Les Océans du Vide - Seth traduction en anglais

Les Océans du Vide

"A la mort, l'Œuvre au Noir, feux du soir, l'Athanor!"

Comme un blême soleil tombant en plein hiver.
Voici venu le mois de ton appareillage
Vers le dernier sommeil, que l'artiste révère,
Délesté des pourquoi pour fuir sans arrimage.

Sous cette barque dort l'exquise obscurité
Dans laquelle l'éclat des étoiles se meurs.
Seuls rutilent alors les yeux de ton nocher;
Quel sinistre convoi vers l'escale en malheur!

De Charybde en Scylla, grand ancien éprouvé
Si las de ressasser souffrances et tracas.
Seule la mort pourra, dernière à te piéger,
Assourdir pour ta paix, du ressac les fracas.

Aux confins du néant surgit Poséidon,
Son trident projetant la vague scélérate.
Elle cingle, inondant l'ultime embarcation,
Ton vieux corps éclatant en gerbes écarlates.

"À la mort, l'Œuvre au Noir, feux du soir, l'Athanor!"

Ce vermeil de ton sang fuse de ces misères,
S'étiole en verdoyant, songe des profondeurs.
La narcose s'étend; ton souffle se libère,
Tu hurles en te noyant: "Va au Diable, ma peur!

Adieu triste vie, et ses émois;
Ivresse infinie, je suis à toi! "

Du vide, envahissant, qui remplit tout ton corps,
Qui pâlit en chutant, au fond des océans
Du vide, sidérant. La noirceur de la mort
T'étrangle en te noyant, au fond des océans
Du vide, rugissant, qui dévore ton cœur.
Tu accueilles la mort, au fond des océans
Du vide, t'enclavant; ta nouvelle demeure.
Pour l'éternité, dors! Au fond de l'océan.

Oceans of Emptiness

"In death, the Black Work, evening fires, the Athanor!"

Like a pale sun setting in midwinter.
The month of your voyage has arrived
Towards the final sleep, that the artist reveres,
Unburdened of why to flee without mooring.

Beneath this boat sleeps the exquisite darkness
In which the brightness of the stars dies.
Only the eyes of your ferryman then gleam;
What a sinister convoy to the unfortunate stopover!

From Charybdis to Scylla, great ancient tried
So weary of rehashing suffering and worries.
Only death will be able, last to trap you,
To deafen for your peace, the noise of the surf.

On the edge of nothingness Poseidon rises
His trident projecting the wicked wave.
It lashes, flooding the last boat,
Your old body bursting into scarlet sprays.

"In death, the Black Work, evening fires, the Athanor!"

This vermilion of your blood rushes out of these miseries,
Fades to green, dream of the depths.
Narcosis spreads; your breath is freed,
You scream as you drown: "Go to the Devil, my fear!

Farewell sad life, and its emotions;
Infinite drunkenness, I am yours!"

Of emptiness, invading, which fills your whole body,
Which pales as it falls, to the bottom of the oceans
Of emptiness, staggering. The blackness of death,
Strangles you as you drown, at the bottom of the oceans
Of emptiness, roaring, which devours your heart.
You welcome death, at the bottom of the oceans
Of emptiness, entrapping you; your new home.
For eternity, sleep! At the bottom of the ocean.