Paroles et traduction Yves Duteil - Le Bonheur Infernal

Le Bonheur Infernal

Écoutez mon récit pathétique et banal,
L'histoire d'un bonheur infernal.

Le destin me poursuit et s'attache à mes pas
Pour que tout me sourie malgré moi.
J'ai beau faire, tout va bien jusqu'au moindre détail,
Ça n'a jamais de fin ni de faille.
Le printemps m'éblouit et la vie m'émerveille,
Une étoile me suit dans le ciel,
Mais le soir c'est l'angoisse, à nouveau, qui m'assaille
Et jamais ne s'efface où que j'aille.
En trouvant le bonheur j'ai perdu le sommeil,
Car la nuit j'ai trop peur du réveil.
Si jamais c'est un rêve, il est trop tôt encore,
Et j'ai peur qu'il s'achève à l'aurore.
Moi, qui dormais si bien sans penser que demain
Pouvait tout me reprendre au matin,
En trouvant le bonheur j'ai perdu le sommeil:
Le bonheur et l'enfer, c'est pareil.

Mais personne ce jour n'a percé mon secret,
Je suis seul à savoir, il est vrai:
Toutes ces nuits sans dormir à compter les moutons
J'ai fini par écrire des chansons.
Elles ont franchi les rues, les montagnes, les ports,
Les déserts et les glaces du grand nord,
Mais le soir, c'est l'angoisse à nouveau qui revient
Me chanter jusqu'au petit matin.
En trouvant le bonheur j'ai perdu le sommeil,
Car la nuit j'ai trop peur du réveil.
Si jamais c'est un rêve, il est trop tôt encore,
Et j'ai peur qu'il s'achève à l'aurore.
Vous qui dormez si bien, méditez ce refrain,
Bénissez vos soucis, vos chagrins.
En trouvant le bonheur j'ai perdu le sommeil:
Le bonheur et l'enfer, c'est pareil.

A force de chanter, de sécher mes sanglots,
J'ai fini par casser mon micro.
Mes chansons, un beau jour, ont sombré dans l'oubli,
Mon amour, pour toujours, est parti.
J'ai perdu mon bonheur à force de gémir,
On m'a mis en demeure de partir.

A présent, je suis triste et j'ai perdu l'espoir,
Mais la nuit, je m'endors comme un loir.
A présent, je suis triste et j'ai perdu l'espoir,
Mais la nuit, je m'endors comme un loir.

Infernal Happiness

Listen to my pathetic and mundane story,
The tale of an infernal happiness.

Fate pursues me and is attached to my every step
So that everything goes well for me, despite myself.
I do my best, everything goes well down to the smallest detail,
It never ends nor fails.
Spring dazzles me and life amazes me,
A star follows me in the sky,
But in the evening it's anguish, once again, which assails me
And never fades wherever I go.
In finding happiness I lost sleep,
Because at night I am too afraid of waking up.
If it's a dream, it's still too early,
And I'm afraid that it will end at dawn.
I, who slept so well without thinking that tomorrow
Could take everything away from me in the morning,
In finding happiness I lost sleep:
Happiness and hell, they're the same.

But no one discovered my secret that day,
I alone know, it's true:
All those sleepless nights counting sheep
I ended up writing songs.
They crossed the streets, mountains, ports,
Deserts and the ice of the far north,
But in the evening, it's anguish again which returns
To sing to me until morning.
In finding happiness I lost sleep,
Because at night I am too afraid of waking up.
If it's a dream, it's still too early,
And I'm afraid that it will end at dawn.
You who sleep so well, meditate on this refrain,
Bless your worries, your sorrows.
In finding happiness I lost sleep:
Happiness and hell, they're the same.

By dint of singing, of drying my sobs,
I ended up breaking my microphone.
My songs, one fine day, sank into oblivion,
My love, for eternity, departed.
I lost my happiness by dint of moaning,
I was given official notice to leave.

Now, I am sad and I have lost hope,
But at night, I fall asleep like a dormouse.
Now, I am sad and I have lost hope,
But at night, I fall asleep like a dormouse.