Paroles et traduction Yves Duteil - Fragile

Fragile

Fragile, tendre, rebelle et insoumise,
Comme une fleur sur la banquise, douloureuse à la moindre brise, quand le froid souffle sur ton coeur.

Perdue, je te regarde qui avance, les bras chargés de lourds silences,
Entre la crainte et l'espérance, l'incertitude et la douleur.

J'écoute, sous les mots qu'on se dit tout bas,
J'entends ceux que tu ne dis pas, et qui se lisent quelques fois, dans tes yeux qui ne pleurent pas.

J'espère, loin des nuages qui te hantent,
Bulle de verre dans ta tourmente, à nouveau claire et transparente,
Quand tu souris comme autrefois.

Tu changes, et pourtant tu restes la même,
Tu ressembles aux fleurs que tu sèmes,
Dans les yeux de ceux que tu aimes,
D'un amour fidèle à ton coeur.

Ton âme, pétrie de larmes et de rires,
Qui ne sait plus croire qu'au pire,
Même quand tout semble nous dire, que l'avenir tourne au meilleur.

Secrète, même au plus fort de la tempête,
Sous le tumulte dans ta tête,
Tu trouves encore un air de fête, pour résister au vent qui noire.

Blessée, je voudrais tant pouvoir t'aider,
T'ouvrir les bras, trouver les clés,
Pour te guérir, tout démêler,
Te rassurer quand tu t'endors.

Te suivre, être présent à tes côtés,
Comme un phare sur la jetée,
Un repère pour te guider,
Entre les peurs et les dangers.

Pourtant, je ne peux que te regarder,
Sortir de l'eau et replonger,
Au plus profond de tes pensées, être père et t'accompagner.

Fragile, tendre, rebelle et insoumise,
Comme une fleur sur la banquise, courageuse à la moindre brise,
Et quand le froid souffle plus fort.

T'aimer, comme on aime un enfant qui dort,
être une amarre dans tous tes ports,
Sans pour autant monter à bord, t'aimer toutes voiles dehors.

Fragile

Fragile, tender, rebellious and untamed,
Like a flower on the ice floe, aching at the slightest breeze, when the cold blows on your heart.

Lost, I watch you advance, your arms laden with heavy silences,
Between fear and hope, uncertainty and pain.

I listen, beneath the words we speak in hushed tones,
I hear those you do not speak, and which are sometimes read in your eyes that do not weep.

I hope, far from the clouds that haunt you,
Glass bubble in your torment, once again clear and transparent,
When you smile as you once did.

You change, yet you remain the same,
You resemble the flowers you sow,
In the eyes of those you love,
With a love faithful to your heart.

Your soul, kneaded with tears and laughter,
Who no longer knows how to believe in anything but the worst,
Even when everything seems to tell us that the future is looking brighter.

Secret, even at the height of the storm,
Beneath the tumult in your head,
You still find a festive air, to resist the darkening wind.

Wounded, I would so much like to be able to help you,
To open my arms to you, to find the keys,
To heal you, to untangle everything,
To reassure you when you fall asleep.

To follow you, to be present at your side,
Like a lighthouse on the pier,
A landmark to guide you,
Between fears and dangers.

Yet, I can only watch you,
Come out of the water and plunge back in,
Into the depths of your thoughts, to be a father and accompany you.

Fragile, tender, rebellious and untamed,
Like a flower on the ice floe, courageous in the slightest breeze,
And when the cold blows harder.

To love you, as one loves a sleeping child,
To be an anchor in all your ports,
Without ever boarding, to love you with sails wide open.