have subsided.
So I rush like a beast
On the first one-way street.
No red light stops me.
I feel good in my madness.
I want to rape women,
To force them to admire me,
To drink all their tears
And disappear into thin air
But in the cities of great solitude,
When the alcohol has evaporated,
I plunge back into the multitude
Which parades in a measured step.
I'm afraid I've broken windows,
Of having awakened the neighbors
But I am quickly reassured:
It's true that I break nothing.