Paroles et traduction Pierre Perret - Les confinis

Les confinis

Comment aider ces pauvres gens qui agonisent
Qui attendaient qu'on leur vienne à la rescousse
Pendant qu'les infirmières mouillaient la chemise
Qu'les infirmiers faisaient suer l'burnous
Pendant qu'ils couraient tous dans la panade
Dans les couloirs encombrés de macchabées
Les cherchez pas pour soigner les malades
Tous les docteurs étaient à la télé

Ils nous ont tant confinés
Puis déconfinés, puis reconfinés
Qu'on redoutait d'être in fine
Des cons finis

Il décrétèrent un jour qu'les vieux d'la vieille
Faut les achever à 70 balais
Disant l'contraire de c'qu'ils disaient la veille
Quand cette gripette les faisait bien marrer
D'un air savant y venaient faire des tirades
Remplis d'avis et d'conseils ampoulés
Pendant qu'l'hosto croulait sous les malades
Nos braves docteurs étaient à la télé

Ils nous ont tant confinés
Puis déconfinés, puis reconfinés
Qu'on redoutait d'être in fine
Des cons finis

Y avait l'Raoult çui qui les enquiquine
Qui les traitait tous comme des Diafoirus
D'après lui y a guère que sa chloroquine
Qui pourra fout' les chocottes au virus
La porte-parole elle s'appelle Sibeth
Y'en a qui pensent qu'elle porte bien son nom
On sent bien qu'la moindre idée qui se pointe
Lui déclenche un ouragan dans l'citron

Ils nous ont tant confinés
Puis déconfinés, puis reconfinés
Qu'on redoutait d'être in fine
Des cons finis

L'soir aux infos y a l'tondu, l'aut' sadique
Qui compte les morts et puis y a l'défilé
Des professeurs, des stars, des scientifiques
Et puis l'rouquin, l'Amerloque, le cinglé
Et en fin d'compte on a su pour les masques
Qui étaient gérés par une bande de couillons
Qu's'il en restait plus du tout c'était parce que
Ils en avaient détruit 600 millions

Ils nous ont tant confinés
Puis déconfinés, puis reconfinés
Qu'on redoutait d'être in fine
Des cons finis

Les infirmières qui gagnent des clopinettes
Même pas au SMIC galèrent à tour de bras
On récompense nos courageuses Cosettes
D'applaudissements, d'médailles en chocolat
Mes petits marquis vous devriez avoir honte
La dignité chez vous elle est en deuil
Pas une seule de vos promesses à la gomme
Ont un jour consolé leur portefeuille

Vous nous avez confinés
Puis déconfinés, puis reconfinés
Mais vous vous resterez pour la vie
Des cons finis

The Confined Ones

How to help these poor souls who are dying,
Who waited for someone to come to their rescue,
While the nurses soaked their shirts,
While the orderlies sweated through their robes,
While they all ran around in the mess,
In corridors cluttered with corpses,
Don't look for them to care for the sick,
All the doctors were on TV, my love.

They confined us so much,
Then unconfined us, then re-confined us,
That we feared being, in the end,
Complete fools.

They decreed one day that the old folks,
Should be finished off at 70 years old, darling,
Saying the opposite of what they said the day before,
When this little flu made them laugh,
With a learned air, they came to give speeches,
Full of opinions and pompous advice,
While the hospital was crumbling under the sick,
Our brave doctors were on TV, sweetheart.

They confined us so much,
Then unconfined us, then re-confined us,
That we feared being, in the end,
Complete fools.

There was Raoult, the one who annoyed them,
Who treated them all like Diafoirus characters,
According to him, only his chloroquine,
Could scare the virus, my dear.
The spokesperson, her name is Sibeth,
Some people think she wears her name well,
We feel that the slightest idea that arises,
Triggers a hurricane in her mind.

They confined us so much,
Then unconfined us, then re-confined us,
That we feared being, in the end,
Complete fools.

In the evening news, there's the bald guy, the other sadist,
Who counts the dead, and then there's the parade,
Of professors, stars, scientists,
And then the redhead, the American, the nutcase, my love.
And in the end, we learned about the masks,
Which were managed by a bunch of idiots,
That if there weren't any left, it was because,
They had destroyed 600 million of them.

They confined us so much,
Then unconfined us, then re-confined us,
That we feared being, in the end,
Complete fools.

The nurses who earn peanuts, darling,
Not even minimum wage, they struggle with all their might,
We reward our courageous Cosettes,
With applause, chocolate medals,
My little marquises, you should be ashamed,
Dignity is in mourning with you, sweetheart,
Not a single one of your rubbery promises,
Has ever consoled their wallets.

You confined us,
Then unconfined us, then re-confined us,
But you will remain for life,
Complete fools.