Текст и перевод песни Barbara - Gauguin (Lettre à Jacques Brel) - Live à Mogador, Paris / 1990

Gauguin (Lettre à Jacques Brel) - Live à Mogador, Paris / 1990

Il pleut sur l'île d'Hiva-Oa
Le vent, sur les longs arbres verts
Jette des sables d'ocre mouillés
Il pleut sur un ciel de corail
Comme une pluie venue du Nord
Qui délave les ocres rouges et les bleus-violets de Gauguin
Il pleut
Les Marquises sont devenues grises
Le Zéphir est un vent du Nord
Ce matin-là
Sur l'île qui sommeille encore

Il a dû s'étonner, Gauguin
Quand ses femmes aux yeux de velours
Ont pleuré des larmes de pluie
Qui venaient de la mer du Nord
Il a dû s'étonner, Gauguin
Et toi, comme un grand danseur fatigué
Avec ton regard de l'enfance

Et toi, bonjour monsieur Gauguin
Faites-moi place
Je suis un voyageur lointain
J'arrive des brumes du Nord et je viens dormir au soleil
Faites-moi place

Tu sais
Ce n'est pas que tu sois parti qui m'importe
D'ailleurs, pour moi tu n'es jamais parti
Tu sais
Ce n'est pas que tu ne chantes plus qui m'importe
D'ailleurs, pour moi, tu chantes encore
Mais penser qu'un jour
Le vent que tu aimais te devenait contraire
Penser que plus jamais
Tu ne naviguerais, ni le ciel, ni la mer

Plus jamais, en Avril toucher le lilas blanc
Plus jamais voir le ciel au-dessus du canal
Mais qui peut dire
Moi qui te connais bien
Je suis sûre qu'aujourd'hui
Tu caresses les seins des femmes de Gauguin
Et qu'il peint Amsterdam
Vous regardez ensemble se lever le soleil
Au-dessus des lagunes
Où galopent des chevaux blancs
Et ton rire me parvient
En cascade, en torrent
Et traverse la mer
Et le ciel et les vents
Et ta voix chante encore
Ho, il a dû s'étonner, Gauguin
Quand ses femmes aux yeux de velours
Ont pleuré des larmes de pluie
Qui venaient de la mer du Nord
Il a dû s'étonner, Gauguin

Souvent, je pense à toi
Qui a longé les dunes et traversé le Nord
Pour aller dormir au soleil
Là-bas, sous un ciel de corail
C'était ta volonté
Sois bien, dors bien
Souvent, je pense à toi

Je signe Léonie
Tu sauras qui je suis
Dors bien

Gauguin (Letter to Jacques Brel) - Live at Mogador, Paris / 1990

It rains on the island of Hiva-Oa
The wind on the tall green trees
Throws down wet ochre sands
It rains on a coral sky
Like a rain coming from the North
Which washes away the red ochres and violet blues of Gauguin
It rains
The Marquesas have turned gray
The Zephyr is a wind from the North
This morning
On the island that is still sleeping

He must have been surprised, Gauguin
When his women with velvety eyes
Cried tears of rain
Which came from the North Sea
He must have been surprised, Gauguin
And you, like a great tired dancer
With your gaze of childhood

And you, good morning Mr. Gauguin
Make room for me
I am a distant traveler
I come from the mists of the North and I come to sleep in the sun
Make room for me

You know
It's not that you've left that matters to me
Moreover, for me you never left
You know
It's not that you don't sing anymore that matters to me
Moreover, for me, you still sing
But to think that one day
The wind you loved would become contrary to you
To think that never again
You would sail, neither the sky nor the sea

Never again, in April, to touch the white lilac
Never again to see the sky above the canal
But who can say
I who know you well
I am sure that today
You are caressing the breasts of Gauguin's women
And that he is painting Amsterdam
You watch the sun rise together
Above the lagoons
Where white horses gallop
And your laughter reaches me
In a cascade, in a torrent
And crosses the sea
And the sky and the winds
And your voice still sings
Oh, he must have been surprised, Gauguin
When his women with velvety eyes
Cried tears of rain
Which came from the North Sea
He must have been surprised, Gauguin

I often think of you
Who walked along the dunes and crossed the North
To go and sleep in the sun
There, under a coral sky
It was your will
Be well, sleep well
I often think of you

I sign Leonie
You will know who I am
Sleep well