Paroles et traduction Serge Utge-Royo - Ils m'ont dit que je les empêchais de rêver...

Ils m'ont dit que je les empêchais de rêver...

Ils m′ont dit que je les empêchais de rêver...
Serge Utgé-Royo
Tu m'as dit que je manquais de chansons d′amour,
Que j'avais les yeux cendre, les yeux malheureux,
Que je voyais d'abord la boue et les nuages,
Alors que tout s′efface devant le printemps...
Elle m′a dit que mon cœur lui faisait mal de moi,
Que son corps attendait mes lèvres et mes mains,
Que son ventre appelait la sève de ma vie,
Alors que j'écoutais les bruits de l′Argentine.
Ils m'ont dit que je les empêchais de rêver,
Que je semais des larmes jusque dans leurs yeux,
Que je transformais leurs sourires en grimaces,
Alors que j′appelais à boycotter la mort.
Elle m'a dit qu′un enfant de moi changerait tout,
Que je protégerais sa vie en souriant,
Que je croirais enfin à la suite du soir,
Alors que je ne peux ajouter au mensonge...
Tu diras que je creuse un trou pour y tomber,
Que je glisse dans l'eau et m'enfonce à plaisir,
Que c′est lâche et trop simple de baisser les bras,
Alors que je n′ai pas de haine dans le cœur.
Je ne suis pas curé, ni prophète, ni bon,
Je suis un être humain qui souffre de sa terre.
Je ne suis pas heureux comme je vois les autres,
J'attends que quelques voix me rejoignent et chantent.
Moi aussi, je veux vivre, mais avec le soleil.
Je veux rire de joie quand le jour étincelle.
Je veux regarder vivre les enfants, sans angoisse...
Je sais aussi que je demande l′impossible.
Tu me dis, elle me dit, vous dites à votre aise,
Vous pleurez, je le sais; vous n'osez pas le dire.
Vous faites comme si le bleu était de mise,
Et vous me reprochez de voiler vos faux-jours.
Vous aimez, je le sais, aux instants de relâche,
J′aime à chaque seconde, je n'ai pas d′ennemi...
Mais je ris à la face de tous les dirigeants,
Et si vous les suivez... gare aux éclaboussures.

They told me I'm stopping them from dreaming...

They told me I'm stopping them from dreaming...
Serge Utgé-Royo
You told me my love songs are lacking,
That my eyes are gray and clouded, filled with sadness,
That I see first the mud and the clouds,
While all fades in front of the spring...
She told me that my heart was hurting her,
That her body awaited my lips and my hands,
That her womb cried out for the seed of my life,
While I listened to the sounds of Argentina.
They told me I'm stopping them from dreaming,
That I'm sowing tears even into their eyes,
That I'm changing their smiles into grimaces,
While I was calling to boycott death.
She told me that a child of mine would change everything,
That I would protect her life with a smile,
That I would finally believe in the sequel of the evening,
While I cannot add to the lie...
You will say that I'm digging a hole to fall into,
That I'm sliding into the water and sinking with pleasure,
That it's cowardly and too easy to give up,
While I don't have any hatred in my heart.
I'm not a priest, nor a prophet, nor good,
I am a human being who suffers from his homeland.
I am not happy as I see others,
I wait for some voices to join me and sing.
I too want to live, but with the sun.
I want to laugh with joy when the day sparkles.
I want to watch the children live, without anguish...
I also know that I am asking for the impossible.
You tell me, she tells me, you say at your ease,
You cry, I know it; you dare not say it.
You pretend that blue is the rule,
And you blame me for veiling your false dawns.
You love, I know it, in moments of respite,
I love every second, I have no enemy...
But I laugh in the face of all the leaders,
And if you follow them... beware of the backlash.