Paroles et traduction Yves Montand - L'étrangère - Live à l'Olympia / 1981

L'étrangère - Live à l'Olympia / 1981

Il existe près des écluses
Un bas quartier de bohémiens
Dont la belle jeunesse s'use
A démêler le tien du mien.
En bande, on s'y rend en voiture
Ordinairement au mois d'aoüt;
Ils disent la bonne aventure
Pour des piments et du vin doux.
On passe la nuit claire à boire,
On danse en frappant dans ses mains,
On n'a pas le temps de le croire:
Il fait grand jour et c'est demain.
On revient d'une seule traite
Gai, sans un sou, vaguement gris
Avec des fleurs plein les charrettes
Son destin dans la paume écrit.
J'ai pris la main d'une éphémère
Qui m'a suivi dans ma maison.
Elle avait les yeux d'outremer
Elle en montrait la déraison.
Elle avait la marche légère
Et de longues jambes da faon
J'aimais déjà les étrangères
Quand j'étais un petit enfant.
Celle-ci parla vite vite
De l'odeur des magnolias
Sa robe tomba tout de suite
Quand ma hâte la délia.
En ce temps là, j'étais crédule
Un mot m'était promission
Et je prenais les campanules
Pour les fleurs de la passion.
Quand c'est fini, tout recommence
Toute musique me saisit
Et la plus banale romance
M'est l'éternelle poésie.
Nous avons joué de notre âme
Un long jour, une courte nuit
Puis au matin, bonsoir madame
L'amour s'achève avec la pluie.

The Stranger - Live at the Olympia / 1981

There exists near the locks
A bohemian neighborhood
Where beautiful youth is wasted
To sort out yours from mine.
In a group, we drive there
Usually in the month of August;
They tell fortune
For peppers and sweet wine.
We spend the light night drinking,
We dance by clapping our hands,
We don't have time to believe it:
It's broad daylight and tomorrow.
We return in one go
Happy, penniless, slightly tipsy
With flowers in the carts
His destiny written in the palm of his hand.
I took the hand of an ephemeral woman
Who followed me into my house.
She had the eyes of overseas
She showed their unreasonableness.
She had a light step
And long legs of a fawn
I already loved foreigners
When I was a little child.
This one spoke quickly
Of the scent of magnolias
Her dress fell off immediately
When my haste untied it.
At that time, I was gullible
A word was a promise to me
And I took the bellflowers
For the flowers of passion.
When it's over, it starts again
Any music seizes me
And the most banal romance
Is eternal poetry to me.
We played with our souls
A long day, a short night
Then in the morning, good evening madam
Love ends with the rain.