Текст и перевод песни Barbara - Ma maison (Live à l'Hippodrome de Pantin 1981)

Ma maison (Live à l'Hippodrome de Pantin 1981)

Je m'invente un pays où vivent des soleils
Qui incendient les mers et consument les nuits,
Les grands soleils de feu, de bronze ou de vermeil,
Les grandes fleurs soleils, les grands soleils soucis,
Ce pays est un rêve où rêvent mes saisons
Et dans ce pays-là, j'ai bâti ma maison.
Ma maison est un bois, mais c'est presque un jardin
Qui danse au crépuscule, autour d'un feu qui chante,
Où les fleurs se mirent dans un lac sans tain
Et leurs images embaument aux brises frissonnantes.
Aussi folle que l'aube, aussi belle que l'ombre,
Dans cette maison-là, j'ai installé ma chambre.
Ma chambre est une église où je suis, à la fois
Si je hante un instant, ce monument étrange
Et le prêtre et le Dieu, et le doute, à la fois
Et l'amour et la femme, et le démon et l'ange.
Au ciel de mon église, brûle un soleil de nuit.
Dans cette chambre-là, j'y ai couché mon lit.
Mon lit est une arène où se mène un combat
Sans merci, sans repos, je repars, tu reviens,
Une arène où l'on meurt aussi souvent que ça
Mais où l'on vit, pourtant, sans penser à demain,
Où mes grandes fatigues chantent quand je m'endors.
Je sais que, dans ce lit, j'ai ma vie, j'ai ma mort.
Je m'invente un pays où vivent des soleils
Qui incendient les mers et consument les nuits,
Les grands soleils de feu, de bronze ou de vermeil,
Les grandes fleurs soleils, les grands soleils soucis.
Ce pays est un rêve où rêvent mes saisons
Et dans ce pays-là, j'ai bâti ta maison.

My House (Live at the Hippodrome de Pantin 1981)

I imagine a land where the sun shines
Setting the seas aflame and consuming the night,
The great suns of fire, of bronze, or of vermilion,
The great sunflowers, the great marigolds,
This land is a dream where my seasons dream
And in this land, I have built my home.
My home is a forest, but it is almost a garden
That dances at twilight, around a fire that sings,
Where flowers are reflected in a mirrorless lake
And their images become fragrant in the shivering breezes.
As crazy as dawn, as beautiful as shadow,
In this house, I have established my bedroom.
My room is a church where I am, at once,
If I were to enter this strange monument for a moment
And the priest and the God, and the doubter, at once
And love and woman, and demon and angel.
In the sky of my church, a night sun burns.
In this room, I have laid down my bed.
My bed is an arena where a battle is waged
Without mercy, without rest, I leave, you return,
An arena where one dies as often as that
But where one lives, still, without thinking of tomorrow,
Where my great wearinesses sing when I fall asleep.
I know that in this bed, I have my life, I have my death.
I imagine a land where the sun shines
Setting the seas aflame and consuming the night,
The great suns of fire, of bronze, or of vermilion,
The great sunflowers, the great marigolds.
This land is a dream where my seasons dream
And in this land, I have built your home.