P... de toi - Renaud traduction en allemand

P... de toi

En ce temps-là, je vivais dans la lune
Les bonheurs d'ici-bas m'étaient tous défendus
Je semais des violett's et chantais pour des prunes
Et tendais la patte aux chats perdus...

Ah ah ah ah! putain de toi!
Ah ah ah ah ah ah! pauvre de moi...

Un soir de plui', v'là qu'on gratte à ma porte
Je m'empresse d'ouvrir (sans doute un nouveau chat!)
Nom de Dieu! l'beau félin que l'orage m'apporte
C'était toi, c'était toi, c'était toi...

Ah ah ah ah! putain de toi!
Ah ah ah ah ah ah! pauvre de moi...

Les yeux fendus et couleur de pistache
T'as posé sur mon coeur ta patte de velours...
Fort heureus'ment pour moi, t'avais pas de moustache
Et ta vertu ne pesait pas trop lourd...

Ah ah ah ah! putain de toi!
Ah ah ah ah ah ah! pauvre de moi...

Aux quatre coins de ma vi' de bohème
Tu as prom'né, tu as prom'né le feu de tes vingt ans
Et pour moi, pour mes chats, pour mes fleurs, mes poèmes

C'était toi, la pluie et le beau temps...

Ah ah ah ah! putain de toi!
Ah ah ah ah ah ah! pauvre de moi...

Mais le temps passe et fauche à l'aveuglette
Notre amour mûrissait à peine que, déjà
Tu brûlais mes chansons, crachait sur mes violettes
Et faisais des misères à mes chats...

Ah ah ah ah! putain de toi!
Ah ah ah ah ah ah! pauvre de moi...

Le comble enfin, misérable salope
Comme il n'restait plus rien dans le garde-manger
T'as couru sans vergogne, et pour une escalope
Te jeter dans le lit du boucher!

Ah ah ah ah! putain de toi!
Ah ah ah ah ah ah! pauvre de moi...

C'était fini, t'avais passé les bornes
En r'nonçant aux amours frivoles d'ici-bas
J'suis r'monté dans la lune en emportant mes cornes
Mes chansons, et mes fleurs, et mes chats...

Ah ah ah ah! putain de toi!
Ah ah ah ah ah ah! pauvre de moi...

Verdammtes Du

Damals lebte ich im Mondlicht,
Alles Glück war mir verwehrt,
Sähte Veilchen, sang umsonst,
Streichelte verlorene Katzen...

Ha ha ha ha! verdammtes Du!
Ha ha ha ha ha ha! arm ich Tor...

Eines Regensabends klopft's an meine Tür,
Ich öffne schnell (wohl eine neue Katze!)
Bei Gott! Welch prächt'ger Kater im Sturm,
Es warst du, warst du, warst du...

Ha ha ha ha! verdammtes Du!
Ha ha ha ha ha ha! arm ich Tor...

Mandelförm'ge Augen, pistaziengrün,
Legtest auf mein Herz deine Samtpfote...
Zum Glück hattest du keine Schnurrbarthaare,
Und deine Tugend war nicht allzu schwer...

Ha ha ha ha! verdammtes Du!
Ha ha ha ha ha ha! arm ich Tor...

In allen Ecken meines Bohème-Lebens
Trugst du das Feuer deiner zwanzig Jahre,
Und für mich, meine Katzen, Blumen, Gedichte,

Warst du Sonnenschein und Regenzeit...

Ha ha ha ha! verdammtes Du!
Ha ha ha ha ha ha! arm ich Tor...

Doch die Zeit - sie erntet blindlings,
Kaum reifte unsere Liebe, da
Verbranntest Lieder, trittst Veilchen nieder,
Quältest meine Katzen bis aufs Blut...

Ha ha ha ha! verdammtes Du!
Ha ha ha ha ha ha! arm ich Tor...

Der Gipfel dann, du elende Schlampe:
Als nichts mehr im Speiseschrank verblieb,
Liefst du schamlos für ein Schnitzel
In des Metzgers Bett hinein!

Ha ha ha ha! verdammtes Du!
Ha ha ha ha ha ha! arm ich Tor...

Es war vorbei, du hattest alle Grenzen
Der flücht'gen Liebe weit hinter dir gelassen,
Ich stieg zum Mond, nahm meine Hörner mit,
Mein Lied, die Blumen, meine Katzen...

Ha ha ha ha! verdammtes Du!
Ha ha ha ha ha ha! arm ich Tor...