Paroles et traduction Serge Lama - A 15 ans

A 15 ans

A quinze ans j'avais l'âme pleine
Et ma plaine à portée du vent
Et le vent de sa douce haleine
Berçait mes désordres d'enfant
A quinze ans j'avais des rapaces
Au zoo des vieux et des grands
Je savais leur faire la chasse
De la pointe de mes quinze ans
A quinze ans c'est en ribambelle
Que les belles fées s'en venaient
Battre de l'aile à mes chandelles
Je savais si bien les aimer
A quinze ans j'avais du panache
Et n'écoutais que ma voix
A quinze ans faudrait que l'on sache
Qu'on est jamais heureux qu'en soi

A quinze ans j'avais l'âme leste
Et contradictoire souvent
Je vendais ce qui se déteste
Je détestais ce qui se vend
A quinze ans j'aimais la ripaille
Le corps des nymphes au coeur d'oiseau
Et tous ce qui fait qu'on se taille
La meilleur part du morceau
A quinze c'est en ribambelle
Que les belles de nuit s'en venaient
Battre du cils à mes chandelles
Mais nulle ne me retenait
A quinze ans c'est l'heure où les reines
S'apprêtent au festin des rois
Je ne savais pas que la mienne
Commençait à penser à moi

A quinze ans elle a mis ses lèvres
Sur mes lèvres et son corps dessous
Et j'ai pris pour un bain de fièvre
Ce qui n'était qu'un bain de boue
A quinze ans jeune chasseresse
Elle a couru dans les buissons
Et si j'ai cru vraie sa tendresse
C'est qu'elle a cru vraies mes chansons
A quinze ans c'est en ribambelle
Que tous mes amis s'en venaient
Tenir les col des mes chandelles
Qu'une autre flamme consumait
A quinze ans on croit qu'on arrache
L'amour comme une fleur d'un pot
A quinze ans faudrait que l'on sache
Que l'amour se lève tôt

Maintenant ma vie est petite
Et petites aussi mes amours
Moi qui vivais beaucoup trop vite
Mes envies donnent sur la cour
Maintenant qu'elle a mis la patte
Sur mes yeux mes rêves et mes fleurs
Il faut bien que mon jeu s'abatte
Quand je joue pique elle coupe à coeur
Maintenant c'est en ribambelle
Que mes jours s'étirent d'ennui
Car elle a volé mes chandelles
Pour brûler mes oiseaux de nuit
Maintenant il faut que je cache
L'amour dans mon coeur désarmé
A quinze ans faudrait que l'on sache
Qu'une femme ne perd jamais

At 15

At fifteen, my soul was brimming,
My plain open to the wind's embrace.
And the wind, with its gentle breathing,
Soothed my childish disarray.
At fifteen, I had raptors,
In the zoo of the old and the grown.
I knew how to chase them away,
With the sharpness of my fifteen years.
At fifteen, they came in flocks,
The beautiful fairies did appear.
Fluttering their wings by my candlelight,
I knew so well how to love them dear.
At fifteen, I had panache,
And listened only to my own voice.
At fifteen, one should know,
That true happiness comes from within, not choice.

At fifteen, my soul was nimble,
And often full of contradictions.
I sold what was detestable,
And detested what was sold, with convictions.
At fifteen, I loved revelry,
The bodies of nymphs with hearts of a bird.
And all that allows one to carve,
The best part of the piece, unheard.
At fifteen, they came in flocks,
The beauties of the night did appear.
Batting their eyelashes by my candlelight,
But none could hold me near.
At fifteen, it's the hour when queens,
Prepare for the feast of kings.
I didn't know that mine,
Was starting to think of things.

At fifteen, she placed her lips,
Upon mine, her body beneath.
And I mistook for a fevered bath,
What was just a muddied sheath.
At fifteen, a young huntress,
She ran through the bushes wild.
And if I believed her tenderness true,
It's because she believed my songs, beguiled.
At fifteen, they came in flocks,
All my friends did appear.
Holding the collars of my candles,
That another flame consumed, I held dear.
At fifteen, one believes they can pluck,
Love like a flower from a pot.
At fifteen, one should know,
That love rises early, and cannot be bought.

Now my life is small,
And small too are my loves.
I who lived far too fast,
My desires overlook the doves.
Now that she has placed her paw,
On my eyes, my dreams, and my flowers.
My game must surely fall,
When I play spades, she cuts with hearts, for hours.
Now they come in flocks,
My days stretch with boredom and despair.
For she has stolen my candles,
To burn my night birds, beyond compare.
Now I must hide,
Love in my disarmed heart.
At fifteen, one should know,
That a woman never loses her art.