Paroles et traduction Pierre Perret - Ma nouvelle adresse

Ma nouvelle adresse

Ce hall de gare pavoisé, de rouges à lèvres et de hasards
Où bat le cœur des banlieusards plein de sanglots et de baisers
N'aura jamais su me griser
Ce hall de gare pavoisé, de solitudes à plein tarif
Et de marques d'apéritifs et de bonheurs synthétisés
Je m'en suis désapprivoisés

Prenez ma nouvelle adresse
Je vis dans le vent sucré des îles nacrées
Et à ma nouvelle adresse
Une fille s'amuse à rire de mes souvenirs

Et ce boulot qui m'usait tant, qui me laissait tant épuiser
Devant ma machine à fraiser que j'en suais l'eau et le sang
N'aura jamais su me griser
Et de ce patron si charmant et du banquet de fin d'année
Et des médailles arrosées, et de mes copains militants
Je m'en suis désapprivoisés

Prenez ma nouvelle adresse
Je vis dans le vent sucré des îles nacrées
Et à ma nouvelle adresse
Une fille s'amuse à rire de mes souvenirs

Les fins d'mois, les repas bâclés, devant le match à la télé
Les infos chloroformisées et les pubs de mousse à raser
N'auront jamais su me griser
De cet air de robot content, de cette course avec le temps
De ces amours en pointillés qui mourraient avant d'être nées
Je m'en suis désapprivoisés

Prenez ma nouvelle adresse
Je vis dans le vent sucré des îles nacrées
Et à ma nouvelle adresse
Une fille s'amuse à rire de mes souvenirs

Oui mes amis, j'ai largué tout, pour l'archipel des Tuamotu
Où quel que soit le cours du franc, on offre son poisson vivant
Pour une poignée de riz blanc
Mon copain Jacques a mis les bouts, toutes voiles dehors et vent debout
Il chante dans les Alizés quelques chansons dont le succès
N'aura jamais su le griser

Prenez sa nouvelle adresse
Il vit dans le vent sucré des îles nacrées
Et à sa nouvelle adresse
Une fille s'amuse à rire de ses souvenirs

My New Address

This train station hall, adorned with lipstick and chance encounters,
Where the hearts of commuters beat, full of sobs and kisses,
Could never intoxicate me.
This train station hall, adorned with full-fare loneliness,
And aperitif brands and synthetic happiness,
I've untamed myself from it all.

Take my new address,
I live in the sweet wind of the pearly isles,
And at my new address,
A girl laughs at my memories.

And this job that wore me down so much, that left me so exhausted,
In front of my milling machine, sweating blood and water,
Could never intoxicate me.
And that oh-so-charming boss, and the end-of-year banquet,
And the watered-down medals, and my activist buddies,
I've untamed myself from them all.

Take my new address,
I live in the sweet wind of the pearly isles,
And at my new address,
A girl laughs at my memories.

The end of the months, the rushed meals in front of the TV game,
The chloroformed news and the shaving cream ads,
Could never intoxicate me.
From this air of a happy robot, from this race against time,
From these dotted-line loves that died before they were born,
I've untamed myself from it all.

Take my new address,
I live in the sweet wind of the pearly isles,
And at my new address,
A girl laughs at my memories.

Yes, my friends, I dropped everything for the Tuamotu Archipelago,
Where whatever the exchange rate of the franc, you offer your live fish
For a handful of white rice.
My friend Jacques set sail, full sails and headwind,
He sings in the trade winds a few songs whose success
Could never intoxicate him.

Take his new address,
He lives in the sweet wind of the pearly isles,
And at his new address,
A girl laughs at his memories.