Paroles et traduction Salvatore Adamo - Ô monde

Ô monde

Assis au bord du temps
A la lisière du monde
Je regarde passer les gens
Qui défilent à la ronde

Je regarde passer la vie
J'ai l'humeur vagabonde
Et je pleure, et je ris
De seconde en seconde

D'abord je vois tout ce qu'on sait depuis des millénaires
On chante dans les palais on pleure dans les chaumières
Dans les palais on mange du caviar à la louche
Dans les chaumières on se sentait l'eau à la bouche

Je vois des escrocs qu'on accueille partout comme des stars
Et des pauvres gars en taule pour un loyer en retard

Tout au fond d'une impasse un junkie agonise
Son dealer, lui, se prélasse en gondole à Venise

Je regarde le monde
Il est triste ou marrant
De seconde en seconde

Au bout de ma lorgnette
J'en vois de toutes les couleurs
Je vois des choses un peu bêtes
Et d'autres qui font peur

Je vois des pays où l'homme fait des folies de son corps
Mais la femme adultère est lapidée à mort
Imaginez que chez nous on impose la vertu
Qu'on ne puisse même plus rire de nos histoires de cocus
Je me vois sous la pluie abandonné trempé
Courant vers un taxi qui me file sous le nez
Non seulement ma belle m'avait posé un lapin
Mais je la vois passer dans la Roll's d'un rupin

Ô monde, monde, ne m'en veux pas
Mais je me sens mieux loin de toi
Ô monde, monde, excuse moi
Mais je ne comprends plus tes lois

Je me tiens loin du monde
Et pourtant je l'entends
La violence qui gronde

Je vois des malins qui se battent à la sortie des stades
Et des petites vieilles qu'on agresse pendant leur promenade

Je vois une épouse qui comme chaque soir se prend un pain
Son mari s'est saoulé, il n'a pas trouvé de turbin

Je vois des nations qui se tapent dessus depuis toujours
Des gosses qui à coup de pierres veulent chasser des blindés

Je vois le général entouré de sa cour
Qui explique au journal sa petite guerre du jour.

Je vois le petit soldat dans le froid dans la boue
Qui ne comprend toujours pas où mène ce jeu de fous.

Oh, World

Sitting on the edge of time
On the edge of the world
I watch people pass by
Who march in a circle

I watch life pass by
My mood is wandering
And I cry and I laugh
From second to second

First, I see everything that we've known for thousands of years
We sing in palaces, we cry in cottages
In palaces, we eat caviar with a ladle
In cottages, we make our mouths water

I see swindlers who are welcomed everywhere like stars
And poor guys in jail for overdue rent

At the end of a dead end, a junkie dies
His dealer basks in a gondola in Venice

I look at the world
It is sad or funny
From second to second

At the end of my binoculars
I see all sorts of things
I see silly things
And others that are scary

I see countries where men do crazy things with their bodies
But the adulterous woman is stoned to death
Imagine if virtue were imposed on us
That we could no longer even laugh at our cuckold stories
I see myself abandoned, soaked in the rain
Running towards a taxi that drives away from me
Not only had my beauty stood me up
But I see her passing by in a rich man's Rolls

Oh, world, world, don't blame me
But I feel better far away from you
Oh, world, world, excuse me
But I no longer understand your laws

I keep my distance from the world
And yet I hear it
The violence that rumbles

I see hooligans fighting at the stadium exits
And little old ladies being attacked during their walk

I see a wife who gets hit every night
Her husband got drunk, he couldn't find a job

I see nations that have been fighting each other for centuries
Children who throw stones to chase away armored vehicles

I see the general surrounded by his court
Who explains his little war of the day to the newspaper.

I see the little soldier in the cold and mud
Who still doesn't understand where this crazy game is leading.