Текст и перевод песни Baaba Maal - Minuit

Minuit

Chantez à Minuit, chantez au Minuit!
Minuit, pour le cœur sensible qui
écoute et qui comprend, tout chante Minuit!
Minuit, c'est la chanson naïve et
Monotone de la berceuse qui endorme son enfant.
C'est la chanson mélancolique de l'oiseau dans le feuillage,
La plainte du féticheuse aux abois désespérés sur la
Rigueur des dieux, le tonnerre qui gronde dans le lointain.
Minuit, c'est la complainte de l'amant qui dans
Le calme de la nuit implore les grâces de la belle.
Minuit, c'est tout ce qui pleure,
C'est tout ce qui gémit, tout ce qui frémit.
Car Minuit c'est aussi la tragédie du vieux mandingue.
Chantez à Minuit, chantez au Minuit!
C'était en 1882 dans le cercle Sigué au cœur du vieux mandingue.
L'
Almamy Touré était repoussée vers le Sud et les
Blancs venaient juste de construire le petit fort Galiyed.
L'administrateur qui dirigeait le cercle commandait toutes
Les dérives du Niger au canton aurifère du Pouré et Siyéké.
Cette année là, les récoltes étaient particulièrement abondantes et
Les fêtes se multiplièrent dans
Tous les villages pour chanter la nuit.
Chantez à Minuit, chantez au Minuit!
A Tiguibéry, paisible amont confluant du fleuve Niger,
Habitait un jeune homme de la grande
Famille des Keita du nom de Ballaké.
Sa renommé était grande et nul n'ignorait son nom.
Les jeunes filles surtout l'adoraient.
A Doudaya on lui avait dédié l'air de la
Pluie, symbole de la prospérité paysanne.
Et à Niani Capital des ancêtres on chantait à
Son bonheur dans l'air le plus grave du Fonou.
A Narina habitait une jeune fille et
Belle comme la nuit de clair de lune.
Elle s'appelait Sona.
Elle avait son chant Taara qui veut dire Partir, Partir.
Chantez à Minuit, chantez au Minuit!
Elle s'est fait de Ballaké.
Ils s'aimèrent tendrement et finir par ce fiancer.
Mais le charme de la douce Sona touchèrent
Selon certains le cœur de l'interprète noir du Port.
Mais selon d'autres du grand chef le blanc lui-même.
Ce point n'a jamais pu être
éclairci et les versions en sont nombreuses.
Toujours est-il que Ballaké du fait qu'il est ainsi
Par Sona il fut à l'indexe par les habitants du Port.
Un complot fut aussitôt tordu contre lui.
Malheureusement un soir alors qu'il présidait une fête en son honneur
Un sous-officier blanc fut assassiné à proximité de sa case.
Le lendemain au soir,
Les sous aigrets du petit tambour du curieux public
Appuyèrent que Ballaké devait se juger et condamner.
Il devait être fusillé 24 heures plus tard.
Cette surprenante nouvelle bouleversa tous les villages environnants.
Les commères du fond de leur
Chaumière en parlaient les larmes aux yeux.
La mère de la victime affolée s'enfuit dans
L'immense brousse pour y verser ses larmes en pleine solitude.
Tous les jeunes gens éplorés déposèrent leur DABA et se
Donnèrent rendez vous dans l'lugubre vallée du Kubi aux yeux éteints.
Namori le vénérable griot de Ballaké, sans mot à dire, bri
Sa sa guitare contre un roc,
Prit une pirogue et suivi le cours du grand fleuve noir de Tinetisso.
Il n'est pas revenu, on dit qu'il va encore.
Mais il fallut devancer l'heure de
L'exécution pour éviter tout soulèvement dans le pays.
Et le 30 septembre 1892 à Minuit,
à Minuit dans la vaste pleine qui s'étend non loin de Siguiri, u
Ne petite salve retentit Ballaké tomba froid face à son village.
Chantez à Minuit, chantez au Minuit!
Ballaké Sona est parti!
Sona Ballaké est parti!
Hélas, belle Sona elle qui jusqu'alors ne connu que le bonheur,
Le soir du 3e jour quitte brusquement
Le village et s'enfuit dans la forêt.
L'haleine tiède du crépuscule desséchait sa gorge, fendiait, se
S lèvres, brulait ses tempes,
Elle fuyait les hommes,
Fuyait les animaux sauvages, elle fuyait toujours.
L'ombre peu à peu l'enveloppait, elle fuyait encore et toujours.
Elle entendit la voix du berger
Dernier espoir elle fuyait encore et toujours.
Arrivait au sein de la forêt,
Elle s'agenois dans l'herbe humide de rosé,
Sanglota longuement et d'un geste suprême
Absorba le poison qui devait l'emportait.
Chantez à Minuit, chantez au Minuit!
AMI, l'occident choyait les derniers feux du soir.
On entendit dans le feuillage touffu
Des herbes la plainte éternelle du vent.
Et là s'il veut endeuiller faisant tomber
D'elle des larmes tel des gouttelettes de rosé.
AMI, fait joindre les cordes de la guitare pour que revive
En nous le touchant souvenir de Ballaké et de sa belle Sona.
Et au royaume des ombres qu'il sente nos compassions qui reposent
Dans la vaste plaine herbeuse qui porte leur nom: BALLAKE ET SONA.

Midnight

Sing at Midnight, sing at Midnight!
Midnight, for the sensitive heart that
listens and understands, everything sings at Midnight!
Midnight, it's the naive and
monotonous song of the lullaby that lulls a child to sleep.
It's the melancholic song of the bird in the foliage,
The lament of the desperate sorceress over the
severity of the gods, the thunder that rumbles in the distance.
Midnight, it's the complaint of the lover who in
the calm of the night implores the graces of the beautiful woman.
Midnight, it's everything that cries,
It's everything that groans, everything that trembles.
For Midnight is also the tragedy of the old Mandinka.
Sing at Midnight, sing at Midnight!
It was in 1882 in the Sigué circle in the heart of the old Mandinka.
The
Almamy Touré was pushed back towards the South and the
Whites had just built the small Fort Galiyed.
The administrator who ran the circle commanded all
the drifts of the Niger to the gold-bearing canton of Pouré and Siyéké.
That year, the harvests were particularly abundant and
the celebrations multiplied in
all the villages to sing the night.
Sing at Midnight, sing at Midnight!
In Tiguibéry, a peaceful upstream confluence of the Niger River,
lived a young man of the great
Keita family named Ballaké.
His fame was great and no one was unaware of his name.
The young girls especially adored him.
In Doudaya, the tune of the
Rain, a symbol of peasant prosperity, was dedicated to him.
And in Niani, the capital of the ancestors, they sang to
his happiness in the most serious air of the Fonou.
In Narina lived a young girl,
beautiful as a moonlit night.
Her name was Sona.
She had her song Taara which means To Leave, To Leave.
Sing at Midnight, sing at Midnight!
She became Ballaké's love.
They loved each other tenderly and ended up getting engaged.
But the charm of the sweet Sona touched,
according to some, the heart of the black interpreter of the Port.
But according to others, the great white chief himself.
This point has never been
clarified and there are many versions of it.
The fact remains that Ballaké, because he was thus
loved by Sona, was blacklisted by the inhabitants of the Port.
A plot was immediately hatched against him.
Unfortunately, one evening while he was presiding over a party in his honor,
a white non-commissioned officer was assassinated near his hut.
The next evening,
the underlings of the little drum of the curious public
insisted that Ballaké be judged and condemned.
He was to be shot 24 hours later.
This surprising news upset all the surrounding villages.
The gossips from the depths of their
huts talked about it with tears in their eyes.
The victim's mother, distraught, fled into
the immense bush to shed her tears in complete solitude.
All the bereaved young people put down their DABA and
made an appointment in the gloomy valley of the Kubi with extinguished eyes.
Namori, Ballaké's venerable griot, speechless, broke
his guitar against a rock,
took a pirogue and followed the course of the great black river of Tinetisso.
He never came back, they say he's still going.
But it was necessary to advance the hour of
execution to avoid any uprising in the country.
And on September 30, 1892, at Midnight,
at Midnight in the vast plain that stretches not far from Siguiri, a
small salvo rang out, Ballaké fell cold facing his village.
Sing at Midnight, sing at Midnight!
Ballaké Sona is gone!
Sona Ballaké is gone!
Alas, beautiful Sona, she who until then had known only happiness,
on the evening of the 3rd day suddenly left
the village and fled into the forest.
The warm breath of twilight dried her throat, cracked,
her lips, burned her temples,
She fled from men,
fled from wild animals, she always fled.
The shadows gradually enveloped her, she still fled and always.
She heard the shepherd's voice,
last hope, she still fled and always.
Arriving in the heart of the forest,
She knelt in the dew-damp grass,
sobbed for a long time and with a supreme gesture
absorbed the poison that was to take her away.
Sing at Midnight, sing at Midnight!
FRIEND, the West cherished the last fires of the evening.
We heard in the thick foliage
of the grasses the eternal lament of the wind.
And there, if it wants to grieve, making fall
from her tears like droplets of dew.
FRIEND, join the strings of the guitar so that it may revive
in us the touching memory of Ballaké and his beautiful Sona.
And in the realm of shadows, may they feel our compassions that rest
in the vast grassy plain that bears their name: BALLAKE AND SONA.