Paroles et traduction Sanseverino - J'ai vu que ma bonne a disparu

J'ai vu que ma bonne a disparu

Réparer ça je ne sais pas faire
Surtout les fermetures éclairs
Pour rafistoler ma braguette
J'mets souvent des boutons de manchettes
Mais pour entretenir ma maison
J'ai embauché une repasseuse
Elle fait mes ourlets de pantalon
Au cutter et à l'agrafeuse
J'lui ai demandé de faire le ménage
Pour augmenter son p'tit salaire
Nourrir ses enfants en bas âge
Et son vieux mari militaire
Qui s'est fait renvoyer de l'armée
Quatre ou cinq mois avant la retraite
Il avait poussé un gradé
Dans un gradin, ou par la fenêtre
Elle n'a pas supporté le retour
Ni la dépression du guerrier
Il était sourd il était lourd
Alors cette garce elle s'est vengée
Elle a mis mes blousons en cuir
Dans la machine à laver
Et elle les a laissés moisir
Sans même oser les essorer
Ils avaient pourri dans le tambour
Puis avaient séché pour toujours
Je les ai sortis à la visseuse
Au burin et à la disqueuse
On aurait dit des fringues séchées
Qu'avaient séjourné dans une panse
De brebis farcie égarée
Et oubliée sans qu'on y pense
Ça sentait le pourri, l'écurie
Et la lessive qui pue le persil
Les dessous de bras d'un égoutier
Le déodorant pour charnier
Elle m'a flingué des Perfectos
J'lui en ai voulu comme un salaud

Alors c'est elle qu'a porté plainte
Il paraît que je le lui sabotais
Son travail et pis que sa crainte
C'était que j'allais la renvoyer
J'avais jamais pensé à ça
Mais elle a pensé qu'moi j'y pensais
Elle a prévenu les poulagas

Et puis ben ils sont venus me chercher
Quand je suis sorti de garde à vue
J'ai vu qu'ma bonne a disparu
Elle m'avait piqué des futals
Des chemises, des vestes en tergal
Un vrai survêtement en nylon
Acheté un jour de grande tristesse
Dans une station près de Mâcon
Où j'm'étais fait botter les fesses
Par un car entier de CRS
Qui s'arrêtaient boire un café
J'ai été leur demander
Si en vacances à Saint-Tropez
Ils bronzaient sur leurs boucliers
Et s'ils savaient que Brigitte Bardot
Avait là-bas une belle baraque
Avec une plage au bord de l'eau
Qu'elle avait appelée la matraque
Ils m'ont fini à la rangers
Quinze contre moi qu'étais tout seul
Je pissais le sang dans les machines à Coca
Et les distributeurs de casse-croûte
Et les laines polaires fushia

Une gentille dame m'a offert
Une petite soupette de poireaux
Mais j'avais les arcades ouvertes
Et j'en pouvais plus des Roycos

Au tribunal on m'installa
Tranquille au box des accusés
Le mari devenu avocat de ma repasseuse
Me défendit
Et sur mon casier judiciaire
Une judicieuse main écrivit
Cet homme n'est pas un gangster

I Saw That My Maid Disappeared

I don't know how to fix things
Especially zippers
To patch up my fly
I often use cufflinks
But to take care of my house
I hired a cleaning lady
She makes my trouser hems
With a cutter and a stapler
I asked her to do the cleaning
To increase her little salary
To feed her young children
And her old military husband
Who got fired from the army
Four or five months before retirement
He had pushed a senior officer
Down a flight of stairs, or out the window
She couldn't bear his return
Nor the warrior's depression
He was deaf, he was heavy
So this bitch, she took revenge
She put my leather jackets
In the washing machine
And she let them go mouldy
Without even daring to spin them
They had rotted in the drum
Then dried forever
I took them out with a screwdriver
With a chisel and a grinder
They looked like dried clothes
That had stayed in a belly
Of a lost stuffed sheep
And forgotten without anyone thinking about it
It smelled like rotten, stable
And the laundry that stinks of parsley
The armpits of a sewer worker
Deodorant for a charnel house
She ruined my Perfectos
I resented her like a bastard

So she filed a complaint
It seems that I was sabotaging her
Her work and then her fear
Was that I was going to fire her
I had never thought of that
But she thought that I was thinking about it
She warned the cops

And then well they came to get me
When I got out of police custody
I saw that my maid disappeared
She had stolen some pants from me
Shirts, tergal jackets
A real nylon tracksuit
Bought one day of great sadness
In a station near Mâcon
Where I had gotten my ass kicked
By a whole bus of CRS
Who were stopping for a coffee
I went to ask them
If on vacation in Saint-Tropez
They tanned on their shields
And if they knew that Brigitte Bardot
Had a nice house down there
With a beach by the water
That she had called the baton
They finished me off with rangers
Fifteen against me who was all alone
I was pissing blood in the Coke machines
And the snack dispensers
And the fuchsia fleece wool

A kind lady offered me
A little leek soup
But my arches were open
And I couldn't take any more Roycos

In court they installed me
Quiet in the defendants' box
The husband turned lawyer of my cleaning lady
Defended me
And on my criminal record
A judicious hand wrote
This man is not a gangster