Текст и перевод песни Anne Sylvestre - La chèvre et le chou

La chèvre et le chou

Dans la ville de Sèvres
À deux pas de Saint-Cloud
Vivait un homme mièvre
Et plus qu'à moitié fou
Nanti d'un bec de lièvre
Et louchant des genoux
Il aimait une chèvre
Et vivait près d'un chou
Retenez bien surtout
Il dorlotait la chèvre
Il arrosait le chou
Notre homme plein de fièvre
Espérait garder tout
Mais de la coupe aux lèvres
Il y a un sacré bout
Et bien qu'il fût orfèvre
En matière de mots doux
S'il caressait la chèvre
Il irritait le chou
Retenez bien surtout
Qu'en choisissant la chèvre
Il n'aurait plus le chou
Quand il surprit un lièvre
À grignoter le chou
Le voilà bien qui crève
Et qui devient jaloux
Se saoulant au genièvre
Il fut pris de dégoût
Il renvoya la chèvre
Et fit cuire le chou
Retenez bien surtout
Que fière était la chèvre
Et rancunier le chou
Or, son repas l'achève
Il se sent caoutchouc
Il a le cœur qui lève
Il souffre de remous
Et dans les rues de Sèvres
Il hurle comme un fou
"Reviens, reviens la chèvre
Je n'aime plus le chou!"
Retenez bien surtout
Que libre était la chèvre
Et digéré le chou
"Adieu" lui dit la chèvre
"Je n'ai plus de licou
Tu as choisi ta fièvre
Et je te plains beaucoup"
Ayant perdu la chèvre
Ayant mangé le chou
Se jeta dans la Bièvre
Une pierre à son cou
Retenez bien surtout
Vous qui aimez une chèvre
Oubliez tous les choux
Si ma chanson est brève
N'en ayez point courroux
C'est que des rimes en -èvre
Il n'y en a pas beaucoup
Que vous soyez la chèvre
Que vous soyez le chou
Ne passez pas par Sèvres
Encore moins par Saint-Cloud
Retenez bien surtout
Pour qui aime une chèvre
Il n'y a pas de choux
Pour quitter une chèvre
Il faut aimer le chou

The Goat and the Cabbage

In the town of Sevres,
Just a stone's throw from Saint-Cloud,
Lived a man, somewhat naive,
And more than half mad.
With a harelip he was rife,
And a squint in his knee,
He loved a goat so life,
And lived next to a cabbage with glee.
Remember this above all,
He adored the goat,
And watered the cabbage float,
Our man, full of zeal,
Hoped to keep both, whole.
But from cup to lip,
There's a bitter sip,
And though he was a master,
Of sweet words, it's true,
If he stroked the goat,
He'd rile the cabbage, it's true.
Remember this above all,
That in choosing the goat,
He would lose the cabbage, that's the note.
When he caught a hare,
Nibbling on the cabbage, his share,
His heart sank, despair,
And he grew jealous with rage.
Drowning his sorrows in gin,
He felt a pang of disgust,
He chased away the goat, then,
And cooked the cabbage, a must.
Remember this above all,
How proud the goat stood,
And how resentful the cabbage would.
Now, his meal's his downfall,
He feels like rubber,
His heart's in a flutter,
He's suffering from doubt.
And in the streets of Sevres,
He screams like a madman.
"Come back, come back, my goat,
I love the cabbage not!"
Remember this above all,
That the goat was free,
And the cabbage, digested with glee.
"Farewell," said the goat,
"I'm untethered, my dear,
You chose your fevered note,
And I pity you, my dear."
Having lost his goat,
And having eaten the cabbage, his vote,
He threw himself in the Bièvre,
A stone tied to his neck, a heavy fetter.
Remember this above,
You who love a goat,
Forget all cabbages, afloat.
If my song is brief,
Don't be annoyed,
It's because rhymes in "-èvre",
Are hard to find, it's void.
Whether you're the goat,
Or the cabbage, you see,
Don't go through Sevres,
Even less so, Saint-Cloud, with me.
Remember this above all,
For those who love a goat,
There is no cabbage, that's the note.
To leave a goat,
You must love cabbage, that's the mote.