Paroles et traduction Yves Duteil - L'écritoire

L'écritoire

Le jeune homme écrivait penché sur l'écritoire
Éclairé de la rue par une aurore avare
Et les mots se suivaient comme le fil des ans
Sans jamais s'arrêter un instant
Le jeune homme écrivait penché sur sa mémoire
Le visage éclairé d'une lueur d'espoir
Et les mots se posaient comme le font les flamants
Dans sa tête et sur le papier blanc
Et les mots se posaient comme le font les flamants
Sans jamais hésiter un instant

Et le monde tournait pourtant
Et le monde tournait pourtant

Le bonhomme écrivait penché sur l'écritoire
Le soleil en tombant desséchait l'encre noire
Mais les phrases coulaient comme autant de torrents
Sans jamais se tarir un instant
Le bonhomme écrivait penché sur son histoire
Ses rêves d'autre vie ses rêves d'autre gloire
Et les mots racontaient le fil d'un autre temps
Dans sa tête et sur le papier blanc
Et les mots racontaient le fil d'un autre temps
Sans jamais se tromper d'un instant

Et le monde tournait pourtant
Et le monde tournait pourtant

Le vieil homme écoutait courbé sur son grimoire
Le regard fatigué dans la pâleur du soir
Mais les mots se taisaient comme le font les tourments
Sans jamais disparaître vraiment
Puis enfin il dormait tombé sur l'écritoire
Éclairé de la rue par une aurore avare
Et les mots s'envolaient comme le font les flamants
De sa tête et de son papier blanc
Et les mots s'envolaient comme le font les flamants
Sans qu'ils sachent ni pour qui ni pour quand

Et le monde tournait pourtant
Et le monde tournait pourtant

The Inkwell

The young man was writing hunched over the inkwell
Lit by the street with a miserly dawn
And the words followed each other like the thread of years
Without ever stopping for a moment
The young man was writing hunched over his memory
His face lit up with a glimmer of hope
And the words settled like flamingos do
In his head and on the blank paper
And the words settled like flamingos do
Never hesitating for a moment

And the world turned yet
And the world turned yet

The old man was writing hunched over the inkwell
The sun as it set dried the black ink
But the sentences flowed like so many torrents
Never ceasing for a moment
The old man was writing hunched over his story
His dreams of another life his dreams of other glory
And the words told the thread of another time
In his head and on the blank paper
And the words told the thread of another time
Never making a mistake for a moment

And the world turned yet
And the world turned yet

The old man was listening bent over his grimoire
His gaze tired in the pale evening
But the words were silent like torments do
Never truly disappearing
Then finally he slept fallen on the inkwell
Lit by the street with a miserly dawn
And the words flew away like flamingos do
From his head and from his blank paper
And the words flew away like flamingos do
Without them knowing for whom or for when

And the world turned yet
And the world turned yet